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Rechercher : françois et les évangéliques

  • François et Vézelay

    Dans le torrent de grossièretés contre la foi que fut le discours de François en ouverture du congrès du diocèse de Rome à Saint Jean de Latran (là il se souvient que c’est la cathédrale de l’évêque de Rome, alors qu’il l’oublie chaque jeudi saint), on a relevé ses propos justifiant le divorce pour tous et le concubinage qui est un vrai mariage. Antonio Socci en a relevé d’autres. Dont ceci :

    Et là je fais une parenthèse. J’ai eu entre les mains – vous la connaissez certainement – l’image de ce chapiteau de la basilique de Sainte Marie Madeleine à Vézelay, dans le sud de la France (sic), où commence le chemin de Saint-Jacques de Compostelle : d’un côté il y a Juda, pendu, avec la langue dehors, et de l’autre côté du chapiteau c’est le Bon Pasteur qui le porte sur ses épaules, l’emporte avec lui. C’est un mystère, cela. Mais ces hommes du moyen âge, qui enseignaient par l’image, avaient compris le mystère de Juda. Et don Primo Mazzolari eut un bon discours, un jeudi saint, sur ce point. Un bon discours. Ce n’est pas un prêtre de ce diocèse, mais d’Italie. Un prêtre d’Italie qui a bien compris cette complexité de la logique de l’Evangile. Et celui qui s’est le plus sali les mains est Jésus. Jésus s’est sali le plus. Il n’était pas « propre », mais il allait avec les gens, parmi les gens et il prenait les gens comme ils étaient, non comme ils devraient être.

    Comme d’habitude, il est difficile de démêler le discours de François. Quand il parle de dom Primo Mazzolari (1890-1959), sorte de pré-Bergoglio (Eglise des pauvres, pacifisme contre la guerre juste, etc., qualifié de « prophète » par Paul VI, et que François va sans doute béatifier), c’est ici à travers le sermon du P. Cantalamessa prononcé devant le pape le vendredi saint 2014. Le prédicateur avait longuement évoqué le sermon de dom Primo Mazzolari pour souligner qu’il ne fallait pas porter de jugement hâtif sur Judas : « Jésus n’a jamais abandonné Judas et personne ne sait où il est tombé au moment il s’est lancé de l’arbre, la corde au cou: si c’est dans les mains de Satan ou dans celles de Dieu. Qui peut dire ce qui s’est passé dans son âme à ces derniers instants ? "Ami" avait été le dernier mot de Jésus à son égard dans le jardin des oliviers et il ne pouvait l’avoir oublié, tout comme il ne pouvait avoir oublié son regard. »

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    Quant au chapiteau de Vézelay, il a fallu attendre le XXe siècle pour que des historiens de l’art, à la recherche de nouveautés incongrues, décident d’y voir « le bon pasteur ». Ce qui a été repris par Eugen Drewermann, théologien hétérodoxe d’extrême gauche condamné par Rome en 1992 (curieuse référence pour un pape). Jésus prend sur lui le corps de Judas : l’artiste de Vézelay a voulu montrer que Jésus n’a pas condamné Judas mais au contraire l’a sauvé.

    Vouloir donner à un artiste du XIIe siècle les pensées d’un théologien déviant du XXe, c’est assez fascinant. Mais évidemment ça ne tient pas debout.

    Car ce qui est clair est que le mystérieux personnage du chapiteau n’est pas le Christ. Premièrement à cette époque-là il n’y avait guère de représentations du « Bon Pasteur » (il n’y en a ni à Vézelay ni à Autun). Deuxièmement le Christ est toujours représenté avec une barbe (ce qui n’était pas le cas du Bon Pasteur… au IVe siècle). Troisièmement il aurait été incongru de représenter le Christ imberbe, vêtu d’une simple tunique, pieds nus, et avec une telle tête, la bouche de travers…

    A vrai dire il n’y a rien qui n’indique non plus qu’il s’agisse du diable, comme l’affirme Socci. Il me semble qu’il s’agit d’un anonyme qui va enterrer Judas parce que tout le monde, même le pire salopard, doit avoir une sépulture.

    Et si l’on veut trouver une image qui fasse penser au Bon Pasteur, à Vézelay, il faut regarder le chapiteau de Moïse devant le Veau d’or. Etonnant chapiteau, où le diable danse sur l’idole, face à Moïse qui brandit son bâton et les tables de la Loi. Or, derrière le Veau d’or, on voit un personnage qui, dit-on habituellement, apporte une chèvre en sacrifice à l’idole. Mais ce personnage-là, oui, peut évoquer le Bon Pasteur. Or, alors que pourtant a priori il ne l’est pas, on voit tout de suite la différence entre les deux. La noblesse de celui-ci, par rapport à la mollesse de celui-là.

