Les propos de François Fillon sur la Turquie et l’Union européenne, lors de sa visite à Chypre, sont un vrai modèle d’embrouille à la Sarkozy. En quelques phrases, il passe du refus de l’adhésion de la Turquie à l’acceptation de cette adhésion.
D’abord le coup de gueule bien senti contre la Turquie qui occupe la partie nord de Chypre :
« Nous ne pouvons imaginer qu’un pays puisse vouloir adhérer à l’Union européenne alors même que son armée occupe le territoire d’un autre pays de l’Union européenne. »
Puis l’opposition de principe :
« L’adhésion de la Turquie à l’Europe n’est pas la bonne solution. »
Immédiatement suivie de sa négation :
« Il existe encore aujourd’hui beaucoup trop d’obstacles à cette adhésion. Un partenariat privilégié entre l'Union européenne et ce grand pays qu'est la Turquie est une étape nécessaire. »
Il y a « encore aujourd’hui » trop d’obstacles. Si la Turquie les supprime, elle pourra adhérer. Mais surtout on relèvera la nouveauté introduite par François Fillon : le « partenariat privilégié » n’est plus l’alternative à l’adhésion, comme voulait le faire croire Nicolas Sarkozy : c’est une « étape » sur le chemin qui mène nécessairement à l’adhésion...