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Un religieux modéré

L’AFP ayant annoncé au monde que les différentes composantes de l’opposition syrienne avaient réussi à s’unir et que le président de la « Coalition nationale » était un « religieux modéré », tous les médias nous disent que le président de la Coalition nationale est un « religieux modéré »…

Sauf le quotidien libanais L’Orient le Jour, qui met modéré entre guillemets et dit ensuite qu’il est « connu, paraît-il, pour ses postions modérées ».

Il s’agit du cheikh sunnite Ahmad Moaz al-Khatib al-Hassani, de Damas, exilé en Egypte depuis quelques mois. Il était le seul candidat au poste de président de la coalition obtenue au forceps à Doha par Hillary Clinton et l’émir du Qatar, et que ne voulait pas le CNS (mais c’est celui qui paye qui décide…).

Lors d’un séminaire intitulé « Les islamistes et les révolutions arabes », tenu à… Doha au Qatar il y a un mois, le cheikh Moaz Al Khatib avait prononcé un discours où il apparaissait en effet comme un modéré. Forcément modéré puisque, soulignait-il, il n’existe pas de fondamentalisme islamique en Syrie, pays où il n’y a que des musulmans ouverts, pacifiques et tolérants… D’ailleurs, il définissait ainsi « les trois courants » du « mouvement islamique en Syrie » : 1 - le courant religieux fondé sur les écoles religieuses, 2 - le courant politique, 3 - le courant populaire spontané…

Parmi ses propos modérés, on remarquera néanmoins celui-ci :

« Le régime arrogant n’a pas laissé d’autre choix que de prendre les armes, et les Syriens ont été obligés de le faire afin de défendre leur religion, leurs familles et leurs propriétés. La révolution syrienne n’est pas violente, les révolutionnaires syriens sont pacifiques. » Sic. On remarquera surtout que « leur religion » est au singulier.

On remarquera aussi cette autre phrase :

« L’oumma a mis en lumière de nouvelles forces dirigeantes politiques et savantes, qui n’étaient pas connues auparavant. »

L’oumma, pas la révolution. (Savantes : les « savants » de l’islam.)

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