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    Note à l’attention des distraits.

    Jésus au Père :

    Ceux que tu m’as donnés, je les ai gardés, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. (Jean 17,12)

     Jésus à ses disciples :

    Quant au Fils de l'homme, il s'en va selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né. (Marc 14,21)

     Les apôtres :

    Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il ait part à ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné pour aller en son lieu. (Actes 1,25)

    Et si l’on avait en doute quant à ce lieu, il suffit de se reporter aux psaumes 68 et 108 que venait de citer saint Pierre. Le 108 est d’une telle violence dans la malédiction (de Judas) que la néo-liturgie l’a carrément supprimé…

    Il va de soi que personne, au moyen âge, n’aurait fait dire à ces textes autre chose que ce qu’ils disent.

  • Euh… François ?

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    Mgr Etienne Li Side, évêque de Tianjin, est mort samedi à l’âge de 92 ans.

    L’Eglise officielle a refusé que ses funérailles aient lieu à la cathédrale de Tianjin, ni d’ailleurs dans aucune autre église. Des prêtres (on voit aussi sur la photo des religieuses de la congrégation qu’il avait fondée) ont seulement pu avoir un moment de prière dans le salon funéraire où le corps avait été placé.

    Les amis de François refusent des funérailles catholiques à un évêque catholique… Et François ne dit rien. Ce doit être dans l’accord secret, sans doute.

    La première fois que Mgr Li Side fut arrêté, c’était en… 1958. Il était prêtre à la cathédrale de Tianjin. Relâché en 1962, il retourne à la cathédrale, et l’année suivante il est de nouveau arrêté. Il restera dans un camp jusqu’en 1982. Il revient à la cathédrale, et il est alors consacré évêque secrètement. En 1989, ayant participé à une réunion d’évêques, de prêtres et de fidèles qui demandaient plus de liberté religieuse, il est de nouveau arrêté. Il est libéré en 1991. Mais l’année suivante il est envoyé en résidence surveillée dans un village perdu dans les montagnes. Il y est resté 27 ans, jusqu’à sa mort. Les autorités communistes pensaient qu’il serait vite oublié, mais au contraire de plus en plus de personnes allaient le voir. Le gouvernement l’avait remplacé par un évêque qui avait été clandestin (ordonné par Mgr Li Side), et qui avait fini par rejoindre l’Eglise officielle. Il est mort en 2006. Et c’est depuis lors que de nombreux prêtres (y compris la majorité des prêtres de l’Eglise officielle) allaient voir Mgr Li Side, qu’ils considéraient comme leur évêque (ce qu’il était), particulièrement pour la messe chrismale…

  • François sans isme

    François à la presse italienne :

    Le souverainisme est une attitude d'isolement. Je suis préoccupé parce qu'on entend des discours qui ressemblent à ceux d'Hitler en 1934 (...) "Nous d'abord. Nous...nous": ce sont des pensées qui font peur (...) La souveraineté doit être défendue, mais les rapports avec d'autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal : elle mène à la guerre (...) Les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en "isme" ne fait jamais du bien.

    C’est pourquoi il se débarrasse du christianisme.

    Addendum

    Le site Rorate Caeli fait remarquer que dans cette interview on ne trouve pas les mots Dieu, Christ, Jésus, Créateur, Sainte Vierge, Marie...

  • François et le schisme

    Lu ici :

    Le pape François s’est attardé sur l’histoire des schismes, nombreux dans l’histoire du christianisme et du catholicisme. De ce survol, il a tiré une conclusion : « Les schismatiques, systématiquement, se coupent du peuple, de la foi du peuple. » Selon lui, « le chemin du schisme n’est pas chrétien ». Mais, a-t-il répété sans se lasser : « Moi, je n’ai pas peur des schismes. » Cependant, il dit « prier pour qu’il n’y en ait pas », par sollicitude pour la santé spirituelle de ceux qui seraient tentés d’en provoquer un. « Je prie pour qu’il n’y ait pas de schisme, mais je n’ai pas peur », a-t-il résumé.

