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Irak - Page 16

  • Shocking

    Le général Richard Dannatt, commandant en chef de l’Armée britannique, a déclaré sur le site internet du Daily Mail que les soldats de Sa Majesté devraient « se retirer rapidement » d’Irak, car « notre présence exacerbe les problèmes de sécurité » de la Grande-Bretagne. « Je ne dis pas que les difficultés que nous rencontrons dans le monde sont causées par notre présence en Irak, mais il ne fait aucun doute que notre présence en Irak les exacerbe », précise-t-il. Et d’ajouter : « Nous sommes dans un pays musulman et l’opinion des musulmans vis-à-vis des étrangers dans leur pays est très claire : en tant qu’étranger, vous êtes le bienvenu si vous êtes invité, mais nous n’avons certainement pas été invités en Irak. »

    « Il est important que les gens se souviennent que nous sommes en Irak à la demande expresse du gouvernement irakien démocratiquement élu, afin de le soutenir dans le cadre du mandat défini par une résolution de l'Onu », ont sèchement répondu les services du Premier ministre.

    Le problème est que le général Dannatt disait aussi ce qu’il pense de la « démocratie » irakienne, en termes mesurés mais sans illusions : « L'intention initiale était de mettre en place une démocratie libérale qui serve d'exemple pour la région, qui soit pro-occidentale et qui puisse avoir un effet bénéfique sur l'équilibre au Proche-Orient. C'était notre espoir, et quant à savoir si c'était un espoir raisonnable ou naïf, l'Histoire en jugera. Je ne crois pas que nous soyons en train de réaliser ça. Je crois que nous devrions réviser à la baisse notre ambition. »

  • Plus de 600 000 civils tués en Irak

    Selon une étude réalisée par des médecins américains de l’université John Hopkins et l’école universitaire de médecine de Bagdad, en collaboration avec l’institut de technologie de Boston, quelque 655 000 civils sont morts en Irak entre mars 2003 (début de la guerre) et juillet 2006, dont 601 000 de façon violente, pour la plus grande partie par balle. La proportion de morts attribuables à la coalition serait de 31 %, le reste étant imputable à la guerre civile.

    George Bush a aussitôt déclaré qu’il ne jugeait pas ce rapport crédible, et a maintenu le chiffre de 30 000 morts qu’il avait déjà évoqué. Le général Casey, commandant des « forces multinationales » en Irak, a également contesté le rapport, disant qu’il n’avait jamais vu jusqu’ici d’estimation dépassant les 50 000 morts… mais se montrant incapable de préciser où il avait vu ce chiffre.

    Le Dr Gilbert Burnham, signataire de l’étude, a maintenu ses chiffres. Il a souligné que la méthodologie retenue avait déjà fait ses preuves et était largement utilisée dans les pays en développement dépourvus de statistiques fiables.  Le taux de mortalité en Irak est passé de 5,5 pour mille, avant 2003, à 13,3 pour mille, a-t-il ajouté.

    De son côté, le coordinateur humanitaire de l’ONU, Jan Egeland, constate que « chaque jour au moins un millier de personnes sont déplacées, et une centaine sont tuées ». « La violence interreligieuse et les opérations militaires ont provoqué la fuite de 315 000 personnes au cours des huit derniers mois », et il y a aujourd’hui entre 1,2 et 1,5 millions d’Irakiens réfugiés à l’étranger tandis que 1,5 million sont déplacés à l’intérieur du pays.

    On ne peut donc que se féliciter d’avoir mis à fin à la sanguinaire dictature de Saddam Hussein.

  • La réalité irakienne

    Condoleezza Rice est en Irak. Mais son avion a dû survoler l’aéroport de Bagdad pendant 45 minutes avant de se poser. Il fallait attendre la fin d’une attaque à la roquette dans la zone de l’aéroport.

  • En attendant la fête

    Dans le texte du budget américain de la Défense, en passe d’être promulgué par le président Bush, il est spécifié que le président pourra déclarer une journée officielle de fête à l’issue des victoires en Irak et en Afghanistan, et 20 millions de dollars (sic) sont dégagés dans cette perspective. En fait, cette mesure avait déjà été votée l’an dernier, mais elle était semble-t-il passée inaperçue. Il était alors précisé que si la victoire ne pouvait pas être célébrée en 2006, les fonds resteraient prévus pour 2007…

    C’est l’opposition démocrate qui a attiré hier l’attention sur cet article, en le critiquant vigoureusement.

    Quelques heures plus tôt, le porte-parole de l’armée américaine en Irak, le général Caldwell, faisait savoir que le nombre de voitures piégées et de bombes artisanales en Irak a été plus élevé au cours de la semaine écoulée qu’à aucun moment depuis le début de l’année. C’est lui qui, déjà, la semaine dernière, avait annoncé qu’au cours de la semaine précédente le nombre d’attentats suicides avait été le plus élevé depuis l’invasion de l’Irak.

