Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Irak - Page 15

  • Les Britanniques à Bassorah

    Il y a trois ans, les soldats britanniques patrouillaient à Bassorah en béret, au milieu des chiites qui n’étaient pas mécontents d’être débarrassés de Saddam Hussein. Aujourd’hui, ils portent casque lourd et gilet pare-balles, même à l’intérieur de leurs bases, frappées quotidiennement par des obus de mortier et des roquettes.

    Le jour de Noël, ils ont fait exploser un commissariat après l’avoir pris d’assaut : il s’agissait de mettre un terme aux activités de « l’unité des crimes majeurs », dont le chef avait été arrêté la veille dans une opération mobilisant un millier de soldats.

    Pourquoi un commissariat ? Parce que ce que l’armée britannique appelle « l’unité des crimes majeurs » est composée de… policiers. Il ne s’agit pas de ripoux, mais de combattants de guerre civile et de lutte contre l’occupant. L’homme arrêté le 24 décembre est considéré comme le responsable de l’assassinat de 17 employés irakiens de l’académie de police de Bassorah, gérée par l’armée britannique.

    Lorsqu’ils rencontrent des policiers, les soldats britanniques ne savent donc pas s’il s’agit de leurs gentils supplétifs ou d’ennemis implacables. Et quand ils envoient des policiers sécuriser un secteur, le résultat est plus qu’aléatoire. « A chaque fois que nous avons un problème, la police est passée par là avant nous, déclare un caporal à l’AFP. Ils sont censés ouvrir la voie, mais nous sommes attaqués »…

    Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, ce n’est donc pas seulement à Bagdad et dans le « triangle sunnite » que la « coalition » continue de perdre la guerre.

  • Les Américains ont doublé le nombre de leurs victimes du 11 septembre

    Trois soldats américains ont trouvé la mort ce matin à Bagdad, ce qui porte à 2.975 le nombre de militaires ou personnels assimilés morts en Irak depuis la chute du régime de Saddam Hussein, selon les statistiques du Pentagone.

    Au lendemain de Noël, le nombre de morts américains depuis l'invasion de l'Irak a donc dépassé le bilan symbolique des 2.973 morts des attentats du 11 septembre 2001.

    Les Américains ont doublé le nombre de leurs morts, sous prétexte de faire la guerre au terrorisme, dans un pays qui en était exempt et qui est devenu grâce à eux un sanctuaire du terrorisme islamiste, en même temps qu’une annexe de l’Iran. Et ils sont responsables de la mort de plusieurs centaines de milliers de civils irakiens.

    Ce même jour a été confirmée en appel la peine de mort contre Saddam Hussein, jugé coupable de « crime contre l’humanité » pour une répression ayant causé la mort de 148 chiites.

  • L’Irak selon l’ICG

    « L’Irak est au bord de la désintégration. Le pays et ses institutions risquent de sombrer dans le chaos… La commission Baker-Hamilton et le renouvellement qu’elle représente de la politique américaine en Irak sont un premier pas important mais radicalement insuffisant si on veut éviter l’effondrement de l’Irak et une guerre régionale… Tous les acteurs politiques irakiens impliqués dans la violence doivent être amenés à la table des négociations et mis sous pression pour accepter des compromis. Le gouvernement irakien et les forces de sécurité ne peuvent être considérés comme des alliés qu’on soutient : ils font tout simplement partie des nombreux acteurs du conflit. » Telles sont les conclusions d’un rapport de l’organisation International Crisis Group.

  • Vers une guerre irano-saoudienne… en Irak

    La prise de contrôle de l’Irak par les Iraniens reste un sujet largement tabou mais commence à inquiéter sérieusement les Américains, qui en sont évidemment responsables mais n’imaginaient pas non plus en arriver là… Le sujet devient brûlant avec les perspectives de retrait de l’armée américaine, qui consacrerait la domination chiite (voulue par les Américains au nom de la démocratie…).