    Pour faire bonne mesure, François s’en est pris au contenu des critiques qui lui sont faites par ces cercles conservateurs. Il leur a reproché d’avoir une « idéologie ascétique » consistant à donner « le primat d’une morale ascétique sur la morale du peuple de Dieu ». Comme souvent, il les a qualifiés de « rigides ». « Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous avons tellement d’écoles de rigidité dans l’Eglise, qui ne sont pas des schismes mais qui sont des chemins chrétiens de type schismatique. Et, à la fin, ils finiront mal. »

    Et là :

    A la question directe de savoir s’il a peur d’un schisme, il a répondu: « Dans l’Eglise, il y a eu beaucoup de schismes ». Le pontife mentionne ce qui s’est passé avec les vieux-catholiques (« aujourd’hui, ils ordonnent des femmes mais à l’époque ils étaient rigides ») après Vatican I, et « la séparation post-conciliaire la plus connue, celle de Lefèbvre » après Vatican II. « Je n’ai pas peur des schismes, dit-il, je prie pour qu’il n’y en ait pas, parce que la santé spirituelle de beaucoup de personnes est en jeu », invoquant le dialogue et aussi « la correction s’il y a une erreur », pour éviter le « chemin du schisme » qui « n’est pas chrétien ».

    Selon lui, ce qui sauve de cette possibilité qui existe toujours dans l’Église, c’est « le peuple de Dieu » qui « ajuste et aide », alors que « le schisme est toujours une séparation élitiste provoquée par une idéologie détachée de la doctrine ». « Une idéologie – a-t-il observé – peut-être juste, mais qui entre dans la doctrine et la détache ». C’est pourquoi il a dit de prier pour éviter cette éventualité, mais de ne pas la craindre parce que « c’est le résultat de Vatican II, et non de tel ou tel Pape ».

    Addendum

    Lire l'excellent et très argumenté article des "Chroniques du pape François".

  • Saint François

    Deus, qui Ecclésiam tuam, beáti Francisci méritis fœtu novæ prolis amplíficas : tríbue nobis ; ex eius imitatióne, terréna despícere et cæléstium donórum semper participatióne gaudére. Per Dóminum.

    O Dieu, qui, par les mérites du bienheureux François, avez enrichi votre Église, en lui donnant une nouvelle lignée, faites-nous la grâce de l’imiter en méprisant les biens de la terre, et d’avoir la joie de participer toujours aux dons célestes.

    Comme pour beaucoup de fondateurs d’ordres, la collecte de la fête de saint François commence par rappeler qu’il a donné une nouvelle lignée, une nouvelle famille, à l’Eglise. Généralement, elle demande ensuite que par son intercession ou ses mérites, ou en l’imitant, nous puissions aller au ciel. Mais ici il y a une bifurcation, vers un autre thème des collectes : « terrena despicere et amare cælestia » (mépriser les choses de la terre et aimer les réalités célestes). Mais on n’a que la première partie de l’expression, et l’on bifurque encore, pour retrouver une variation sur le thème final de ces collectes ; avec cette particularité qu’il n’est pas explicitement dit qu’il s’agisse d’une récompense après la mort : nous demandons de jouir et de nous réjouir de la participation aux dons célestes, et si « toujours » implique l’éternité, « toujours » commence maintenant, car les dons célestes nous sont d’abord accordés en cette vie.

  • Bono et François

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    Bono, le chanteur irlandais mondialement connu et multimillionnaire de U2, militant de la culture de mort et de la légalisation de l’avortement en Irlande (repeal the 8th : le 25 mai votez pour rejeter le 8e amendement), a rencontré le pape au Vatican. Ils ont parlé de la « bête sauvage qu’est le capitalisme » et des abus sexuels sur mineurs. Bono a dit au pape qu’il semblait que les agresseurs soient parfois plus protégés que les victimes, et en réponse la pape a paru triste. Bono a ajouté : « Je pense que c’est un homme extraordinaire pour des temps extraordinaires. »

    On peut voir sur Youtube un concert de U2, le 20 juin 2017, où Bono dédie une chanson (dont les paroles sont ici) à son « vieil ami le cardinal McCarrick ». Sic.

  • François dans le texte

    Dans son autobiographie qui va paraître.

