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syrie - Page 3

  • Deux prêtres enlevés en Syrie

    Le P. Michel Kayyal, arménien catholique, et le P. Maher Mahfouz, grec-orthodoxe, étaient samedi dernier dans un autobus, avec de nombreuses autres personnes. Eux se rendaient à la maison salésienne de Kafrun. A 30 km de Dams, des rebelles ont arrêté l’autobus et emmené les deux prêtres. Et ils n’ont donné aucune nouvelle depuis lors.

  • Les chrétiens de Syrie

    « Les chrétiens de Syrie souffrent comme le reste de la population, musulmane, alaouite, sunnite. Ils ont cependant un autre problème: l’extension de l'extrémisme islamique, qui menace de transformer le pays en un nouvel Irak », déclare à AsiaNews Issam Bishara, directeur régional de la CNEWA, l’agence catholique pour l’aide à l’Orient. Il constate qu’à Homs et à Qusayr, où les islamistes ont pris le contrôle de la ville, les familles chrétiennes sont chassées de leurs maisons.

    Dans les premiers mois de la guerre, de nombreuses familles ont trouvé refuge dans les villes côtières, dans ce qu'on appelait autrefois la "bande chrétienne". Mais à cause de l’extension de la guerre et de l’arrivée des brigades islamiques extrémistes - en particulier les milices al-Nousra - « ces villes sont maintenant presque désertes, mais il y a des milliers de familles qui ont choisi ou ont été forcées de rester à cause des risques que l’on court en se rendant au Liban ».

    Les prêtres et les religieux sont souvent confrontés au drame des exécutions sommaires, des mauvais traitements et des enlèvements par des jihadistes étrangers, qui affectent principalement la minorité chrétienne.

    À l'heure actuelle, l'association aide environ 3.000 familles: 300 à Tartous (sur la côte) par l'intermédiaire du couvent des Sœurs du Bon-Pasteur, 1.000 dans la vallée de Wadi al Nasara (la « vallée des chrétiens »), sous la protection du patriarcat grec-orthodoxe et de l’Eglise catholique. À Homs, un des bastions sunnites parmi les plus ravagés par la guerre civile, pas moins de 800 familles orthodoxes et catholiques sont restées dans la ville. Pour aider ces personnes, il y a les Jésuites et les Sœurs du Bon-Pasteur. Le nombre de familles chrétiennes restées dans la capitale est d'environ 600. Elles sont aidées par la mission des Sœurs du Bon-Pasteur et le Patriarcat grec-catholique. Enfin, à Hassaké (nord de la Syrie), la Société Saint Vincent de Paul prend soin d'environ 1200 chrétiens déplacés.

    Aux 3.000 familles restées en Syrie s’ajoutent des milliers de réfugiés, qui, depuis le début de 2012 ont choisi de fuir le pays, en essayant de traverser la frontière avec le Liban. « Au début, dit Bishara, ils ont trouvé refuge chez des parents et amis, en espérant un retour rapide. » Mais, ces derniers mois, la situation a empiré. L'espoir de revoir leurs villages et leurs proches en Syrie est de plus en plus mince. « Ils ne sont pas admissibles à l'aide parce qu'ils résident à l'extérieur des camps de réfugiés et leurs hôtes ne peuvent pas les garder. Que vont devenir ces gens dans les prochains mois ?»

    Aujourd’hui, la CNEWA aide environ 1.000 familles chrétiennes qui ont fui vers le Liban, distribuant des vêtements et des repas chauds. « Malheureusement, explique Issam Bishara, les besoins se multiplient de jour en jour et nous sommes les seuls à offrir ce type de service. Notre crainte est de ne pas pouvoir aider tous ceux qui le demandent C'est pourquoi nous avons besoin du soutien des pays occidentaux, et de tous les catholiques qui veulent aider ces gens, derrière lesquels se trouve le visage du Christ souffrant. »

  • La Mésopotamie syrienne à l'agonie

    A Hassakè, chef-lieu de la Mésopotamie syrienne, la population souffre du froid, ne dispose pas de carburant, l’eau manque et l’électricité n’est distribuée qu’une heure par jour. La population vit dans la terreur que font régner les bandes de rebelles et des bandes de brigands. Particulièrement les quelque 25.000 chrétiens – syro-orthodoxes, syro-catholiques, chaldéens et arméniens – massés dans la ville, dont nombre d’évacués des zones environnantes, qui lancent une alarme pour leur survie, par le biais d’un certain nombre de messages parvenus à l’agence Fides.

  • Syrie : « Les Occidentaux ont excité la haine entre les gens »

    L’agence Asianews publie une longue dépêche sur la situation en Syrie, dont l’essentiel est la retranscription de propos de S.B. Ignace Joseph III Younan, le patriarche de l’Eglise syriaque catholique. Voici une traduction de ces propos :

    Les Etats-Unis, l’Union européenne et les Etats du Golfe ont une grande responsabilité dans cette guerre, qui a commencé comme un pacifique printemps arabe. En soutenant les rebelles, qui ne sont pas unis, ils ont excité la haine entre les gens. Nous, chrétiens, sommes déçus par le comportement de ces pays. Leur argent et leur pétrole ont acheté la conscience du monde, justifiant la violence.

