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Benoît XVI - Page 20

  • Le respect de l’homme lié au respect de Dieu

    Extrait du discours de Benoît XVI lors de sa rencontre avec les représentants de la communauté juive.

    Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le «non» à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé.

  • Le droit, la raison, la nature

    Petits extraits du grand discours de Benoît XVI devant le Bundestag.

    Pour une grande partie des matières à réguler juridiquement, le critère de la majorité peut être suffisant. Mais il est évident que dans les questions fondamentales du droit, où est en jeu la dignité de l’homme et de l’humanité, le principe majoritaire ne suffit pas: dans le processus de formation du droit, chaque personne qui a une responsabilité doit chercher elle-même les critères de sa propre orientation. Au troisième siècle, le grand théologien Origène a justifié ainsi la résistance des chrétiens à certains règlements juridiques en vigueur: «Si quelqu’un se trouvait chez les Scythes qui ont des lois irréligieuses, et qu’il fût contraint de vivre parmi eux… celui-ci certainement agirait de façon très raisonnable si, au nom de la loi de la vérité qui chez les Scythes est justement illégalité, il formait aussi avec les autres qui ont la même opinion, des associations contre le règlement en vigueur…»

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    Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu.

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    Là où la domination exclusive de la raison positiviste est en vigueur – et cela est en grande partie le cas dans notre conscience publique – les sources classiques de connaissance de l’ethos et du droit sont mises hors jeu. C’est une situation dramatique qui nous intéresse tous et sur laquelle une discussion publique est nécessaire; une intention essentielle de ce discours est d’y inviter d’urgence.

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    Il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

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    La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l’identité profonde de l’Europe. Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique.

  • La garantie de la liberté

    Extrait du discours de Benoît XVI à son arrivée à Berlin.

    « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ». Ces paroles du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler, dont le deuxième centenaire de la naissance est célébré cette année, sont encore actuelles. La liberté a besoin d’un lien qui s’origine dans une instance supérieure. Le fait qu’il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté.

  • Les racines et le peuple nouveau

    Réponse du pape, dans l’avion qui le menait en Allemagne, à la question : à quel point Benoît XVI se sent-il toujours allemand ?

    Hölderlin a dit: «plus que tout fait la naissance», et cela bien sûr, je le ressens aussi. Je suis né en Allemagne et la racine ne peut être, ni ne doit être coupée. J'ai reçu ma formation culturelle en Allemagne, ma langue est l'allemand et la langue est la manière dont l'esprit vit et travaille. Toute ma formation culturelle a eu lieu là-bas! Quand je m'occupe de théologie, je le fais à partir de la forme intérieure que j'ai apprise dans les universités allemandes et, malheureusement, je dois admettre que je continue encore à lire plus de livres en langue allemande que dans d'autres langues, de sorte que, dans la structure culturelle de ma vie, cet "être allemand" est très fort. L'appartenance à son histoire, avec ses grandeurs et ses faiblesses, ne peut pas et ne doit pas être effacée. Pour un chrétien, cependant, s'ajoute quelque chose d'autre. Dans le Baptême, il naît de nouveau, il naît dans un peuple nouveau qui est de tous les peuples, un peuple qui inclut tous les peuples et toutes les cultures et dans lequel il se sent maintenant chez lui, sans perdre son origine naturelle. Quand on assume ensuite une grande responsabilité - comme moi, qui assume la responsabilité suprême - dans ce nouveau peuple, il est évident que l'on s'identifie toujours plus profondément. La racine devient un arbre qui s'étend de diverses manières, et le fait d'être chez soi dans cette grande communauté d'un peuple de tous les peuples, de l'Eglise catholique, devient toujours plus vivace et plus profonde, il forge cette existence sans effacer ce qui précède. Je dirais donc que l'origine reste, la structure culturelle reste, reste bien sûr aussi l'amour spécial et une responsabilité particulière, mais tout cela inséré et amplifié dans la plus grande appartenance, dans la «Civitas Dei», comme dirait Augustin, le peuple de tous les peuples dans lequel nous sommes tous frères et sœurs.

