L’éditeur de manuels scolaires Belin a flouté le visage de Mahomet dans une miniature du XIIIe siècle reproduite dans un manuel d’histoire de cinquième. L’affaire s’est répandue dans les journaux à la fin de la semaine dernière, parce que Charlie Hebdo en a fait état. Cela circulait sur internet depuis quelques jours. L’affaire a en fait été lancée par le site athéisme.org.
Comme on peut l’imaginer au seul énoncé de ces « références », le commentaire est : haro sur l’éditeur, ce lâche, ce pleutre, qui se soumet au religieusement correct. Et certains de nos amis s’engouffrent sans réfléchir dans cette campagne.
Qu’en est-il en réalité ?
D’abord, il s’agit d’un livre édité en 2005. Les sourcilleux gardiens de la liberté d’expression ne sont pas très vigilants.
Le livre a d’abord été imprimé en avril 2005 et présenté à des enseignants. Plusieurs professeurs ont fait part à l’éditeur du « caractère provocant aujourd’hui d’une telle représentation du prophète Mohammed et par conséquent, de la difficulté d’enseigner sereinement dans des classes très hétérogènes », selon l’explication donnée par l’éditeur, langue de bois comprise. Dans l’édition publiée à la rentrée suivante, Belin a donc décidé de « flouter » le visage du prophète de l’islam, en surimpression, comme on le fait à la télévision, afin que l’altération soit bien visible.
Il ne s’agit donc pas d’une lâcheté de Belin, mais d’une conséquence de l’islamisation des écoles. Avant de crier haro sur l’éditeur, il vaudrait mieux lire le rapport Obin, commandé par l’Education nationale et terminé en juin 2004, et qui fut occulté tant il était explosif (grâce à une fuite, il a pu circuler sur internet). En voici un petit extrait :
« Devant l’abondance des contestations et une parole débridée des élèves, qu’ils ne parviennent pas à maîtriser, la réaction la plus répandue des enseignants est sans doute l’autocensure. La peur des élèves, une mauvaise expérience d’une première année d’enseignement, et on décide de ne pas aborder telle question sensible du programme. Cette attitude est sans doute largement sous-estimée, car les intéressés n’en parlent qu’avec réticence ; mais elle ne constitue pas vraiment une surprise. Il n’en est pas de même du second type de réactions, rencontré à plusieurs reprises et qui consiste, devant l’abondance des contestations d’élèves s’appuyant sur le Coran, à recourir au livre sacré pour tenter de légitimer l’enseignement. Ainsi ce professeur qui déclare en toute candeur s’appuyer sur les élèves inscrits à l’école coranique (« mes bons élèves » dit-il), garants de l’orthodoxie musulmane, afin d’invalider les contestations venant d’autres élèves. Le comble est sans doute atteint avec ce professeur enseignant avec le Coran sur son bureau (édition bilingue, car certains élèves n’ont foi qu’en la version arabe, langue qu’il ne lit pas !), et qui y recourt dès que des contestations se manifestent. On peut alors parler d’une véritable théologisation de la pédagogie. »
En fait, chez Belin aussi, on aurait dû lire le rapport Obin avant de mettre dans un livre une miniature représentant Mahomet...
La question n’est pas celle de l’autocensure de l’éditeur, mais celle des troubles provoqués dans les classes par le déferlement de l’islam.
Ce n’est pas à Belin qu’il faut s’en prendre, mais aux dirigeants politiques qui ont laissé et laissent se développer une immigration musulmane, qui ont laissé et laissent se développer dans les quartiers (pas seulement dans les banlieues des grandes villes, soulignait le rapport Obin) un islam radical imposant sa loi jusque dans les écoles.