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  • Les martyrs de Petrograd

    Tous les jours, l’Eglise orthodoxe russe commémore un ou plusieurs martyrs de la révolution bolchevique. Le 13 août, c’est le métropolite Benjamin de Petrograd et ses compagnons les archimandrites Serge, Jean et Iouri, fusillés lors des procès de Petrograd en 1922. L’Église de Saint-Pétersbourg les célébrait hier de façon particulièrement solennelle.

    La journée a commencé en la cathédrale Saint-Isaac par une divine liturgie présidée par le métropolite Barsanuphe de Saint-Pétersbourg. Le « programme » indiquait qu’« à la fin du service divin la cathédrale Saint-Isaac recevra les pièces des vêtements de saint Tikhon, patriarche de Moscou et de toutes les Russies », dont le centenaire de la mort sera célébré l’année prochaine. Mais on ne voit pas cela sur la vidéo (ou peut-être ce sont les ornements que porte le métropolite Barsanuphe, qui apparaissent moins riches et plus anciens que ceux des évêques concélébrants).

    Le soir a eu lieu un concert spécial à la Philharmonie de la ville, avec la création d’un oratorio de Mikhaïl Malevitch, basé sur la lettre testamentaire envoyée de prison par le métropolite à un prêtre ami. Malevitch, né en 1957, a pris conscience à la chute du communisme que sa vocation était de composer de la musique religieuse. Il donne ici un bel exemple de son talent, même si la lettre elle-même est lue, à la manière de ce qu’on appelait au XIXe siècle un mélodrame. Derrière l’orchestre et le chœur défilent des photos d’époque. Parmi les solistes on remarque la « basse profonde » vedette de la Capella de Saint-Pétersbourg Vladimir Mille. L’oratorio était précédé de la cantate Béni soit celui qui se souvient, de Serge Liapounov, orchestrée par Mikhaïl Malevitch. Cette pièce a été composée par Liapounov pendant les procès de Petrograd. Il était lui-même sur le banc des accusés, mais échappa à la condamnation à mort grâce à sa réputation internationale (il est néanmoins condamné à six mois de prison puis s’exile à Paris, où il meurt peu après).

  • Vigile de l’Assomption

    Stichères du Lucernaire

    Au son des cymbales entonnons des cantiques d'ovation comme prélude à la fête des adieux ; élevons la voix pour chanter près du sépulcre un brillant choral ; car la Mère de Dieu, cette arche dorée, se prépare maintenant à passer de la terre vers les hauteurs, vers la nouvelle vie et la divine splendeur.

    En chœur assemblez-vous de merveilleuse façon en ce jour, saints Apôtres, depuis les confins de l'univers ; car la cité vivante de celui qui domine le monde entier va bientôt s'élever dans la gloire vers le ciel pour exulter comme reine près de son Fils ; et pour sa divine sépulture chantez d'un même cœur avec les armées célestes un chant d'adieu.

    Cortège des prêtres saints, tous les princes et les rois, chœurs des vierges, hâtez-vous maintenant, avec tout le peuple accourez pour chanter ensemble près du tombeau ; la souveraine de l'univers est à la veille, en effet, de gagner le logis éternel pour y remettre son esprit entre les mains de son Fils.

    Vierge toute-sainte, immaculée, avec la multitude des Anges dans le ciel et l'ensemble des humains sur terre nous célébrons ta bienheureuse Dormition, car tu fus la Mère du Créateur de toutes choses, le Christ notre Dieu ; ne cesse pas de l'implorer pour nous qui t'en supplions et mettons en toi notre espérance après Dieu, divine Mère inépousée, toute-digne de nos chants.

    Tropaire

    Peuples, d'avance exultez, fidèlement battez des mains, avec amour rassemblez-vous dans l'allégresse de ce jour, tous ensemble criant de joie, car de terre va s'élever jusqu'en la gloire des cieux la Mère de Dieu qu'en nos hymnes nous glorifions.

  • Ça continue

    Une nouvelle déportation d’enfants de Marioupol, entassés dans des autocars soviétiques tout pourris. Images déchirantes.

    (Vers la fin de la vidéo : "Le passage souterrain a enfin été ouvert. Super. C'est beaucoup plus pratique maintenant.")

  • Leroy-Malin

    Le marché russe a représenté un quart du bénéfice de Leroy-Merlin en 2023. Soit 287,4 millions d’euros.

    Leroy-Merlin en Russie, c’est 112 magasins. C’était, théoriquement. Car l’entreprise était la cible d’attaques féroces et permanentes comme toutes les grandes entreprises qui traînaient des pieds pour quitter la Russie. On l’appelait « Leroy-Kremlin ».

    Alors en 2023 Leroy-Merlin, à savoir le groupe Adeo, de la famille Mulliez, annonçait qu’il allait « céder Leroy Merlin Russie au management local ».