    Le général Caldwell a également annoncé qu’une brigade de la police irakienne (soit environ un millier d’hommes) a été démobilisée et envoyée dans une base américaine pour y recevoir un entraînement « anti-milice et anti-confessionnel ». C’est-à-dire une sévère rééducation : cette brigade est accusée d’aider les « escadrons de la mort ». Et le général d’ajouter : « Nous avons réalisé qu’en fait, retirer cette brigade de Bagdad renforcerait la sécurité. » Sic.

    Dans cette même journée, quatre soldats américains ont été tués en Irak.  Ce qui fait 14 depuis lundi. Cela non plus, on ne l’avait pas vu depuis bien longtemps.

    La fête n’est donc pas pour demain.

    En ce qui concerne l’Afghanistan, où la situation d’aggrave également, y compris à l’ouest du pays, une cérémonie a eu lieu hier à Kaboul, au cours de laquelle le commandement des forces militaires a été intégralement transféré à l’OTAN. La « coalition » américaine opérait seule dans l’est du pays. Désormais tous les soldats opérant en Afghanistan dépendent de l’OTAN, dont le seul drapeau a été hissé. Autrement dit, même si l’OTAN est sous influence américaine et même si les Américains sont de loin les premiers contributeurs de troupes, la victoire en Afghanistan ne sera pas une victoire américaine, mais une victoire de l’OTAN. Un jour, peut-être. Mais ça fait déjà cinq ans que ça dure…

  • Irak : ça s’arrange…

    « Le nombre d’attentats suicides au cours de la dernière semaine a été le plus élevé (depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003), et la moitié d’entre eux ont visé les services de sécurité », a déclaré le général William Caldwell, porte-parole de la « force multinationale ».

  • Un rapport peut en cacher un autre

    Dimanche dernier, le New York Times révélait la teneur d’un rapport confidentiel des services de renseignements sur le terrorisme, en citant des anonymes qui l’avaient lu. En résumé, « la guerre en Irak a aggravé le problème général du terrorisme ». Le Washington Post confirmait aussitôt les informations de son concurrent, et citait un autre anonyme disant : « Il s’agit d’une analyse très franche, qui énonce des évidences ».

    Assurément, c’est une évidence que la « guerre contre la terreur » n’a fait qu’aggraver le terrorisme. Mais cette fuite a fait l’effet d’une… bombe aux Etats-Unis. Car le constat n’émane pas d’une officine marginale : il s’agit d’une synthèse de l’ensemble des 16 agences de renseignement du gouvernement. Lesquelles contredisent donc unanimement et radicalement la propagande de George Bush.

    L’affaire a fait tant de bruit qu’après avoir fait dire par un porte-parole que la Maison Blanche ne fait pas de commentaires sur les documents confidentiels, George Bush lui-même a décidé de publier une partie du rapport. Non sans tonner contre ces fuites « politiques ». Comme si elles pouvaient être météorologiques ou maffieuses…

    Les extraits publiés n’apprennent rien que tout observateur lucide ne sache déjà. La phrase centrale est celle-ci : « Le conflit irakien est devenu une “cause célèbre“ (en français dans le texte) pour les jihadistes, nourrissant un profond ressentiment envers l’engagement américain dans le monde musulman et suscitant des sympathisants pour le mouvement jihadiste au niveau mondial. » Et encore : « Le jihad en Irak façonne une nouvelle génération de dirigeants et d’agents terroristes. » Il y est dit aussi que selon de nombreuses sources les activistes islamistes « augmentent à la fois en nombre et en terme de dispersion géographique » et que, évidemment, « si cette tendance se poursuit les menaces contre les intérêts américains aux Etats-Unis et à l’étranger vont être plus nombreuses, conduisant à une augmentation des attaques dans le monde ». Et il n’y a pas qu’“Al Qaïda“ : « D’autres organisations extrémistes sunnites comme la Jemaah Islamyiah [en Asie du sud-est] ou Ansar Al Sunna et d’autres groupes nord-africains vont vraisemblablement s’étendre et devenir plus efficaces pour réaliser des attaques plus massives, en dehors de leurs régions traditionnelles d’opérations. »

    Mais la divulgation de ce rapport serait en quelque sorte un moindre mal pour le gouvernement de George Bush. En effet, selon une parlementaire démocrate, Jane Harman, les services de renseignements avaient préparé une synthèse spécifique sur l’Irak, qui a été laissée à l’état de brouillon afin d’éviter les retombées politiques à l’approche des élections du 7 novembre.

    Or Jane Harman est le numéro 2 de la commission du renseignement à la Chambre des représentants. Elle précise : « Je suis allée trois fois en Irak, j’ai examiné les rapports du renseignement, j’ai parlé à des anciens combattants et des responsables militaires. Pour le dire simplement, tous ceux à qui je parle me disent que notre stratégie est en train d’échouer. »