    « L’Arabie saoudite a fait savoir à l’administration Bush qu’en cas de retrait des troupes américaines le royaume pourrait apporter un soutien financier aux sunnites en Irak dans n’importe quel conflit qui les opposerait aux chiites », écrit le New York Times, citant diverses sources diplomatiques. L’ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite Chas Freeman est plus direct : « Nous pourrions être à la veille d’une intervention saoudienne en Irak au nom de leurs frères sunnites. Nous pourrions être au bord d’une guerre par procuration » (entre l’Arabie saoudite et l’Iran). Car « l’Arabie saoudite et, sur ce point, la Jordanie aussi, ne sont pas prêtes à admettre ce qu’elles considéreraient comme une domination iranienne en Irak ou la destruction de leurs coreligionnaires ».

    Voilà qui pourrait ne pas être sans lien avec la démission surprise de l’ambassadeur saoudien à Washington, le prince Turki al-Faiçal, qui a regagné son pays sans rien dire. Mais l’un de ses proches conseillers, Nawaf Obaid, a ouvertement déclaré : « Fermer les yeux sur les massacres de sunnites irakiens serait abandonner les principes sur lesquels le royaume a été fondé. Il est certain qu’un engagement saoudien en Irak serait un facteur de risques immenses et pourrait conduire à une guerre au niveau régional. Mais les conséquences de l’inaction seraient pires encore. »

    Non seulement cela sonnerait le glas du prétendu remodelage du grand Moyen Orient dont rêvent les Américains (un rêve déjà transformé en cauchemar), mais en outre un engagement de l’Arabie saoudite en Irak aurait pour conséquence une rupture avec les Etats-Unis, qui ne pourraient plus utiliser le royaume pour l’Irak, ni pour l’Afghanistan. A moins de l’envahir… Etc.

  • L’Irak américain

    Selon un rapport du Corps des Marines, publié par le Washington Post, « l’organisation influente dominante » dans la province d’Al Anbar n’est ni le gouvernement irakien, ni l’armée américaine, mais Al Qaïda en Irak, « par sa capacité à contrôler la vie quotidienne du sunnite moyen ».

    A moins de déployer entre 15.000 et 20.000 soldats supplémentaires dans cette seule province, précise le rapport, les troupes américaines « ne peuvent rien faire pour mater » les insurgés. « La situation sociale et politique se détériore au point » que ces troupes « ne sont plus capables de battre militairement l’insurrection à Al Anbar ».

    La population sunnite, commente le rapport, se trouve « entraînée dans un combat quotidien pour sa survie », craint des pogromes perpétrés par la majorité chiite et est de plus en plus dépendante d’Al Qaïda en Irak, qui est son seul espoir contre la progression de la domination iranienne à Bagdad. Et le document d’enfoncer le clou : « La plus grande crainte des sunnites s’est réalisée : l’Iran contrôle Bagdad et les habitants d’Al Anbar sont marginalisés. »

    Ce rapport a été rédigé et signé par le colonel des Marines Peter Devlin, haut responsable du renseignement militaire au sein du corps expéditionnaire des Marines dans la région.

    D’autre part, le groupe de juristes de la Commission des droits de l’homme de l’ONU qui s’est penché sur le procès de Saddam Hussein a conclu que « le non-respect des normes internationales » (manque d’indépendance et d’impartialité du tribunal, manque d’accès aux avocats, impossibilité pour la défense de citer des témoins), « est d’une telle gravité qu’il confère à sa privation de liberté un caractère arbitraire ». En conséquence, le groupe de travail recommande aux gouvernements irakien et américain de respecter les principes du droit international, mais se demande aussi, compte tenu de la situation du pays, si un tel procès est possible en Irak…

  • Les « faucons » sont de misérables lâches

    Les rats quittaient le navire avant même les élections. Quelques jours avant la défaite des Républicains, les stratèges de la guerre en Irak, les fameux « néo-conservateurs », les « faucons » de l’entourage de Bush, commençaient déjà à se dédouaner, à prétendre qu’ils n’étaient pour rien dans le désastre. Depuis leur défaite, c’est à qui criera le plus fort qu’il n’a aucune responsabilité dans ce qui se passe.

    « Si j’avais su… », ose dire Richard Perle, avant de protester qu’il est « plus que fatigué d’être décrit comme un architecte de la guerre », alors que « ce n’était pas de sa responsabilité », et de dénoncer les autres, les anonymes qui sont responsables des « énormes erreurs » qui ont été commises.

