Il y a trois ans, les soldats britanniques patrouillaient à Bassorah en béret, au milieu des chiites qui n’étaient pas mécontents d’être débarrassés de Saddam Hussein. Aujourd’hui, ils portent casque lourd et gilet pare-balles, même à l’intérieur de leurs bases, frappées quotidiennement par des obus de mortier et des roquettes.
Le jour de Noël, ils ont fait exploser un commissariat après l’avoir pris d’assaut : il s’agissait de mettre un terme aux activités de « l’unité des crimes majeurs », dont le chef avait été arrêté la veille dans une opération mobilisant un millier de soldats.
Pourquoi un commissariat ? Parce que ce que l’armée britannique appelle « l’unité des crimes majeurs » est composée de… policiers. Il ne s’agit pas de ripoux, mais de combattants de guerre civile et de lutte contre l’occupant. L’homme arrêté le 24 décembre est considéré comme le responsable de l’assassinat de 17 employés irakiens de l’académie de police de Bassorah, gérée par l’armée britannique.
Lorsqu’ils rencontrent des policiers, les soldats britanniques ne savent donc pas s’il s’agit de leurs gentils supplétifs ou d’ennemis implacables. Et quand ils envoient des policiers sécuriser un secteur, le résultat est plus qu’aléatoire. « A chaque fois que nous avons un problème, la police est passée par là avant nous, déclare un caporal à l’AFP. Ils sont censés ouvrir la voie, mais nous sommes attaqués »…
Contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, ce n’est donc pas seulement à Bagdad et dans le « triangle sunnite » que la « coalition » continue de perdre la guerre.