Sixième jour.
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Sixième jour.
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Tiburce était le fils du préfet de Rome Chromatius. Il était devenu chrétien après avoir entendu saint Sébastien, en pleine persécution de Dioclétien, vers 303. Au juge qui lui demandait de sacrifier aux dieux il répondit :
« Je ne sacrifie qu’à un seul Dieu, le Créateur du monde qui règne sur la terre et dans les cieux, et mon plus grand désir est d’être immolé et sacrifié moi-même pour cette confession. »
Alors le juge ordonna de couvrir le dallage de charbons ardents, et lui dit : « Tiburce, il faudra, ou que tu sacrifies sans délai aux dieux de l’empire, ou que tu marches nu-pieds sur ces charbons. »
Tiburce fit un signe de croix, et il marcha sur le brasier sans ressentir de brûlure : « Apprends par là, dit-il au juge, que le Dieu des chrétiens est le seul Dieu. Tes charbons me semblent être des fleurs. »
C’est pourquoi sans doute sa fête a été placée au début de ce qui était autrefois l’octave de saint Laurent. Car le martyr du gril avait dit à son bourreau : « Apprends, malheureux, quelle est la puissance de mon Dieu ; car tes charbons me sont un rafraîchissement ; mais ils seront pour toi l’éternel supplice. »
Puis on conduisit Tiburce en dehors de la ville et on le décapita.
Les chrétiens ensevelirent son corps dans le cimetière « aux deux lauriers », et saint Damase, né peu après les faits, orna son tombeau d’une de ses célèbres inscriptions.
Grégoire IV (828-844) transféra son corps en la basilique Saint-Pierre, et un Ordo Romanus dit que le pape, avant de commencer les vigiles solennelles, allait encenser l’autel de saint Tiburce.
Sa messe (qu’on peut célébrer même si ce n’est plus qu’une commémoraison) est une messe du commun de plusieurs martyrs, car on lui a ajouté par la suite sainte Suzanne, qui fut décapitée chez elle sur ordre de Dioclétien. En dehors des oraisons, qui sont celles de la messe originelle de saint Tiburce, avec ajout du nom de Suzanne, l’épître également est propre : c’est la même que celle de la fête de saint Sébastien, le père spirituel (le parrain ?) de Tiburce.
Un comité de parrainage a été créé pour que soit reconstruite la flèche nord de la basilique de Saint-Denis, qui a dû être enlevée en 1846. Il est présidé par l’écrivain Eric Orsenna, et le maire communiste est tout à fait favorable :
« Cette basilique fait partie de notre histoire. Elle est inscrite dans les gènes d'une ville qui s'est édifiée autour d'elle. C'est l'une de nos grandes fiertés, et il est temps de lui redonner le visage qu'elle a eu pendant des siècles. »
Mais le directeur de la Tribune de l’Art, Didier Ryckner, du haut de son magistère infaillible, écrit que ce serait du… « vandalisme ». Sic :
« Je suis contre dépenser de l'argent pour reconstruire une flèche qui n'existe plus. Elle a disparu au XIXe siècle, la rebâtir serait reconstruire un faux. C'est du vandalisme que de vouloir ainsi faire du neuf sur de l'ancien. »
Eh bien voici la cathédrale de Quimper. Un joyau gothique. Sauf que ses flèches datent de… 1854. Plus personne n’imagine la cathédrale de Quimper sans ses flèches.
Et n’en déplaise à tous les Didier Ryckner de la terre, on dira merci et bravo au Viollet le Duc de Saint-Sernin de Toulouse, de Carcassonne, et de la Sainte Chapelle, et de Notre-Dame de Paris, etc.
Sans parler de la reconstruction de l’abbatiale de Fontgombault, ou de La Roe, etc, qui selon Didier Ryckner auraient sans doute dû rester des ruines. Et donc ne plus servir au culte catholique, n’est-ce pas.
Nous en sommes arrivés à ce point de décadence et d’inversion des valeurs que quelqu’un qui est censé défendre le patrimoine traite de vandales ceux qui le défendent vraiment, et qu’un maire communiste se mobilise pour une cathédrale…
Le 24 juillet, la Turquie annonçait une curieuse « guerre contre le terrorisme » visant conjointement l’Etat islamique et le PKK.
L’agence gouvernementale Anatolie dresse le bilan des deux semaines de raids sur des bases du nord de l’Irak : environ 390 combattants du PKK ont été tués, dont au moins quatre dirigeants, et 400 autres blessés.
