Surprise en Pologne : depuis le début de la campagne (et même avant), les sondages donnaient le libéral Bronislaw Komorowksi loin devant Jaroslaw Kaczynski. Même si son avance s’était fortement réduite à l’approche du scrutin, le dernier sondage lui donnait encore 10 points d’avance. Or il a obtenu 41,2%, contre 36,7 pour Kaczynski, ce qui ne fait que 4,5 points.
Il semble toutefois que Komorowski soit assuré de l’emporter au second tour, car les socialistes, dont le candidat a fait 13,7% (ils n’espéraient pas tant), feront tout pour faire échec à Kaczynski. Les libéraux, qui ont eu l’habileté de choisir comme candidat un aristocrate catholique qui apparaît plutôt comme conservateur, craignent néanmoins une forte abstention, due au fait que le second tour aura lieu au début des vacances, et qui profiterait à Kaczynski. On rappelle qu’en 2005 Donald Tusk devançait de 3 points Lech Kaczynski, et que c’est Kaczynski qui a gagné.
D’autre part Komorowski devra tenter de faire oublier les grosses gaffes de sa campagne. Il a déclaré que la Pologne devait s’abstenir d’entrer dans la zone euro, et quelques jours plus tard que la Pologne devait la rejoindre rapidement, qu’il fallait amender la Constitution, puis qu’il ne fallait pas l’amender, et enfin que l’exploitation de gaz de schiste à ciel ouvert détruirait le paysage, alors qu’on n’exploite pas le gaz de schiste à ciel ouvert.
Signalons enfin que notre ami Marek Jurek (pourtant ancien président de la chambre des députés) a obtenu 1,04% des voix. Le temps ne semble pas venu où une droite catholique peut exister en dehors du PiS.