    Les chrétiens qui restent en Syrie sont les seuls qui peuvent porter témoignage, à travers leur vie et leurs valeurs, à la possibilité d’une réconciliation, maintenant quasiment exclue tant par le régime que par les rebelles.

    La situation empire et devient plus déchirante de jour en jour. Ce n’est plus un printemps arabe, c’est un conflit sectaire entre la minorité alaouite et la majorité sunnite.

    [L’Eglise a déjà appelé le régime à des changements démocratiques.] J’ai moi-même exprimé cette opinion à la télévision d’Etat. Il doit y avoir un changement, mais pas par la violence. L’impact de la haine sectaire durera des décennies après la fin de la guerre. [C’est pourquoi le bon chemin est celui d’une vraie réconciliation.] Il ne peut pas y avoir d’accord avec des conditions préalables. Si les rebelles l’emportent, ils réclameront la tête d’Assad, la communauté alaouite disparaîtra et peut-être aussi d’autres minorités. Il y a également un risque avec les conditions imposées par le président qui veut jeter hors du pays tous les sunnites…

    Compte tenu de ce qui s’est passé en Irak, et par les conséquences de la guerre syrienne au Liban, nous, les chrétiens, du Proche Orient, sommes confrontés au grand défi de notre histoire, celui de rester dans nos cités et de convaincre notre jeunesse de ne pas fuir. Notre rôle est fondamental pour la réconciliation entre les gens divisés par la haine. Comme le pape l’a dit, nous devons prier et œuvrer pour la paix, le dialogue, la réconciliation et la défense des droits de l’homme ici en Syrie.

    (De la petite Eglise syriaque catholique il ne resterait que 42.000 fidèles en Irak et 26.000 en Syrie. La majorité de ses fidèles vit désormais dans la diaspora.)

  • Un chrétien syrien décapité

    Selon une information de la religieuse Agnès Mariam de la Croix, supérieure du monastère Saint-Jacques l’Intercis de Qâra, relayée par le Daily Mail, un chauffeur de taxi chrétien de Syrie, Andrei Arbashe, a été enlevé et décapité parce que son frère avait dit que les rebelles se conduisaient comme des bandits. Son corps sans tête a été retrouvé sur le bord d’une route, entouré de chiens qui le dévoraient.

  • Syrie : la Vallée des chrétiens sous le feu des jihadistes

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    Environ 150.000 chrétiens vivent dans la terreur dans plus de 40 villages situés dans ce qu’il est convenu d’appeler « Vallée des chrétiens », dans l’ouest de la Syrie. La vallée - Wadi al Nasara – citadelle historique des chrétiens syriens, en majorité grecs orthodoxes, a accueilli ces derniers mois des milliers d’évacués provenant de Homs et d’autres villes et provinces. Aujourd’hui, les chrétiens se retrouvent sous le feu des milices islamistes qui se sont établies... dans le « Crac des Chevaliers ». Les milices tirent au mortier sans répit sur les villages situés en dessous. Dans la zone, l’armée régulière syrienne a en effet érigé des barricades qui constituent l’objectif des miliciens. Dans le cadre de cette épreuve de force, les civils chrétiens constituent des « victimes collatérales » qui sont frappées sans aucune retenue. Ces jours derniers, une pluie de feu s’est abattue sur le village d’Howache, détruisant de nombreuses maisons et provoquant la mort de trois jeunes chrétiens.

    (Fides)

  • Syrie : un « appel urgentissime » de trois évêques

    « Ces derniers jours, les groupes salafistes sont entrés à Ras al Ain. De là, 30.000 personnes se sont enfuies et sont venues s’ajouter aux 400.000 évacués provenant de Deir el Zor, d’Homs et d’Alep. Maintenant, ces mêmes groupes et ceux de l’Armée libre syrienne, déployés à la frontière turque, pourraient prendre pour objectif la province de Jazirah et les centres urbains d’Hassakè et de Kamishly. S’ils devaient le faire, l’armée d’Assad bombardera, comme cela a été le cas à Ras al Ain. Ce sera un massacre et on comptera 800.000 autres personnes contraintes à s’enfuir sans savoir où aller », explique à l’agence Fides Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque syro-catholique d’Hassakè-Nisibe.

    « Nous, chrétiens – ajoute Mgr Hindo – avec toutes les autres composantes arabes et kurdes, avons envoyé des lettres tant à l’armée libre syrienne qu’aux groupes salafistes, demandant à ce qu’ils n’entament pas leur offensive. Leur réponse a pour l’heure été : nous attendons les ordres de nos chefs. Pour conjurer tout cela, nous avons envoyé un appel urgent à Benoît XVI et aux Chefs des Nations, demandant à ce qu’ils exercent des pressions afin que les groupes armés n’entrent pas dans notre région. J’espère que le Pape en parlera également lors de l’Angelus de Dimanche. »

    Mgr Hindo confirme à l’agence Fides que les comités populaires ont jusqu’ici refusé de s’armer et de se transformer en milices d’autodéfense : « Il m’a été proposé à moi aussi de faire distribuer 700 armes à Hassaké et 1.000 à Kamishly. J’ai refusé catégoriquement comme tous les chrétiens d’ici. Les comités populaires ne sont pas armés et n’ont rien à voir avec le gouvernement ».