Et contre l’Etat islamique ? Il y a eu officiellement… trois raids. Et Anatolie n’en fait même pas état…
C’est donc la preuve, si besoin était, que la Turquie continue de soutenir l’Etat islamique, et activement, en combattant les Kurdes en Irak. Là où sont réfugiés les chrétiens…
Le 5 août, l’évêque chaldéen d’Amadiyah et Zakho, Mgr Rabban al Qas, se plaignait que les raids aériens turcs semaient la panique chez les réfugiés chrétiens.
Double jeu et schizophrénie : hier on a appris que, suite à un accord avec le gouvernement turc, les Américains déployaient six F16 sur la base turque d’Incirlik pour combattre l’Etat islamique…
Communiqué de l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte :
L’AOCTS porte plainte contre le rabbin Gopstein
Ce vendredi 7 août, à 10h, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte a déposé plainte contre le rabbin israélien Bentzi Gopstein et son mouvement Lehava, suite à des propos du rabbin soutenant et incitant les incendies d’églises en Israël.
Il y a quelques jours, lors d’un débat public, le rabbin Gopstein, leader d’un mouvement extrémiste juif anti-assimilation, Lehava, n’avait pas hésité à affirmer que la loi juive préconisait de détruire l’idolâtrie en terre d’Israël, et qu’en conséquence, les églises et les mosquées pouvaient être incendiées.
Ces propos, qui interviennent après une suite préoccupante d’actes de vandalisme contre des Lieux Saints en Israël, sont inacceptables pour l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte. Ils incitent à la haine et font peser une réelle menace sur les édifices religieux chrétiens de ce pays.
La communauté catholique de Terre Sainte a peur et se sent en danger. Une plainte a donc été déposée ce vendredi matin auprès de la police israélienne.
L’AOCTS en appelle aux autorités israéliennes afin qu’elles garantissent une vraie protection aux citoyens chrétiens de ce pays, ainsi qu’à leurs lieux de culte.
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Au cours du débat, le 4 août, le chroniqueur « ultra-orthodoxe » Benny Rabinovitch a demandé à Benzi Gopstein s’il plaidait pour l’incendie des églises. Il a répondu :
« Selon Maïmonide, vous devez les brûler : êtes-vous contre Maïmonide ou en faveur de Maïmonide ? »
« Ne me parlez pas de Maïmonide, je vous ai demandé ce que vous en pensez », lui a répondu Rabinovitch.
« Bien sûr que je suis pour », a alors déclaré Gopstein.
Un rabbin lui a alors dit : « Bentzi, juste là, maintenant, vous avez été filmé et enregistré, et si cela parvient à la police vous serez arrêté ».
« C’est la dernière chose qui me dérange », a rétorqué Gopstein. « Si c’est la vérité alors je suis prêt à rester 50 ans en prison pour cela. »
Suite à l’émotion médiatique suscitée par ses propos, Benzi Gopstein, qui n’a pas été arrêté, a répondu : « La Loi est simple, l’interprétation de Maïmonide est que l’on doit brûler l’idolâtrie. Il n’y a pas un seul rabbin qui peut contester ce fait. Je pense que le gouvernement d’Israël doit l’appliquer. »
Mais il a aussi déclaré au site « ultra-orthodoxe » Kikar Hashabat : « J’ai dit que pour dire la vérité, je suis prêt à aller en prison. Et j’ai souligné que je ne brûlais pas et ne vais pas aller brûler les églises. »
Moi je ne les brûle pas, mais il faut les brûler…
En février, un incendie avait visé un bâtiment de l’Eglise grecque-orthodoxe de Jérusalem. En juin, l’église de la Multiplication des pains, en Galilée, a été incendiée. Les coupables courent toujours, puisque l'incendie d'une église n'est pas un attentat. Jurisprudence Maïmonide... Le mois dernier, des membres du mouvement Lehava ont été condamnés pour l’incendie d’une école judéo-arabe, mais un rapport interne des services de sécurité israéliens vient de conclure qu’il n’existait pas de preuves suffisantes pour déclarer cette organisation illégale...
Comme chaque année, à l'occasion du Grand Pardon de Notre-Dame de Kernascléden, une veillée mariale est organisée la veille, 14 août (20h à l'église paroissiale).