    Sur les LGBTQXYZ :

    « Il est juste que ces personnes qui vivent le don de l'amour puissent bénéficier d'une couverture juridique comme tout le monde. Jésus allait souvent à la rencontre des personnes qui vivaient en marge, et c'est ce que l'Église doit faire aujourd'hui avec les personnes de la communauté LGBTQ+, qui sont souvent marginalisées au sein de l'Église : les faire se sentir chez elles, en particulier celles qui ont reçu le baptême et qui font à tous égards partie du peuple de Dieu. Et quiconque n'a pas reçu le baptême et souhaite le recevoir, ou quiconque souhaite être parrain ou marraine, s’il vous plaît, qu'ils soient accueillis. »

    Vers de nouvelles aventures :

    « Je n'ai pas vraiment de raisons sérieuses de penser à une renonciation. Au fil des ans, quelqu'un a peut-être espéré que tôt ou tard, peut-être à la suite d'une hospitalisation, je ferais une telle annonce, mais ce risque n'existe pas : grâce au Seigneur, je jouis d'une bonne santé et, si Dieu le veut, il me reste encore beaucoup de projets à réaliser. »

    Car il reste encore quelques vestiges catholiques à démolir.

  • Ceux qui veulent détruire l'Eglise se réclament de saint François d'Assise

    Extraits d’un article d'Alessandro Gnocchi et Mario Palmero, dans Il Foglio, en juillet 2010, traduit et publié à l'époque par Benoît et moi.

    Ce n'est pas pour faire de la provocation, mais où est le scandale qui inquiète tant d'âmes pures, qui se sont autoconsacrées refondateurs de l’Eglise ? Je veux dire, où est le vrai scandale ? Parce qu'il est évident que pour ces candides âmes refondatrices, la gamme des péchés, s'étendant de la pédophilie à l'affairisme, qui ont éclaboussé certains membres du clergé, n'est pas le vrai objet du litige. C'est un prétexte, un excellent prétexte, personne ne le conteste, mais l'objectif de toute cette candeur est bien autre chose. Un prêtre pédophile ou un prêtre affairiste ne sera jamais le vrai problème pour ces refondateurs. Et même, dans leur dessein de refonder l'Eglise, un prêtre pédophile ou un prêtre affairiste constituent un excellent point d'appui pour le levier destiné à démolir cette encombrante entité qui persiste à se définir , dans le Credo, "une, sainte, catholique et apostolique". Un prêtre pédophile ou un prêtre affairiste sont les ingrédients essentiels pour la potion qui va dissoudre l'illusion constantinienne du Corps mystique du Christ obstinément visible.

    Le véritable scandale, selon les cathorefondateurs, réside dans le fait que l'Église continue à avoir un corps perceptible par tous, croyants et non-croyant, ceux qui l'aiment et ceux qui le haïssent, ceux qui s'en rassasient et de ceux qui s'en fichent. Un corps qui continue à se montrer, à parler, à témoigner de Jésus-Christ dans la splendeur de sa liturgie, de son art, de sa culture, de ses œuvres de charité. Et même dans sa richesse légitime, parce que sans richesse, on ne fait pas la charité, on n'a pas les moyens de donner à son voisin ce dont il a réellement besoin : la nourriture de la terre et la nourriture du ciel. Et pire encore, on ne peut pas rendre au Seigneur l'honneur qui lui est dû dans la beauté débordante du culte, comme Il a demandé une fois pour toutes.

    Qui veut une Eglise pauvre rêve d'une Eglise suicidaire, qui renonce à sa mission de parler de Dieu aux hommes et de parler des hommes à Dieu. En fin de compte, qui veut une Eglise pauvre prend comme prétexte, pour son dessein, le scandale des péchés des autres, mais en réalité, ne supporte pas qu'à travers la visibilité et le caractère concret du Corps mystique, on continue à perpétuer sur la terre cette incompréhensible et injustifiable incohérence qu'est l'incarnation du Fils de Dieu.

    Bien que cousus de fil blanc et privés de fondement évangélique, des concepts comme la pauvreté radicale de l'Eglise et sa spiritualisation totale ont très bonne cote chez de nombreuses belles âmes. Les "fraticelli" spirituels du troisième millénaire sont habiles et ont beau jeu de rendre la pauvreté agréable puisque, avec astuce, ils prêchent celle de l'institution. Leurs flèches pointent vers ce qu'ils appellent "l'Eglise hiérarchique", en supposant qu'il existe une Eglise "réelle" dont ils seraient eux-mêmes les prophètes. "Eglise pauvre" versus "Eglise riche" devient le défi ultime, entre un mythe ancien et un mythe nouveau dont eux-mêmes dictent les règles truquées. (…)

    Le catholique aime son prochain, qu'il soit riche ou pauvre, pour l'amour de Jésus-Christ et dans la perspective de la récompense éternelle. Autre chose que gratis. Quand un journaliste dit à Mère Teresa qu'il serait incapable d'apporter de l'aide à un lépreux, pour tout l'or du monde, elle a répondu : "Mais je le fais pour beaucoup plus". Ce plus est notre Seigneur, et ce n'est pas la poésie de la misère des autres.

