La semaine dernière, National Hebdo titrait, en page 6 : « La menace terroriste plane toujours sur l’Algérie ». Jean Roberto faisait le point sur les récentes opérations des services algériens de sécurité, mettant hors d’état de nuire de nombreux activistes islamistes, et sur les nombreuses défections dans les rangs des groupes terroristes. Mais certaines de ces opérations apportaient en même temps la preuve que le terrorisme est loin d’être éradiqué.
Une confirmation spectaculaire a été apportée par le double attentat d’Alger à la voiture piégée (dont un par un kamikaze), revendiqué par la « Branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique », l’ancien GSCP, lui-même issu d’une scission du célèbre GIA.
Le nombre de morts varie entre 30, selon les derniers chiffres officiels, et 72 selon les sources hospitalières. L’ONU fait état (provisoirement, car les décombres ne sont pas encore entièrement fouillées) de la mort de 11 de ses employés.
Car l’un des attentats visait les Nations Unies : les bureaux du Haut commissariat pour les réfugiés, et il a touché de même les bureaux du Programme des Nations Unies pour le développement. L’autre attentat visait la Cour suprême algérienne, et le bâtiment voisin de la Cour constitutionnelle.
Il ne s’agissait donc pas d’attentats aveugles. Les cibles étaient choisies : l’Etat algérien et l’ONU. La date aussi : le 11 novembre, comme les précédents attentats de ce type avaient eu lieu le 11 mars, en référence au 11 septembre.
Certains spécialistes font valoir qu’il est aujourd’hui plus facile à la « Branche d’Al Qaïda » de perpétrer de tels attentats que de lancer des opérations contre l’armée dans le maquis. Peut-être. Mais ce n’est pas à la portée du premier excité venu de déclencher quasi simultanément deux énormes explosions dans les deux quartiers les plus « sécurisés » de la capitale algérienne.
En effet, la menace terroriste plane toujours sur l’Algérie. Et elle ne fait donc pas que planer.