Mise en place par les Gedourion ar Mintin, elle existe depuis de nombreuses années et attire de plus en plus de monde. Cette année, une nouveauté puisque les Gedourion du Centre-Bretagne ont invité les paroissiens de Kernascléden et de Guéméné/Scorff à les rejoindre pour former le choeur polyphonique qui chantera en breton, latin et français, permettant aux communautés locales de s'approprier l'événement. La harpe celtique, la flûte irlandaise, l'orgue et la bombarde accompagneront l'ensemble.
Cette année, une relique de Maximilien Kolbe sera exposée à la vénération des fidèles.
Cinquième jour.
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(N.B. On peut prendre la neuvaine en cours de route. Sans remords et sans regrets. Ce qui compte est d'y participer.)
L’office de la fête de saint Laurent, comme d’autres offices anciens (je pense notamment à sainte Agnès), utilise dans les antiennes et les répons des phrases tirées du récit de sa passion, sans s’occuper de savoir si elles sont compréhensibles hors contexte. Les Romains de ces temps-là connaissaient le texte de Prudence, comme celui de la passion de sainte Agnès. Puis on connut la Légende dorée, avant que la chrétienté sombre dans la nuit de l’ignorance… Dom Pius Parsch a repris ces antiennes et répons, et les a insérés dans un excellent résumé de la passion de saint Laurent.
Laurent était disciple de Sixte II, qui, gagné par ses éminentes qualités et surtout par son innocence, en fit son premier diacre. Laurent avait ainsi le privilège d’être le premier assistant du pape à l’autel, et était, même, chargé de l’administration des biens de l’Église et du soin des pauvres.
Durant la persécution de l’empereur Valérien (253-260), Sixte II fut mis à mort avec quatre de ses diacres. Or, Laurent désirait ardemment être immolé avec le père de son âme : « Père, lui disait-il, où vas-tu sans ton fils ? Où vas-tu, prêtre, sans ton diacre ? Tu avais coutume de ne jamais offrir le sacrifice sans ton ministre ! En quoi t’ai-je déplu ? M’as-tu jamais trouvé inférieur à ma tâche ? Mets-moi de nouveau à l’épreuve et vois si je suis indigne de mes fonctions à l’église. Jusqu’à ce jour, c’est à moi que tu avais confié le soin de distribuer le sang du Seigneur ». Sixte lui répondit : « Je ne t’abandonne pas, mon fils. Un plus grand combat pour la foi t’est réservé. Je suis un faible vieillard, c’est pourquoi le Seigneur m’épargne ; mats toi, qui es jeune, un plus grand triomphe t’est destiné. Cesse de pleurer ; en trois jours tu me suivras ». L’ayant ainsi consolé, le Pontife ordonna à son diacre de distribuer les biens de l’Église aux pauvres.
Tandis que Laurent s’acquittait de cette tâche chez un certain Narisce, un aveugle appelé Crescence vint le supplier de lui imposer les mains pour le guérir. Laurent fit sur lui le signe de la croix et lui rendit la vue. En prison, il accomplira encore d’autres miracles.
On avait compris, par son entretien avec Sixte II, qu’il était administrateur des biens de l’Église. Il fut arrêté et confié à un gardien du nom d’Hippolyte. Lucilus et plusieurs autres aveugle furent guéris par lui ; Hippolyte se convertit et reçu lui-même le martyre. Sollicité par le préfet de Rome de livrer les trésors qui lui étaient confiés, Laurent demanda un délai de deux jours afin de pouvoir lui donner satisfaction. Il employa ce temps rassembler les pauvres et les malades dans la maison d’Hippolyte, puis il les présenta au préfet : « Voilà, dit-il, les trésors de l’Église ! » Le saint fut alors livré à la torture.
Tandis, qu’on le déchirait de coups, qu’on lui brûlait la peau avec des lames de fer rougies au feu : « Seigneur Jésus, suppliait-il, ayez pitié de votre serviteur », et il demandait à Dieu d’éclairer ceux qui l’entouraient. C’est alors qu’un soldat, Romanus, se convertit, en déclarant : « Je vois devant toi un jeune homme d’une éclatante beauté. Hâte-toi de me baptiser ». Ce jeune homme était un ange qui essuyait les blessures du martyr avec un linge. De retour dans la maison d’Hippolyte, Laurent y baptisa Romanus qui fut pour cela exécuté.