  • Pressentir quelque chose de Dieu

    Fin du message de Benoît XVI diffusé samedi soir par l’ARD, en prélude à son voyage en Allemagne :

    Peut-être me demanderez-vous : « Mais Dieu, existe-t-il ? Et s’il existe, s’occupe-t-il vraiment de nous ? Pouvons-nous arriver jusqu’à Lui ? ». Bien sûr, c’est vrai : nous ne pouvons pas mettre Dieu sur la table, nous ne pouvons pas le toucher comme un ustensile ou le prendre en main comme n’importe quel objet. Nous devons de nouveau développer la capacité de perception de Dieu, capacité qui existe en nous. Nous pouvons pressentir quelque chose de la grandeur de Dieu dans la grandeur du cosmos. Nous pouvons utiliser le monde à travers la technique, parce qu’il est construit de manière rationnelle. Dans la grande rationalité du monde, nous pouvons pressentir l’esprit créateur duquel il provient, et dans la beauté de la création, nous pouvons pressentir quelque chose de la beauté, de la grandeur et de la bonté de Dieu. Dans la Parole des Saintes Ecritures, nous pouvons entendre des paroles de vie éternelle qui ne viennent pas simplement d’hommes mais qui viennent de Lui, et dans celles-ci, nous entendons sa voix. Et enfin, nous voyons presque Dieu aussi, dans la rencontre avec les personnes qui ont été touchées par Lui. Je ne pense pas seulement aux grands : de Paul à François d’Assise jusqu’à Mère Teresa ; mais je pense aux si nombreuses personnes simples dont personne ne parle. Et pourtant, quand nous les rencontrons, il y a de la bonté, de la sincérité, de la joie qui émane d’eux et nous savons que Dieu est là et qu’il nous touche aussi. C’est pourquoi, durant ces journées, nous voulons nous engager à revoir Dieu, pour redevenir des personnes par lesquelles une lumière de l’espérance entre dans le monde, cette lumière qui vient de Dieu et qui nous aide à vivre.

  • Benoît XVI aux séminaristes

    Trois extraits de son homélie.

    Le corps lacéré et le sang versé du Christ, c’est-à-dire sa liberté offerte, sont devenus, par les signes eucharistiques, la nouvelle source de la liberté rachetée des hommes. En Lui, nous avons la promesse d’une rédemption définitive et la ferme espérance des biens à venir. Par le Christ, nous savons que nous ne sommes pas en train de marcher vers l’abîme, vers le silence du néant ou de la mort, mais que nous allons jusqu’à une terre promise, jusqu’à Celui qui est notre but en même temps que notre principe.

    (...) La sainteté de l’Église est avant tout la sainteté objective de la personne même du Christ, de son Évangile et de ses sacrements, la sainteté de la force d’en-haut qui l’anime et la stimule. Nous devons être saints pour éviter la contradiction entre le signe que nous sommes et la réalité que nous voulons signifier.

    (...) Appuyés sur son amour, ne vous laissez pas intimider par un environnement qui prétend exclure Dieu et dans lequel le pouvoir, l’avoir ou le plaire à peu de frais sont les critères principaux qui dirigent l’existence. Il peut se faire que vous soyez méprisés, comme il arrive d’ordinaire à ceux qui recherchent des buts plus élevés ou démasquent les idoles devant lesquelles nombreux sont aujourd’hui ceux qui se prosternent. C’est alors qu’une vie profondément enracinée dans le Christ se montrera réellement comme une nouveauté et attirera avec force ceux qui cherchent vraiment Dieu, la vérité et la justice.

     A la fin de cette homélie, le pape a annoncé qu’il déclarerait bientôt saint Jean d’Avila docteur de l’Eglise. La congrégation pour la cause des saints l’avait proposé le 3 mai dernier. Saint Jean d’Avila est déjà patron du clergé séculier espagnol. Il est le saint espagnol qui a le plus pâti de l’Inquisition. Il fut emprisonné pendant plusieurs mois sous l’accusation d’illuminisme, avant d’être acquitté à son procès. Puis son plus célèbre livre, Audi Filia, fut mis à l’index pour luthéranisme. La version remaniée ne parut qu’après sa mort. Cette persécution était due en partie au fait que saint Jean d’Avila était d’origine juive et que les « nouveaux catholiques » du sud de l’Espagne étaient suspectés d’être des convertis de façade.