    Le cathorefondateur est fait ainsi, et si il est à court d'arguments, il se nourrit de la vulgate théologiquement correcte d'un saint François d'Assise paupériste, plutôt que pauvre. Se gardant bien de relever que pauvreté et paupérisme ne sont pas synonymes, mais contraires. (…)

    Il n'existe pas de Saint moins paupériste que le pauvre saint François, moins spiritualiste que le spirituel François. Tout comme il n'y a pas de saint moins matérialiste que le "matériel" saint François. En contraste magnifique avec le manichéisme gnostique qui faisait rage au XIIIe siècle, le Saint d'Assise, en vue de la mort, composait le "Cantique des créatures", un hymne de louange à la bonté de Dieu et à son œuvre. Alors que les Cathares, comme les paupéristes d'aujourd'hui , frémissaient d'indignation devant les choses matérielles, et surtout devant le caractère concret de l'Eglise, puisqu'ils n'y voyaient que corruption, François était rempli de joie parce qu'il n'y lisait que l'immense générosité du Créateur.

    Pour le saint d'Assise, la pauvreté était simplement un outil pour faire valoir le caractère absolu de sa dépendance de Dieu. Loin de la misère infligée par la malchance ou la volonté d'autrui, Dame Pauvreté était la dame courtisée et aimée. C'était une Béatrice qui guidait son amoureux à la découverte de la beauté et la bonté d'une création d'autant plus belle et plus bonne, qu'elle aurait pu ne pas exister. C'était la servante qui, en montrant l'existence de la création, disait à un homme concret du moyen âge, dépouillé de tout, combien en fait, il était riche. L'essence du message franciscain n'était pas le paupérisme, ni même la pauvreté, mais la richesse à la disposition de tout homme qui sait avant tout louer le Créateur.

    Le siècle de François, comme celui d'aujourd'hui, était parcouru de prédicateurs qui annonçaient un nouveau monde. Beaucoup le faisaient à travers une vie sainte, mais presque tous étaient irrévocablement marqués par l'orgueil du cœur. Le jeune homme d'Assise, au contraire, dans une totale humilité de cœur, n'osait même pas penser à sa propre sainteté et se crucifiait pour ses péchés, plutôt que pour ceux des autres. (..)

    Et ce n'est pas un hasard si saint François, qui prônait la pauvreté absolue à ses frères, voulait que la liturgie eucharistique et le culte soient illuminés de splendeur. Ses écrits sont remplis d'actes d'amour envers la Messe et le Saint-Sacrement. « Du Très-Haut Fils de Dieu lui-même, dit-il dans son Testament, je ne vois corporellement rien d'autre, en ce monde, que le Corps très saint le Sang très précieux et je veux que ces très saints mystères par-dessus toutes les autres choses soient honorés et vénérés et placés dans des endroits précieux. » (.. )

    Le Poverello avait à l'esprit que le prototype de tous les paupéristes, présenté par l'Evangile, se manifeste en attaquant la beauté de la liturgie. « Six jours avant la Pâque, raconte saint Jean, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Et là, on lui offrit un repas et Marthe servait, et Lazare était un des invités. Alors Marie, prenant une livre de parfum d'un nard très précieux oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux et toute la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Alors Judas Iscariote, l'un de ses disciples, qui devait le livrer, dit : “Pourquoi n'a t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres ?” Il disait cela non pas parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était un voleur, et que comme c'était lui qui tenait la caisse, il prenait pour lui ce qu'on y mettait. Alors Jésus dit : “Laisse-la faire afin qu'on le garde pour le jour de ma sépulture. Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.” »

    Face au Sauveur qui sanctifie le geste de Marie, faisant de ce gâchis sublime la racine de toutes les splendeurs du culte divin, Judas nous fait voir le scandale de la pauvreté. Et l'évangéliste ne peut s'empêcher de relever la fausseté des arguments du traître.