    Ken Adelman est quant à lui l’intellectuel « néo-con » qui avait promis que la « libération » de l’Irak serait « du gâteau ». « L’équipe » qui a géré la guerre a été « l’une des plus incompétentes de l’après-guerre », dit-il en parlant de ses amis…

    Plus fort encore, David Frum, l’homme qui rédigeait les discours de Bush, l’homme qui se vantait d’avoir inventé l’expression « axe du mal », va jusqu’à nier que l’entourage de Bush ait été composé de vrais « néo-cons »… Dont lui-même ?

    « Nous n’avons pas du tout le pouvoir que la légende contemporaine nous accorde », confirme Joshua Muravchik.

    En tout cas ils n’ont en effet plus le pouvoir. Mais il est bien tard. Ces courageux va-t-en guerre incapables d’affronter une défaite électorale sont tout de même responsables de la mort de centaines de milliers de civils irakiens et afghans. Et ils ont fait condamner à mort Saddam Hussein pour la mort de 148 Kurdes…

  • Une parodie de justice

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen sur la condamnation à mort de Saddam Hussein, accusé d'avoir fait tuer 148 Kurdes, tandis qu'il n'y a aucun procès intenté contre George Bush qui a fait tuer deux  ou trois mille fois plus de civils irakiens.

    La condamnation à mort du Président de la République Irakienne , renversé à la suite de l’attaque, sous de faux prétextes, de l’Irak par la coalition anglo-américaine, est une parodie de justice.

    Le Haut Tribunal, juridiction d’exception mise en place par l’occupant étranger, a été constitué et a siégé au mépris des règles de Droit.

    Trois avocats de la défense ont été assassinés. Le Président a été révoqué et remplacé pour absence de pugnacité à l’égard des condamnés.

    L’ingérence étrangère, même avec la complicité des factions irakiennes, discrédite gravement une décision qui apparaît comme une vengeance beaucoup plus que comme une décision de justice.

    Elle ne contribuera donc pas à ramener la paix civile et le calme dans un pays qui est plongé, depuis l’agression étrangère, dans un chaos sanglant et menacé de désintégration.

  • 104

    104 soldats américains ont été tués en Irak en octobre, ce qui est le plus lourd bilan depuis janvier 2005. Ce mois-là il y avait eu 107 morts, mais cela était dû notamment au crash d’un hélicoptère, qui avait fait 30 victimes d’un coup. Le mois le plus meurtrier, avec 137 victimes, reste celui de novembre 2004, marqué par l’assaut sur Falloujah.

  • Irak : les GIs tombent

    Dix soldats américains ont été tués hier en Irak. 67 depuis le début du mois. A ce rythme-là, octobre risque de devenir le mois le plus meurtrier en Irak pour l’armée américaine depuis le début de la guerre.

  • En Irak pacifié et démocratique

    Sept soldats américains ont été tués dimanche en Irak, ce qui porte à 57 morts les pertes de l’armée américaine au cours des deux premières semaines d’octobre. Du quasiment jamais vu depuis le début de la guerre.

    Pendant ce temps-là les Irakiens continuent aussi à se massacrer : près de 120 morts pour la seule journée d’hier. Dont le frère du procureur au procès de Saddam Hussein.

    Dimanche, quelque 500 chefs et représentants de tribus sunnites se sont réunis à Kirkouk afin « d'unifier les tribus arabes face à l'occupant et ses serviteurs et de lutter contre ceux qui tentent de diviser le peuple irakien ». Ils ont demandé la libération du « président légitime » Saddam Hussein et de ses compagnons, ainsi que la « préservation de l’unité de l’Irak et le rejet de tout projet de fédéralisme ».

    Lequel projet de fédéralisme a été adopté par le Parlement il y a quelques jours. Ce qui a conduit une alliance de la guérilla sunnite tendance Al Qaïda à décréter la création de « l’Etat islamique d’Irak », face aux Kurdes et aux chiites, appelant tous les sunnites à faire allégeance « à l’émir des croyants, l’honorable cheikh Abou Omar Al-Baghdadi » (nom de guerre inconnu à ce jour).