  • Benoît XVI et l’université

    De nouveau un beau discours de Benoît XVI sur la mission de l’université.

    L’université a été et est encore appelée à être toujours la maison où se cherche la vérité propre de la personne humaine. Pour cette raison ce n’est pas par hasard que l’Église a promu l’institution universitaire, justement parce que la foi chrétienne nous parle du Christ comme le Logos par lequel tout a été fait (cf. Jn 1,3), et de l’être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette bonne nouvelle découvre une rationalité dans tout le créé et regarde l’homme comme une créature qui participe et peut parvenir à reconnaître cette rationalité. L’université incarne, donc, un idéal qui ne doit pas perdre sa vertu ni à cause d’idéologies fermées au dialogue rationnel, ni par servilité envers une logique utilitaire de simple marché, qui voit l’homme comme un simple consommateur.

  • Une délicate attention de Benoît XVI

    Lors de la cérémonie d’accueil du pape aux JMJ, c’est un diacre de l’ordinariat Notre-Dame de Walsingham, béni par le pape, qui a chanté l’évangile.

  • Le chrétien est un ruminant

    Extrait de la catéchèse de Benoît XVI hier :

    A notre époque, nous sommes absorbés par de nombreuses activités et occupations, préoccupations et problèmes ; on tend souvent à remplir les espaces de la journée, sans avoir un moment pour s’arrêter et réfléchir et nourrir sa vie spirituelle, le contact avec Dieu. Marie nous enseigne qu’il est nécessaire de trouver dans nos journées, avec toutes nos activités, des moments pour nous recueillir en silence et méditer sur ce que le Seigneur veut nous enseigner, sur la façon dont il est présent et agit dans le monde et dans notre vie : être capables de s’arrêter un moment et de méditer. Saint Augustin compare la méditation des mystères de Dieu à l’assimilation de la nourriture et utilise un verbe qui revient dans toute la tradition chrétienne : « ruminer » ; c’est-à-dire que les mystères de Dieu doivent constamment résonner en nous afin qu’ils deviennent familiers, qu’ils orientent notre vie, qu’ils nous nourrissent comme cela a lieu avec la nourriture nécessaire pour nous alimenter. Et saint Bonaventure, en se référant aux paroles de l’Ecriture Sainte, dit qu’elles « doivent toujours être ruminées pour pouvoir être goûtées en y appliquant ardemment notre esprit » (Coll. In Hex, ed. Quaracchi 1934, p. 218). Méditer signifie donc créer en nous une situation de recueillement, de silence intérieur, pour réfléchir, assimiler les mystères de notre foi et ce que Dieu opère en nous ; et pas seulement les choses qui vont et viennent. Nous pouvons « ruminer » de diverses façons, en prenant, par exemple, un bref passage de l’Ecriture Sainte, en particulier les Evangiles, les Actes des Apôtres, les Lettres des apôtres, ou encore une page d’un auteur de spiritualité qui nous rapproche des réalités de Dieu, et les rend plus présentes de nos jours, en se faisant pourquoi pas conseiller par un confesseur ou par un directeur spirituel, lire et réfléchir sur ce que l’on a lu, en s’y arrêtant, en nous efforçant de le comprendre, de comprendre ce que cela nous dit, ce que cela dit aujourd’hui, d’ouvrir notre âme à ce que le Seigneur veut nous dire et nous enseigner. Le chapelet est lui aussi une prière de méditation : en répétant le Je vous salue Marie, nous sommes invités à repenser et à réfléchir sur le Mystère que nous avons proclamé. Mais nous pouvons également nous arrêter sur une expérience spirituelle intense, sur des paroles qui nous ont marqués en participant à l’Eucharistie du dimanche. Vous voyez donc qu’il existe de nombreuses façons de méditer et ainsi, de prendre contact avec Dieu, de nous approcher de Dieu et, de cette façon, d’être en chemin vers le Paradis.

  • L’avis du pape sur l'âge de la retraite

    « Le pape m'a regardé et m'a demandé mon âge, et quand je lui ai dit que j'ai 89 ans, il a répondu que, compte tenu de ma forme, j'avais encore beaucoup de travail devant moi. »

    (Benoît et moi)