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afghanistan - Page 6

  • Ce qui se passe en Afghanistan

    La mort de dix soldats français commence à délier les langues sur ce qui se passe en Afghanistan. Témoin Le Figaro de ce jour, avec un article intitulé “Les provinces basculent du côté de la rébellion”. Extraits :

    « Les erreurs de la coalition occidentale et l'impéritie de l'administration Karzaï ont poussé les Pachtounes dans les bras des talibans.

    « On le savait, les spécialistes le savaient, mais personne ne le disait jamais vraiment dans des états-majors de l'Otan. L'Afghanistan est en guerre, les insurgés afghans sont des adversaires sérieux, qui n'opèrent plus seulement dans les lointaines provinces du Sud pachtoune, mais sont maintenant aux portes de Kaboul.

    « Les insurgés, dont les talibans ne représentent qu'une fraction dominante, ne se sont pas forcément déplacés, même s'ils franchissent régulièrement la non-frontière pakistanaise pour se ravitailler. Les anciens étudiants en religion et leurs alliés n'ont pas repris de terrain en l'occupant. C'est surtout leur idéologie qui a regagné au cours des deux dernières années les clans et les tribus pachtounes des provinces voisines de la capitale : Parwan et Kapissa au nord de la ville, le Laghman et le Loghar à l'est, le Wardak et le Nangarhar au sud ont toutes, petit à petit, basculé du côté de l'insurrection. Les routes sont devenues d'abord dangereuses, puis impraticables. Les insurgés organisant à présent des points de contrôle en plein jour.

    « Les talibans ont ainsi réussi en quelques années, par un mélange classique de propagande habile et d'intimidation, à se remettre à flot politiquement, en se présentant comme des patriotes afghans luttant contre un envahisseur étranger, thème efficace dans ce pays jaloux de son indépendance. Les bavures de l'aviation de l'Otan, les erreurs et l'impéritie de l'administration de Hamid Karzaï ont fait le reste. Ils disputent à présent les provinces pachtounes du Sud et de l'Est au gouvernement.

    « Sarobi est le parfait exemple de ce basculement idéologique de provinces entières. Cette région, en majorité pachtoune, est un fief du Hezb-Islami, le parti de Goulbouddine Hekmatyar, l'ancien rival du commandant Massoud. Ce vétéran du djihad contre les Soviétiques n'avait jamais été allié aux talibans. Leur rapprochement s'est effectué après 2001, à la faveur de la nouvelle guerre contre l'Otan. L'est de la province de Kapissa et le district de Sarobi ont ainsi basculé dans l'insurrection. »

    Voir la suite. Et voici la conclusion :

    « Ainsi, au lieu de mener contre les talibans une guerre de commandos, de tendre des embuscades la nuit à leurs colonnes, l'Otan et ses alliés afghans font de la contre-guérilla à l'aveuglette, à coups de bombes de précision et de convois blindés, dépendant des routes et de l'air pour leur ravitaillement. Les statistiques compilées par les états-majors de l'Otan dans des bases climatisées, installées d'ailleurs à l'emplacement même des cantonnements britanniques de 1840 à Kaboul, ou des bases russes de Kandahar ou de Bagram, annoncent la victoire prochaine de l'Otan contre les "terroristes". La réalité sur le terrain pourrait un jour leur donner un démenti. »

    Dans le même journal, une interview de Jean-Marc Balencie, ancien analyste au Secrétariat général de la défense nationale, consultant au sein d'un cabinet spécialisé dans les questions de sécurité.

    Extraits :

    « Ces pertes importantes étaient malheureusement attendues. On assiste depuis le début du printemps à une dégradation de la situation. Au-delà de l'intensification des actions des talibans, on constate un changement d'échelle, une amélioration significative de leur capacité opérationnelle. L'embuscade spectaculaire contre les troupes françaises renvoie à une attaque, tout aussi spectaculaire, en juillet, contre un poste isolé tenu par l'armée américaine, qui fit 9 morts et une quinzaine de blessés parmi les paras américains. Les talibans sont capables d'engager plusieurs dizaines de combattants avec des procédures opérationnelles assez évoluées. Ce sont les fondamentaux d'une insurrection qui fonctionne bien.

