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Politique française - Page 169

  • L’outrecuidance de Klarsfeld junior

    Le tribunal correctionnel de Paris a fait savoir que Jean-Marie Le Pen répondrait les 7 et 8 juin 2007 de ses propos sur l’occupation parus dans Rivarol en janvier 2005. Début juin, c’est après l’élection présidentielle. Me Arno Klarsfel, ex-soldat de Tsahal et médiateur de clandestins, en l’occurrence partie civile dans cette affaire au nom de l’association des fils et filles de déportés juifs de France, « dénonce la décision de pure opportunité d’organiser ce procès après la présidentielle, cela peut-être afin de protéger M. Le Pen contre une éventuelle sanction d’inéligibilité ». Et d’ajouter qu’il demandera, lors de la prochaine audience-relais, le 7 février, « à ce qu’il soit jugé plus tôt ».

    Me Wallerand de Saint Just, l’avocat de Jean-Marie Le Pen, a aussitôt réagi à ces propos, qui ne sont pas d’un avocat mais d’un partisan politique frénétique.

    Me Klarsfeld, remarque Wallerand de Saint Just, « aurait mieux fait d’être présent à l’audience ». Non seulement il n’était pas là (c’est un homme très occupé…), mais il était représenté par un de ses collaborateurs « qui est resté coi » ! Il est « outrecuidant de sa part », ajoute Me de Saint Just, d’indiquer ensuite dans le presse qu’il réclamera lors d’une prochaine audience que le procès soit avancé…

    En outre et surtout, Arno Klarsfeld persiste à parler de la possibilité d’une condamnation de Jean-Marie Le Pen à l’inéligibilité. Et c’est ce qui motive sa réaction : ce procès aurait pu être l’occasion d’empêcher Le Pen d’être candidat. Wallerand de Saint Just « répète qu’aucune des incriminations poursuivies ne permet de demander, et encore moins d’obtenir, une telle inéligibilité ». Et il rappelle que pour Jean-Marie Le Pen, les incriminations de « complicité d’apologie de crimes de guerre » et de « complicité de contestation de crimes contre l’humanité » sont aussi bien outrageantes que dérisoires par rapport aux propos qu’il a tenus et qui n’étaient d’ailleurs pas destinés à être publiés.

    Louis Aliot, secrétaire général du Front national, souligne pour sa part que Me Klarsfeld « prouve une nouvelle fois sa conception totalitaire de la vie démocratique » en faisant pression sur les juges pour qu’ils s’immiscent dans le jeu électoral, au mépris de la séparation des pouvoirs.

  • Supprimer les partis politiques ?

    Le mensuel La Nef publie dans son numéro de septembre un "appel à la suppression des partis" politiques.

    Le débat sur l'existence des partis politiques est légitime, mais il est très théorique, dans la mesure où notre démocratie, où toute démocratie actuelle, ne vit qu'à travers les partis politiques.

    Selon les signataires de l'appel, le parti politique empêche la réflexion souverainement libre de la personne, ne peut procéder que par l'intimidation, est donc intrinsèquement mensonge. Et quiconque veut jouer un rôle politique doit passer sous les fourches caudines des partis, se plier aux idées ou programmes qu'ils défendent.

    Cette vision est curieuse. Elle implique qu'on ne pourrait pas librement adhérer à un parti, à ses idées, à ses objectifs, et que tout membre d'un parti politique serait embrigadé à son corps défendant, passant sous des fourches caudines pour être élu... sur un programme qui n'est pas vraiment le sien.

    Cela ne correspond évidemment pas à la réalité. On ne peut pas adhérer à un parti, militer dans un parti, en ayant conscience d'être soumis à une intimidation. Il y a une contradiction patente entre le fait d'adhérer et de passer sous les fourches caudines. Et il est pour le moins étrange de penser que tous les membres des partis politiques ont abdiqué leur liberté et se sont mis au service du mensonge.

    Le parti politique, nous disent encore les signataires de l’appel, est quasiment incapable de raisonner en terme de bien commun, et ce n’est pas un hasard si ce concept a disparu du langage politique.

    Eh bien ce n’est pas vrai. Je connais un parti politique dont le programme fait mention du bien commun dès sa première page, et qui pose le bien commun en principe, dans son chapitre sur les institutions. Et le numéro 2 de ce parti, en clôture de son université d’été, au début de ce mois, a commencé son allocution par ce propos : « Notre seule boussole est le bien commun. » Il ne s’agit pas d’un parti marginal, mais de celui dont le représentant est arrivé en deuxième position lors de la dernière élection présidentielle.

    Le débat est tellement théorique que les signataires de l’appel oublient de dire comment on peut supprimer les partis politiques. Or les partis politiques ne sont rien d’autre que des associations à but politique. Pour les supprimer, il n’y a pas d’autre solution que d’interdire les associations à but politique. Ce qui est le propre d’un régime totalitaire : le contraire de ce qu’ils appellent de leurs vœux.
  • Un coup bas et tordu contre Le Pen

    Le quotidien Le Parisien a publié samedi dernier un article intitulé « Le FN perd 62 % de ses soutiens ». Il s’agit des maires qui avaient accordé leur parrainage à Jean-Marie Le Pen en 2002, et qui ne renouvelleront pas cet acte, pour 62 % selon le journal qui ne précise pas comment ce calcul a été effectué.

    L’article est essentiellement constitué de propos de 9 (neuf) maires qui expliquent pourquoi ils ne donneront pas leur signature cette fois-ci. Pour cinq d’entre eux, c’est à cause des menaces qu’ils ont reçues, concernant leurs biens ou leur famille. Pour deux d’entre eux, c’est à cause des pressions exercées par les députés et sénateurs qui menacent de ne plus verser de subventions. Pour les deux derniers, c’est parce que, en outre, Le Pen est trop vieux.

    Sous couvert d’information, cet article est un brulot anti-Le Pen. L’impression que le lecteur en retient est que Le Pen est dangereux, puisque, à cause de lui, des maires sont menacés, que de plus sa candidature n’est plus d’actualité, et que de toute façon il est fichu car il n’aura pas ses parrainages.

    L’attaque (récurrente) sur son âge est scandaleuse, et devrait scandaliser, si l’on n’était pas dans une société de dictature jeuniste. L’expérience, de la vie, de la politique, du monde, est une donnée capitale dans l’exercice des plus hautes responsabilités. Quant à l’énergie que déploie Jean-Marie Le Pen, il y a bien des jeunes qui en sont tristement dépourvus.

    S’étendre sur les menaces reçues par des maires et en faire un argument contre la candidature de Jean-Marie Le Pen devrait scandaliser encore davantage. Car ce sont là de graves atteintes à la démocratie, venant souvent d’élus qui manient le chantage le plus éhonté. Il conviendrait de leur rappeler que le chantage est sévèrement puni par la loi, au lieu d’en faire un argument tordu contre Le Pen.

    Cela dit, les chiens aboient, la caravane passe. Mais c’est la dignité du débat politique qui est chaque fois un peu plus ruinée dans notre pays.