Nicolas Hulot est très triste. Voire même en colère. Il avait pourtant réussi une magnifique opération, en faisant signer solennellement, sous les plus beaux feux médiatiques, son « pacte écologique » par les candidats à la présidentielle. Ils étaient venus, ils étaient tous là. Ils avaient planché, comme à l’oral d’un examen, devant le maître, devant l’incarnation de l’écologie, supérieure à toutes les valeurs de la République, supérieure à la présidence de la République elle-même puisque tous les prétendants s’inclinaient devant l’idole.
Ce merveilleux 31 janvier, « tous les candidats s’étaient engagés à faire de l’impératif écologique le déterminant majeur de l’action publique », rappelle-t-il, plein d’une amère nostalgie. Car désormais, dit-il, « on s’approche du premier tour et on voit bien que l’environnement n’est pas leur priorité » : Sarkozy a défini six priorités, aucune d’elles n’est écologique. Il en est de même des quatre chantiers prioritaires de François Bayrou. Et dans les 100 propositions du pacte présidentiel de Ségolène Royal, une seule est vaguement en rapport avec l’écologie.
Bref, « l’esprit du pacte écologique a volé en éclats »...
On aura remarqué une anomalie dans le discours de Nicolas Hulot. Ou plutôt un mensonge. Il n’est pas vrai que « tous les candidats » aient signé son pacte. Jean-Marie Le Pen ne l’a pas signé, parce qu’il ne signe pas n’importe quoi sous prétexte de se faire bien voir dans l’univers politico-médiatique, parce qu’il n’est pas d’accord avec certains points du pacte (notamment celui qui crée un nouvel impôt...), et parce que ce n’est pas digne d’un candidat à la présidentielle de passer sous les fourches caudines d’un lobby, quel qu’il soit.
Or, on signalera à Nicolas Hulot que Jean-Marie Le Pen a consacré entièrement à l’environnement l’un de ses 13 discours thématiques, et que les questions écologiques constituent donc d’un des 13 thèmes principaux de sa campagne.
Mais, bien sûr, comme ce n’est pas sous l’égide du maître, ça ne compte pas...