Du 10 au 14 mars, une délégation composée de Jany Le Pen, Jean-Michel Dubois, Mireille d’Ornano, et Jean-Pierre Barbier, s’est rendue au Cameroun, dans le cadre d’une action humanitaire, et aussi de la campagne présidentielle.
Suite à un premier voyage effectué en janvier 2006, il s’agissait de livrer à l’Ecole des Bambis de Foubam, dont Jany Le Pen est la marraine, le minibus qui avait été promis, et qui a été offert par Fraternité française dont la présidente est Mireille d’Ornano.
Il s’agissait aussi de procéder à la cérémonie de pose de la première pierre d’un pont, à Bafoussan (à 300 km de Douala, et à 2 500 mètres d’altitude), le « pont Jany Le Pen », financé par Jean-Pierre Barbier, conseiller régional de Rhône-Alpes et chef d’entreprise à Douala. Aujourd’hui il n’y a qu’un pont « à la Tarzan », comme dit Jean-Michel Dubois, qui ne permet que le passage des hommes. Le pont en dur permettra de désenclaver plusieurs villages en les reliant à la ville de la région, Dschang, permettant ainsi aux villageois d’écouler leurs produits agricoles (légumes, fruits, café), sans avoir à faire un détour de 40 km, et donc de développer leurs cultures.
La pose de la première pierre a fait l’objet d’une cérémonie haut en couleurs, en présence de 500 personnes et de tous les chefs coutumiers de la région, avec force danses traditionnelles, nos amis étant officiellement promus au rang de notables locaux...
Lorsque Dieudonné était allé aux BBR, il avait parlé avec Jany Le Pen sur le stand de SOS Enfants d’Irak, et l’on sait qu’il avait été impressionné par l’action de cette association. Il avait alors évoqué le sort des Pygmées de la région de Kribi, et avait suggéré que Jany Le Pen aille les voir lors de son prochain voyage au Cameroun.
De fait, la délégation avait prévu d’aller à Kribi. Il se trouve que le frère de Dieudonné habite la ville. Nos amis vont le voir, expliquent pourquoi ils sont là. « Mais Dieudo est là ! », leur répond-il. Et c’est en compagnie de l’humoriste qu’ils vont aller voir les Pygmées. Après un voyage d’une heure en pirogue à moteur, et une marche d’une demi-heure, ils atteignent un village de huttes, à l’intérieur de la forêt. Là, ils découvrent une femme qui vient d’accoucher de deux bébés minuscules. Elle est atteinte de teigne, et si l’on ne fait rien l’un au moins des bébés va mourir. Grâce à cette visite, ils seront sauvés : le lendemain matin, le frère de Dieudonné les amènera à l’hôpital de Kribi.
Le mercredi soir, alors qu’ils vont reprendre l’avion pour Paris, Jany Le Pen et ses compagnons tombent, dans les salons de l’aéroport, sur le ministre de la Santé du Cameroun. Ils leur racontent ce qui s’est passé. Une « rencontre providentielle », souligne Jany : le ministre appelle le directeur de l’hôpital, et demande qu’un médecin aille visiter les Pygmées et engage une campagne de déparasitage.
« C’est une cause humanitaire importante à soutenir, souligne Jany Le Pen, car si l’on ne fait rien les Pygmées risquent de s’éteindre, ce qui serait une grande perte pour l’humanité, d’autant que selon l’historien centrafricain Victor Bissengué ils seraient les plus anciens représentants de l’espèce humaine. »
Nos amis avaient également l’intention de rencontrer les Français du Cameroun, dans une optique plus politique. Le consul général de France étant absent, ils ont rencontré le consul général adjoint, pour lui demander s’il était possible d’organiser une réunion au consulat, territoire français. Car il faut savoir qu’un candidat à la présidentielle française (ou ses représentants) n’a pas le droit de faire campagne à l’étranger : les voyages de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal se déroulent dans la plus complète illégalité (quand ce n’est pas en outre aux frais du contribuable). Mais il leur a été répondu que les réunions politiques étaient interdites au consulat. Ils n’ont donc pu obtenir que la liste des Français établis au Cameroun.
Toutefois, une heureuse surprise, de taille, les attendait. Non du côté français, mais du côté camerounais. Leur relais à Douala, Abdoul, les appelle par téléphone à l’hôtel, et leur apprend notamment que la présidence de la République est informée de leur voyage. « J’aimerais bien voir la Première dame », dit Jany, qui en janvier 2006 avait visité une école de la Fondation Chantal Biya, association humanitaire créée en 1994 par la femme du président du Cameroun pour venir en aide aux plus démunis sur le plan de la santé et de l’éducation.
Or, le lendemain matin, on leur apprend qu’ils vont être reçus en audience par Chantal Biya. Une voiture avec chauffeur vient les prendre à l’hôtel, et à leur grande surprise ils découvrent qu’ils sont attendus devant le palais présidentiel par la radio, la télévision, et plusieurs autres journalistes.
L’entretien avec la première dame sera très chaleureux. Dès l’accueil, elle les embrasse, et « au bout de vingt minutes, elle me demande de l’appeler Chantal ! », s’exclame Jany Le Pen. Au cours de la conversation, Chantal Biya « souhaite bonne chance à Jean-Marie Le Pen pour l’élection », et nos amis repartent avec des cadeaux, après une nouvelle embrassade. A la sortie, les journalistes sont toujours là et les bombardent de questions sur les raisons de leur venue au Cameroun. Le soir, les interviews passeront à la télévision.
Cette rencontre, et ses répercussions médiatiques, étaient totalement inattendues. Comme l’était aussi le propos de la première dame du Cameroun souhaitant, du palais présidentiel, bonne chance à Jean-Marie Le Pen...