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police

  • Mise au point de l’IGS

    Le directeur de l’IGS a tenu une conférence de presse pour signaler qu’« aucun manquement à ce jour n’est établi » de la part de la police dans le drame de Clichy. La publication, très orientée, d’extraits du rapport, a-t-il souligné, aboutit « à ne pas refléter vraiment ce qui est dedans », « il ne faudrait pas qu’à travers le travail de l’IGS la vérité soit prise en otage de façon parcellaire ». Ainsi, si le mot « légèreté » se trouve bien dans ce rapport de 12 pages, il ne s’y trouve qu’une fois, et « ne concerne que la gestion de certains messages radio ce soir-là ».

  • Légèreté ?

    Selon le rapport de l’IGS sur l’affaire des deux jeunes électrocutés dans un local EDF le 27 octobre 2005, les policiers présents aux alentours auraient fait preuve de « légèreté ». C’est essentiellement ce que les médias retiennent, non sans souligner que les jeunes ont bien été « poursuivis » par les policiers, contrairement à ce qu’ont affirmé les autorités à l’époque.

    De fait, selon l’IGS, les jeunes ont été poursuivis une première fois par un unique policier en civil, et une deuxième fois, dans le parc, par plusieurs policiers. Mais « à chaque fois la poursuite fut brève, à la fois dans le temps et dans l’espace ». Les policiers ont vu deux adolescents enjamber une clôture sur le terrain vague jouxtant le site dangereux (dûment et clairement signalé comme tel). Ils ont signalé le fait à leur hiérarchie, les ont cherchés, ont interpellé d’autres jeunes, et sont partis. « Au final, les recherches des policiers ne permettaient pas de localiser les jeunes », souligne le rapport, qui reproche néanmoins aux policiers de ne pas avoir prévenu EDF.

    Mais ce que l’on oublie trop souvent de remarquer, c’est que l’IGS a conclu qu’il s’est écoulé une demi-heure entre le moment où les policiers sont partis, et le moment du drame. Une demi-heure ! Cela laissait beaucoup de temps aux jeunes pour quitter le local EDF sans craindre de se faire interpeller. Ou leur laissait beaucoup de temps pour faire des bêtises. Ce qu’ils ont fait. On ne voit pas comment on pourrait reprocher aux policiers ce qui s’est passé une demi-heure après leur départ.

  • Une recette d’impunité

    Une polémique a éclaté après la décision du patron de la police de Seine-et-Marne de relâcher une soixantaine d’individus interpellés alors qu’ils venaient de dégrader des véhicules. Les syndicats de policiers se sont aussitôt insurgés contre cette décision et ont réclamé une enquête. Interrogé à ce sujet, Nicolas Sarkozy a déclaré avoir « demandé au directeur général de la police un rapport très circonstancié pour comprendre ce qui s’est passé ».

    Les événements se sont déroulés le soir du 27 octobre. Une bande de « jeunes » déambulait dans les rues de Savigny-le-Temple, armés de battes de base-ball, de pistolets à balles de caoutchouc et de bombes lacrymogènes, dans le but d’en découdre avec une bande rivale. Sur leur passage, les voitures en stationnement étaient les premières victimes de leur haine. Les policiers arrivés sur place les ont encerclés et menottés, mais ils avaient eu le temps de se débarrasser de leurs armes.

     Le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Claude Menault, est arrivé sur place, et a fait relâcher tous les « jeunes ».

    Face à l’émotion suscitée par cette décision, il a tenu une conférence de presse pour se justifier. « Rien juridiquement ne tenait », a-t-il fait valoir. Aucune infraction commise ne pouvait être imputée à quelqu’un en particulier, et il n’y avait donc pas matière à garde à vue : « Il aurait été très difficile de prouver que tel individu était pourvu de telle arme, avait dégradé telle voiture. Je n’allais pas mettre en garde à vue soixante individus, et défaire mon dispositif de sécurité au début d’un week-end “chaud“, pour que tout le monde soit relâché le lendemain. » Il a toutefois ajouté qu’une enquête préliminaire était ouverte.

    Le procureur de la République de Melun a apporté son soutien à Jean-Claude Menault, estimant que « mener 60 gardes à vue pendant 48 heures en même temps, dans une procédure où il faut tout démontrer parce qu’a priori personne ne va reconnaître ce qui lui est reproché, c’est mission impossible. »

    Il est probable que le directeur départemental de la sécurité et le procureur aient raison. Mais c’est là une formidable leçon de stratégie qui est donnée aux émeutiers potentiels. Ils ont déjà appris qu’ils devaient être encagoulés pour ne pas être reconnus, et ils vérifient à chaque émeute qu’ils peuvent agresser les policiers sans que ceux-ci aient le droit de réagir, comme on le voit sur des vidéos qui circulent sur internet. Ils apprennent désormais qu’il suffit d’être assez nombreux et pris sans arme pour être assurés d’être aussitôt relâchés. Nul doute que cette leçon-là va être bien apprise.