Parmi les nouvelles fiches du site ukrainien Myrotvorets dénonçant les personnalités à éliminer, celle du journaliste britannique Keir Simmons, correspondant de la chaîne américaine NBC.
Chaque fiche de Myrotvorets est suivie de l’indication (en rouge) que la publication sur le site est « une déclaration selon laquelle ce citoyen a commis un acte délibéré contre la sécurité nationale de l'Ukraine, la paix, la sécurité de l'humanité et l'ordre juridique international, ainsi que d'autres infractions. »
Qu’a donc fait ce journaliste ? La fiche le dit : « Atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Violation délibérée de la frontière d'État de l'Ukraine dans le but de pénétrer dans la Crimée capturée par les envahisseurs russes. Participation aux activités de propagande de la Russie (pays agresseur) contre l'Ukraine. Participation aux demandes de légalisation de l'occupation de la Crimée par les envahisseurs russes. »
Son crime est seulement d’être allé faire un reportage en Crimée. Comme il n’a pas demandé l’autorisation au gouvernement ukrainien, il a porté atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, etc.
Naturellement, la dénonciation par Myrotvorets est suivie d’une enquête judiciaire : « Les autorités compétentes de l'Ukraine cherchent maintenant à déterminer les circonstances de la visite illégale d'un journaliste de NBC sur le territoire de la Crimée », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Quant à l’accusation de « participation aux activités de propagande de la Russie contre l'Ukraine et aux tentatives de légaliser l'occupation de la Crimée par les envahisseurs russes », elle vient uniquement de ce que Keir Simmons avait osé écrire sur sa page Facebook : « A Sébastopol, un grand nombre de personnes soutiennent la Russie. »
Rappel : le serveur de Myrotvorets (le Pacificateur, sic) se trouve aux Etats-Unis, précisément à Langley, là où se trouve aussi, comme par hasard, le siège de la CIA. On remarque aussi tout en bas de la fiche que les renseignements personnels et professionnels sur Keir Simmons ont été obtenus du FBI. Car, comme on l’avait déjà vu, le FBI collabore ouvertement avec cet organisme de délation et de chasse aux sorcières. Reste à espérer pour Keir Simmons que Myrotvorets ne pourra pas apposer triomphalement le tampon ÉLIMINÉ sur sa photo en environnant son nom de flammes…