Le patriarche orthodoxe de Moscou s’est rendu en Pologne du 16 au 19 août. La visite, historique, a culminé dans la signature, par le patriarche et par le primat de Pologne Mgr Jozef Michalik, d’un appel à la réconciliation. Quand on sait à quel point le contentieux est lourd et ancien entre la Pologne catholique et la Russie orthodoxe, le document signé en grande pompe au château royal de Varsovie ne peut lui aussi être qualifié que d’historique (c’est pourquoi il a été aussitôt salué par le pape comme un « événement important, qui suscite de l’espérance pour l’avenir »).
Les deux prélats demandent donc à leurs fidèles de prier pour « obtenir le pardon pour les torts, les injustices et tous les maux infligés réciproquement », pour avancer vers une « réconciliation pleine et entière ».
Mais il y a autre chose de très réjouissant dans cet appel, et qui nous concerne plus directement : c’est la condamnation du laïcisme, qui fait suite tout naturellement au rappel du communisme qui avait imposé l’athéisme…
« Des principes moraux fondamentaux basés sur les Dix Commandements sont remis en question sous prétexte de sauvegarder le principe de laïcité ou la protection de la liberté. Nous sommes confrontés à la promotion de l’avortement, de l’euthanasie et des relations homosexuelles, ces dernières étant constamment présentées comme une forme de mariage ; un mode de vie consumériste est encouragé, les valeurs traditionnelles sont rejetées, tandis que les symboles religieux sont retirés des lieux publics. Très souvent nous rencontrons des signes d’hostilité envers le Christ, son Évangile et sa Croix ; on essaie d’exclure l’Église de la vie publique. Une laïcité mal comprise prend la forme d’un fondamentalisme et elle est, en réalité, une forme d’athéisme. »
Puis on enfonce le clou : « Nous croyons que non seulement le terrorisme et les conflits armés, mais aussi l'avortement et l'euthanasie sont des péchés graves contre la vie et une honte pour la civilisation contemporaine. » Et après avoir souligné la valeur de la famille comme « fondement sain et solide de toute société », le patriarche et l'archevêque de conclure confient le « rapprochement de nos Eglises et la réconciliation de nos peuples » à la mère de Dieu.