Vers la fin du jour, il comparut de nouveau devant le juge qui lui annonça que, cette nuit même, on allait achever son supplice : « J’honore mon Dieu et ne sers que lui seul ; c’est pourquoi je ne redoute pas vos tourments. Cette nuit sera pour moi un jour radieux et une clarté sans obscurité ». Telle fut sa réponse. Étendu sur un gril ardent, il raillait ses bourreaux : « Tu peux me tourner maintenant, dit-il au tyran ; mon corps est assez rôti de ce côté ». Il reprit bientôt après : « Me voici enfin suffisamment cuit ; tu peux manger ». On l’entendit encore rendre grâces à Dieu : « Je te remercie, Seigneur, de m’avoir, admis à ta porte ». Et Dieu l’encouragea ainsi dans ses tourments : « Mon serviteur, sois sans crainte : je suis avec toi ».
Saint Laurent acheva son martyre sur le mont Viminal et fut enseveli auprès de la voie de Tibur.
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Extrait de l'Année liturgique de dom Guéranger:
La comparaison de la dureté du supplice du saint diacre sur ses charbons et de la tendresse de cœur qui, trois jours auparavant, lui faisait verser des larmes en quittant Sixte II, avait vivement frappé nos pères. Aussi donnèrent-ils le gracieux nom de larmes de saint Laurent à la pluie périodique d’étoiles filantes qui caractérise, pour le peuple comme pour les savants, la nuit du 10 août. La piété populaire, qui aime à trouver dans les phénomènes de la nature l’occasion d’élever plus haut sa pensée, eut rarement d’inspiration plus touchante.
Quatrième jour.
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La Vulgate, donc la liturgie romaine, dit que l’on amène à Jésus un homme « sourd et muet ». La traduction n’est pas tout à fait exacte. Certes, le mot grec mogilalos, ici, est à prendre en son sens le plus fort, comme dans son unique autre emploi biblique, chez Isaïe. Et le dernier verset évoque bien les muets, ou plus précisément a-lalous, ceux qui ne parlent pas. Mais saint Marc utilise deux mots différents, et il eût été bon de les distinguer aussi en latin. A cause des références et des résonances.
Mogilalos renvoie donc à Isaïe (35, 5-6), dans le texte de la Septante, qui est très explicitement une prophétie christique : « Consolez-vous l'un l'autre, cœurs défaillants ; prenez courage, n'ayez pas peur ; voici notre Dieu, il vous rend et il vous rendra justice ; il viendra lui-même, et il nous sauvera. Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds ouïront. Alors le boiteux sautera comme un cerf, la langue des “mogilalon” sera facile, parce que l'onde aura jailli dans le désert, et un torrent sur une terre altérée. »
Marc et Isaïe parlent de vrais sourds, or les vrais sourds ne peuvent pas parler naturellement, ils peuvent seulement grogner, donc ils sont muets : des sourds-muets.
Mais le sens littéral de « mogilalos » est : qui a de la peine à parler, qui parle avec peine. Et cela nous renvoie de façon quasi évidente à Moïse. Ce n’est pas ce mot-là qui est utilisé dans l’Exode, mais le sens est bien là. Quand Dieu envoie Moïse parler au pharaon, celui-ci répond littéralement : « Je suis faible de la voix et lourd de la langue. » Et Dieu lui répond : « Qui a donné une bouche à l’homme ? Qui l’a fait muet et sourd, voyant et aveugle ? N’est-ce pas moi ? Va donc, et je t’ouvrirai la bouche. »
C’est Dieu qui peut ouvrir les yeux de l’aveugle, les oreilles du sourd, la bouche du muet. Donc Jésus est Dieu. Et Marc attire notre attention sur le mot « ouvrir », mis en araméen. Pour signifier que cette ouverture miraculeuse des sens est une ouverture, par Dieu, de l’âme à la grâce, au monde surnaturel.
C’est la signification obvie de ce miracle réalisé sous forme sacramentelle et dont les gestes et le mot essentiel passeront dans le sacrement de baptême.
Rappel
Les doctes exégètes soulignent que le parcours de Jésus, tel que Marc le narre dans le premier verset, est aberrant, puisque partant de Tyr il se rend à Sidon, à 30 km au nord, alors qu’il va au sud. Les pieux exégètes disent qu’il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre et que Marc a mis en vrac les mots Tyr, Sidon et Décapole pour indiquer que Jésus était toujours en terre païenne. Or les Libanais savent depuis toujours pourquoi Jésus devait passer par Sidon pour retourner en Palestine.