Il fut un temps où non seulement on chantait à Paris la messe de saint Denis, mais où l’on prenait en outre le temps de chanter cette longue « prose » entre l’alléluia et l’évangile…
Extrait du « Livre d’église latin-françois, suivant le bréviaire de Paris, avec traduction des psaumes, des épîtres, évangiles, etc., par M. Eugène de Genoude, chevalier de Saint-Maurice et de Saint-Lazare », 1822. Il s'agit de la prose telle qu'elle figurait dans les missels de Paris à partir du missel de Mgr de Harlay (1684). Elle "corrige" le texte originel qui était d'Adam de Saint-Victor, d'une façon qui fit hurler dom Guéranger dans ses Institutions liturgiques (chapitre 17), surtout parce qu'on gommait l'identification qui avait été faite au moyen âge entre saint Denis de Paris et saint Denys l'Aréopagite.
La schola Sainte-Cécile a publié en 2008 toutes les partitions de la messe parisienne de saint Denis. Celle de la prose est ici.
Commentaires
Merci cher Roger
Grâce à vous j'en apprends chaque jour...
Le site de la schola Sainte Cecile attribue à Robert le pieux la rédaction de cette prose (au XIe siècle )
Vous m'aurez corrigé
Je voulais saluer le cher Yves Daoudal
La traduction de Genoude est comique : aussi ampoulée que le texte latin est d'une concision voulue.
Patre Dyonisio (Son Père : Denys)
devient : "saint Denys un père qui l'a engendrée pour Jésus-Christ"),
Regalis Ecclesia (l'église des rois)
devient "l'Eglise bâtie par la piété de nos rois". Etc.
le grand nombre de proses était une des caractéristiques de feu le rite lyonnais
Pas tout fait feu. Plutôt discrètement renaissant:
https://eglisesaintgeorges.com/horaires/
Messes
Dimanche 9h (messe lue en rit lyonnais avec orgue),
http://www.communicantes.fr/
Dimanche et jours de préceptes
08h30 : messe lue en rit lyonnais
alors c'est une renaissance trés discrète
jusqu'à l'introduction de la messe de Paul VI, c'était le rite normal des diocèses actuels de Lyon et de Saint Etienne
après le concordat de 1804, et jusqu'à la création du diocèse actuel de Belley, il était aussi celui du département de l'Ain qui faisait partie du diocèse concordataire de Lyon
après la création du nouveau diocèse de Belley étendu jusqu'à la Saône, il semble qu'il continua à y être employé un certain temps : le saint curé d'Ars continua à le célébrer
passer de trois départements à une petite église au bord de la Saône me semble une très modeste résurrection, et je suis choqué de voir les communautés sacerdotales traditionnalistes introduire le rite romain, fut-ce sous sa forme extraordinaire, dans au moins deux diocèses où il n'a justement rien de traditionnel