    « Le cœur de l'équation afghane est que l'on a affaire à une vraie guerre, mais on utilise sans doute les mauvaises solutions. L'un des aspects importants, ce sont les frappes aériennes, qui génèrent des bavures au sein de la population civile et des ralliements aux talibans. Il serait d'ailleurs plus exact de parler aujourd'hui de l'insurrection d'une partie de la population pachtoune, qui associe talibans, mais aussi seigneurs de la guerre, trafiquants de drogue et cette population qui ne supporte pas la présence occidentale. »

    En retard d'une guerre, Nicolas Sarkozy continue de parler de « combat contre le terrorisme »...

  • Une mission impossible

    Communiqué de Bernard Antony

    J’apprends avec une très grande tristesse la mort au combat en Afghanistan de 10 parachutistes du 8e RPIMa, le régiment de ma ville de Castres au sein duquel j’ai compté beaucoup d’amis de tous grades.

    Il y a moins d’un mois, j’exprimais dans l’hebdomadaire tarnais Le Journal d’Ici mon opposition à notre engagement dans un conflit dont Nicolas Sarkozy venait d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une guerre. Je m’inquiétais du sous-équipement de nos soldats mais surtout je qualifiais d’impossible leur mission, coupée de toute stratégie politique.

    Il n’est pas admissible de faire de nos soldats des supplétifs de l’armée américaine alors qu’en tous points la politique des Etats-Unis en Orient, depuis l’abandon du Shah d’Iran jusqu’à la guerre en Irak n’a été qu’une succession de terribles fautes que l’on peut véritablement qualifier de criminelles, avec leurs conséquences irréversibles ayant suscité partout le renforcement de l’islamisme.

    L’intérêt français, l’intérêt des pays d’Europe, hors de la politique actuelle de l’Union européenne, serait d’abord d’arrêter chez nous la gangrène islamiste et de mener une politique aussi indépendante de celle de Washington que de celle de Moscou.

  • Morts en Afghanistan

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    La France entière s’incline devant nos dix soldats morts au combat en Afghanistan.

    Ces soldats faisaient leur devoir, mais ils ne sont pas morts pour la France. Ils sont morts dans la guerre interminable que mènent les Etats-Unis d’Amérique dans ce pays pour leurs propres intérêts.

    La mort de nos soldats souligne cruellement que Nicolas Sarkozy mène une désastreuse politique d’alignement sur les Etats-Unis.

    La France n’a rien à faire en Afghanistan. Nos soldats n’ont pas à se faire tuer pour l’oncle Sam.

  • En Afghanistan

    Dix soldats français de la force de l'Otan en Afghanistan ont été tués lundi et mardi lors de combats contre les talibans, et 21 blessés. On avait compris qu’il y avait des morts, et des morts français, en voyant le communiqué de l’Isaf indiquant que des soldats étaient engagés dans un « incident majeur » dans la province de Kaboul. Un officier afghan avait alors précisé que dix soldats français étaient morts.

    Nicolas Sarkozy a aussitôt annoncé qu'il se rendrait dès ce soir en Afghanistan. Pour quoi faire ? Pour souligner son alignement sur les Etats-Unis ?

    D’autre part, des dizaines d'insurgés, dont certains portant des vestes bourrées d'explosifs, ont attaqué ce matin une base militaire américaine près de Khost, dans l'est du pays, déjà frappée lundi par un attentat suicide qui a tué 10 employés afghans.

    Il importe de souligner que les combats dans lesquels les dix Français ont été tués ont eu lieu, non pas dans les zones plus ou moins contrôlées par les talibans, mais à 50 km de la capitale. La situation ne s’arrange pas en Afghanistan, c’est le moins qu’on puisse dire…

  • Afghanistan: une impasse totale

    La situation en Afghanistan est une « impasse militaire totale et durable ». Telle est l'analyse que l'on fait désormais dans les milieux français de renseignement. Une évaluation, partagée par l'ensemble des grands services occidentaux, bien loin de l'optimisme officiel. "Il va falloir trouver d'autres portes de sorties" estime-t-on de même source, en particulier envisager de négocier avec une partie de la coalition qui combat les forces occidentales et le régime du président Karzaï.

    Cette analyse française est corroborée par celle d'un officier britannique qui vient de démissionner de l'Army. S'exprimant dans le Sunday Times, le lieutenant-colonel Stuart Tootal, ancien commandant du 3ème Batallion du Parachute Regiment, qualifie de "whisful thinking" l'attitude des chefs militaires et des responsables politiques de son pays concernant l'Afghanistan. Il compare le "niveau d'opposition" rencontré par ses hommes dans la province du Helmand à celui auxquels ont été confrontés les Russes il y a vingt ans.