    Deux mille ans plus tard, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Le paupérisme continue d'être le bélier préféré de ceux qui assiègent l'Eglise. Et ainsi, les cathorefondateurs continuent à prêcher que le salut ne passe pas par l'Église institutionnelle et hiérarchique, ployant sous les scandales et les richesses, mais se réalise dans l'histoire grâce au peuple théophore, pauvre et, par conséquent, saint. Aux cathorefondateurs, il ne peut pas échapper, puisque c'est leur dessein, que de cette façon l'identité chrétienne s'épuise en une étreinte seulement humaine avec le monde. La tâche de l'Eglise, à leur avis, serait de se perdre dans l'autre, sa perfection consisterait à perdre son essence au nom d'un concept mal défini de l'amour. De Créateur et Seigneur de l'univers auquel l'homme doit louange et obéissance, Dieu devient ainsi un être qui s'abandonne au monde, perdant sa souveraineté, son pouvoir, son jugement. Mais une telle divinité, paradoxalement présentée comme parfaitement aimable, apparaît plutôt comme glacée et lointaine, jusqu'à sombrer dans le néant, en parfaite adéquation avec une Eglise purement spirituelle.

    Du reste, il ne faut pas chercher ailleurs si, dogme après dogme, syllogisme après syllogisme, article après article, on démonte la doctrine, en commençant par l'enseignement sur le péché originel, le grand tabou de la pensée cathorefondatrice. Le mal et le péché sont des scandales intolérables pour qui est obsédé par la perfection et rejette donc la réalité théologique du péché originel. Il s'ensuit la prétention humaine de courir au secours de Dieu pour le sauver de la responsabilité des taches sans aucun doute présentes dans l'histoire et dans les hommes. Absurdité qui conduit fatalement à l'absorption de la divinité dans l'humain et produit l'idée d'un Dieu innocent en face de la souffrance et indifférent devant le péché parce qu'en définitive, le péché n'existe plus .

    Il est évident que désormais nous sommes confrontés à une doctrine inversée où c'est l'homme avec sa théorie qui sauve Dieu, plutôt que Dieu dans sa miséricorde, qui sauve l'homme. Il en émerge une humanité qui, après avoir absorbé Dieu en elle-même, se découvre la cause absolue du mal et du péché qu'elle est forcé de voir dans le monde, malgré sa prétention à la perfection. Mais une humanité parfaite produit le mal parfait, de sorte que chaque construction humaine doit être détruite parce que fruit de ce mal : après l'Eglise-institution corrompue, c'est au tour de l'Etat injuste, puis de la famille oppressive, jusqu'à la fin ultime de tous les liens naturels dans une sorte de délire au tragique parfum dolcinien. Un processus qui a pour moyen et pour fin la négation de la "connaissabilité" de Dieu à travers les choses créées.

    Encore une fois, on est en présence d'une opposition radicale au vrai Saint François. Tandis que les paupéristes, tout en se faisant passer pour d'authentique franciscains, nient la possibilité de la théologie naturelle, le saint d'Assise l’a célébrée dans le "Cantique des Creatures", expression religieuse et poétique qui n'a d'égal que la vigueur intellectuelle que saint Thomas traduit dans son intuition métaphysique de l'être.

    Ainsi le cercle se referme avec une débâcle théologique qui conduit à la répudiation radicale de l'ordre naturel. Le résultat final est un retour à la barbarie absolue, un vrai appauvrissement de la morale, qui ramène l'humanité au niveau de plus de quarante siècles avant la venue du Christ. Les propagateurs de ces théories, intellectuellement, n'ont rien à voir avec saint François : ils sont contemporains des générations d'avant le déluge.

     

  • L’effet François

    On nous a bassiné avec « l’effet François » : ce pape qui faire revenir les gens en foule dans les églises, et dans les confessionnaux.

    Selon un sondage du Pew Research Center, cet effet est strictement nul, voire négatif, en tout cas chez les catholiques américains.

    Entre mars 2012 et janvier 2013, il y avait 22% d’Américains qui se disaient catholiques, et parmi ceux-là ils étaient 40% à aller à la messe chaque dimanche, et 42% une fois par mois.

    Entre mars 2013 et janvier 2014, les chiffres sont les mêmes :

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    Pendant l’année écoulée, 5% des catholiques se sont davantage confessés, et… 22% se sont moins confessés.

    13% se sont davantage impliqués dans les activités de la paroisse, et… 23% se sont moins engagés :

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    (Via Rorate Caeli, et Culbreath via le Forum Catholique)

  • Saint François de Sales

    Une préface pontificale à l'"Introduction à la vie dévote".

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