    L’agence Fides avait déjà relayé l’appel de Mgr Eustathius Matta Roham, l’archevêque syro-orthodoxe du diocèse de Jazirah et Euphrate. Aujourd’hui, c’est au nom des trois évêques (syriaque catholique, syriaque orthodoxe et assyrien) de la région de Haute-Mésopotamie (le coin nord-est de la Syrie) que Mgr Hindo lance un appel angoissé. Tous les chrétiens devraient se sentir concernés. Cette région est celle de Nisibe (même si la ville est aujourd'hui en Turquie, juste de l'autre côté de la frontière), qui fut l’un des grands centres théologiques des premiers siècles, dont l’auteur le plus célèbre est saint Ephrem, « la harpe du Saint-Esprit ». Et ses deux villes syriennes Hassakè eet Kamishly comptent encore 20% de chrétiens.

  • Syrie : les jihadistes pas d’accord

    Quelque 14 organisations jihadistes du nord de la Syrie, dont les deux principales, ont diffusé une vidéo où elles font part de leur rejet de la Coalition nationale obtenue aux forceps au Qatar, qu’elles qualifient de complot, comme de tout autre conseil qu’on leur imposerait, et soulignent qu’elles se sont mises d’accord à l’unanimité sur l’instauration d’un Etat islamique…

    Il en ressort que la Coalition est donc loin de représenter tous les combattants de l’opposition syrienne, et que la précipitation de François Hollande pour être le premier à reconnaître la Coalition et son très prochain « ambassadeur » en France est une faute politique majeure.

  • Un religieux modéré

    L’AFP ayant annoncé au monde que les différentes composantes de l’opposition syrienne avaient réussi à s’unir et que le président de la « Coalition nationale » était un « religieux modéré », tous les médias nous disent que le président de la Coalition nationale est un « religieux modéré »…

    Sauf le quotidien libanais L’Orient le Jour, qui met modéré entre guillemets et dit ensuite qu’il est « connu, paraît-il, pour ses postions modérées ».

    Il s’agit du cheikh sunnite Ahmad Moaz al-Khatib al-Hassani, de Damas, exilé en Egypte depuis quelques mois. Il était le seul candidat au poste de président de la coalition obtenue au forceps à Doha par Hillary Clinton et l’émir du Qatar, et que ne voulait pas le CNS (mais c’est celui qui paye qui décide…).

    Lors d’un séminaire intitulé « Les islamistes et les révolutions arabes », tenu à… Doha au Qatar il y a un mois, le cheikh Moaz Al Khatib avait prononcé un discours où il apparaissait en effet comme un modéré. Forcément modéré puisque, soulignait-il, il n’existe pas de fondamentalisme islamique en Syrie, pays où il n’y a que des musulmans ouverts, pacifiques et tolérants… D’ailleurs, il définissait ainsi « les trois courants » du « mouvement islamique en Syrie » : 1 - le courant religieux fondé sur les écoles religieuses, 2 - le courant politique, 3 - le courant populaire spontané…

    Parmi ses propos modérés, on remarquera néanmoins celui-ci :

    « Le régime arrogant n’a pas laissé d’autre choix que de prendre les armes, et les Syriens ont été obligés de le faire afin de défendre leur religion, leurs familles et leurs propriétés. La révolution syrienne n’est pas violente, les révolutionnaires syriens sont pacifiques. » Sic. On remarquera surtout que « leur religion » est au singulier.

    On remarquera aussi cette autre phrase :

    « L’oumma a mis en lumière de nouvelles forces dirigeantes politiques et savantes, qui n’étaient pas connues auparavant. »

    L’oumma, pas la révolution. (Savantes : les « savants » de l’islam.)

  • Le CNS et son chrétien

    Le Conseil national syrien (CNS), composé d’exilés de longue date, réuni à Doha sous la houlette du Qatar, s’est choisi comme nouveau président un chrétien, nous dit-on : George Sabra. Il serait plus honnête de dire qu’il s’agit d’un communiste issu d’une communauté chrétienne de Syrie.

    Cette nomination vise sans nul doute à renouveler la sympathie des occidentaux pour le CNS, qui s’est singulièrement refroidie ces derniers temps, et en même temps et surtout à masquer la montée en force des islamistes, désormais majoritaires au sein même du CNS, comme le dénonce Adib al Chichakli, l’un de ses fondateurs, qui vient de claquer la porte.

    Addendum

    Asianews n'hésite pas à titrer: "Un chrétien à la tête des islamistes du CNS".