    Quant à ceux qui parient sur le développement du pays qui apporterait la stabilité, ils doivent lire l'excellent article de Serge Michailof, ancien directeur des opérations de l'Agence française de développement et de la Banque mondiale, dans le dernier numéro de la revue Commentaire. Son titre résume son propos : "L'échec de l'aide internationale en Afghnanistan".

    (Blog secret défense, via Yann Redekker)

  • En Afghanistan

    Le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen, déclare : « Nous n’avons pas assez de troupes. J’ai besoin d’au moins trois brigades de plus » en Afghanistan. Soit plus de 10.000 hommes. Car « tous les indicateurs de violence sont en hausse cette année ».

    32 soldats non-afghans ont été tués ce moi-ci.

    L’amiral Mullen espère que les Etats-Unis seront en mesure de réduire le niveau de leurs troupes en Irak à l’automne, « ce qui me permettra d’envoyer plus d’hommes au combat en Afghanistan ». Sic.

    Le général Mullen parle des forces sous commandement américain direct. Il y a aussi en Afghanistan les forces de l’Isaf, sous commandement de l’OTAN. Un général allemand a estimé dimanche qu’il manquait jusqu’à 6.000 soldats à cette force.

    L’Isaf compte aujourd’hui 53.000 soldats, contre 33.000 il y a 18 mois.

    Les Etats-Unis sont entrés en Afghanistan en octobre 2001...

  • La Banque mondiale ne s’en laisse pas conter...

    Alors que le « gouvernement de Kaboul », vigoureusement soutenu par les Etats-Unis, s’apprête à rencontrer jeudi ses donateurs, la Banque mondiale publie un rapport qui remet les pendules à l’heure :

    « Bâtir un Etat efficace capable d’assurer la sécurité et de fournir des services à tous les citoyens afghans et faire en sorte que le gouvernement ait des comptes à leur rendre est primordial pour obtenir des résultats en matière de développement. »

    Ayan soulevé des interrogations sur l’ordre des priorités du plan et sur la capacité d’un gouvernement notoirement corrompu à gérer une telle somme (50 milliards de dollars), la Banque mondiale insiste sur la nécessité de créer un service public « dans lequel les fonctionnaires seraient soucieux de servir le plus grand nombre plutôt qu’eux-mêmes »...

    La Banque mondiale reconnaît toutefois que c’est très difficile, en raison des véritables relations de pouvoir qui n’ont aucun rapport avec les institutions, de la faiblesse du gouvernement central, et de l’insécurité...

  • Ça s’arrange en Afghanistan

    Hier, des talibans ont attaqué à l’arme automatique et à la roquette la tribune présidentielle au moment du défilé militaire de la fête nationale afghane à Kaboul. L’attentat a fait trois morts, dont un enfant, et les talibans, qui ont revendiqué leur acte alors que la poussière n’était pas encore retombée, ont perdu trois de leurs hommes dans la riposte des services de sécurité.

    « Nous voulions montrer au monde que nous pouvons attaquer partout où nous le voulons », a déclaré le porte-parole des talibans.

    Depuis plus d’un an, les attaques se multiplient à Kaboul, auparavant épargnée par les violences. Et elles sont de plus en plus osées. Les experts n’arrivent pas à imaginer que celle de dimanche ait été possible sans des complicités parmi les services de sécurité.

    En 2007 il y a eu plus de 8.000 tués en Afghansitan, dont 1.500 civils, et 218 soldats des forces internationales.

  • L’Afghanistan

    Lors d’une audition devant la commission des forces armées du Sénat américain, le directeur du Renseignement, Michael McConnell, a déclaré qu’en Afghanistan « les talibans contrôlent actuellement 10 à 11% du territoire, le gouvernement fédéral 30, 31%, le reste est sous contrôle local ».

  • Afghanistan démocratique

    Le tribunal de la province de Balkh, en Afghanistan, a condamné à mort Perwiz Kambakhsh, 23 ans, pour avoir distribué à ses camarades d’université un article (dont il n’est pas l’auteur) « insultant pour l’islam et interprétant de manière erronée des versets du Coran ». Perwiz Kambakhsh était détenu depuis octobre sous l’inculpation de blasphème. Son procès s’est tenu à huis clos sans avocat.