La situation en Afghanistan est une « impasse militaire totale et durable ». Telle est l'analyse que l'on fait désormais dans les milieux français de renseignement. Une évaluation, partagée par l'ensemble des grands services occidentaux, bien loin de l'optimisme officiel. "Il va falloir trouver d'autres portes de sorties" estime-t-on de même source, en particulier envisager de négocier avec une partie de la coalition qui combat les forces occidentales et le régime du président Karzaï.
Cette analyse française est corroborée par celle d'un officier britannique qui vient de démissionner de l'Army. S'exprimant dans le Sunday Times, le lieutenant-colonel Stuart Tootal, ancien commandant du 3ème Batallion du Parachute Regiment, qualifie de "whisful thinking" l'attitude des chefs militaires et des responsables politiques de son pays concernant l'Afghanistan. Il compare le "niveau d'opposition" rencontré par ses hommes dans la province du Helmand à celui auxquels ont été confrontés les Russes il y a vingt ans.
Quant à ceux qui parient sur le développement du pays qui apporterait la stabilité, ils doivent lire l'excellent article de Serge Michailof, ancien directeur des opérations de l'Agence française de développement et de la Banque mondiale, dans le dernier numéro de la revue Commentaire. Son titre résume son propos : "L'échec de l'aide internationale en Afghnanistan".
(Blog secret défense, via Yann Redekker)