    De fait, le 28 décembre, une société intitulée Scenari Holding, basée à Dubaï, devenait propriétaire de plus de 99% de Leroy-Merlin Russie, Adeo gardant toutefois 0,007%. Puis on a appris que le PDG de Scenari est tout simplement le PDG de Leroy-Merlin Russie… Donc effectivement « le management local »…  Mais Scenari Holding figure dans les comptes d’Adeo…

    Désormais, Leroy-Merlin s’appelle Lemana Pro en Russie. Ça n’a plus rien à voir. Sauf que ce sont les mêmes magasins, qui étaient verts et deviennent jaunes. On remarque aussi que, comme c'était le cas pour Leroy-Merlin, le nom de l'enseigne est en caractères cyrilliques sur le toit et en caractères latins dans le triangle, et surtout au milieu de LEMANA le M caractéristique de toutes les enseignes du groupe Adeo (Leroy-Merlin, Bricoman, Obramat, etc.)…

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  • Et vlan !

    Le ridicule mais hargneux nain de jardin (du fameux jardin de l’UE) Thierry Grincheux Breton s’est fendu d’une longue bafouille à Elon Musk, à la veille de son entretien avec Donald Trump sur X, pour lui rappeler sévèrement les règles de censure de l’UE et lui signifier que les services du commissariat et le commissaire Breton en personne allaient surveiller de près ce qui allait être dit, car si par hasard certains propos outrepassaient les strictes règles de la censure il y aurait des sanctions.

    Les cons ça ose tout, on sait, mais quand même, le petit roquet qui de sa niche à Bruxelles aboie qu’un candidat à la présidence des Etats-Unis est soumis à la censure européenne…

    Réponse de Musk :

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    Honnêtement, je voulais vraiment répondre avec ce mème de "Tonnerre sous les tropiques", mais je ne ferais JAMAIS quelque chose d’aussi grossier et irresponsable !

    VA TE FAIRE FOUTRE !

  • Saints Hippolyte et Cassien

    La légende en a pris à son aise avec Hippolyte, et elle en a fait successivement un disciple de Novat, un martyr d’Antioche, un évêque de Porto, finalement un soldat et le geôlier de saint Laurent.

    Il s’agit, au contraire, du célèbre Hippolyte, disciple de saint Irénée, prêtre et docteur de l’Église de Rome, qui, à l’occasion de l’élection papale de Callixte, consomma le schisme et devint ainsi le premier antipape. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages théologiques, et sous le titre d’évêque de Rome il jouit, même en Orient, d’une indiscutable autorité. Heureusement d’ailleurs, cette division fut de courte durée, car Hippolyte, ayant été condamné pour la foi, en même temps que Pontien, deuxième successeur de Callixte, rentra dans l’unité de l’Église avant de laisser Rome pour le bagne de Sardaigne, et il mourut martyr catholique en 236.

    Pontien avait succédé, en 230, au pape Urbain. En 235, l’empereur Maximin envoya en exil en Sardaigne, in insula nociva, l’un et l’autre chefs des deux communautés chrétiennes de Rome ; cependant comme l’exil comportait, dans le droit romain, la mort civile, Pontien, ne pouvant plus gouverner l’Église, donna sa démission : discinctus est, selon le catalogue Libérien. Si Hippolyte était encore à la tête de la faction schismatique de la Ville, il dut faire de même ; et ainsi, du commun accord de tout le clergé, l’unité fut rétablie par l’élection du pape Antère, tandis que les deux confesseurs de la foi voguaient vers l’insula nociva. Là, en peu de mois, la malignité de l’air et les souffrances de l’exil brisèrent leurs forces, si bien qu’en cette année même, Pontien mourut, et si Hippolyte ne le précéda pas dans la tombe, il l’y suivit à peu de distance. Antère y était descendu lui aussi après quarante jours seulement de pontificat, et Fabien avait déjà été élu à sa place.

    Quand arriva à Rome la nouvelle de la mort de Pontien et d’Hippolyte, le nouveau pape se rendit lui-même avec un nombreux clergé en Sardaigne, pour recueillir leurs corps et les transporter à Rome.

    Le jour de leur déposition dans le sépulcre est le 13 août, date indiquée par le Calendrier Philocalien. Pontien fut enseveli dans la crypte papale de Callixte ; Hippolyte au contraire qui, officiellement, continua à porter à Rome le simple titre de prêtre, eut un sépulcre somptueux dans un cimetière spécial sur la voie Tiburtine, près de celui de saint Laurent. Rien n’empêche de croire que l’initiative de l’honneur insolite avec lequel furent transportés de Sardaigne les deux corps, revînt surtout à l’ancien groupe des disciples d’Hippolyte.

    (…)

    L’étendue et la variété de la production littéraire d’Hippolyte impressionnèrent vivement toute l’antiquité chrétienne, à ce point que le lointain Orient attribua au Docteur romain — qui, probablement, était de bonne foi — une autorité si indiscutable que nous trouvons des fragments de ses œuvres dans d’anciennes versions latines, syriaques, coptes, arabes, éthiopiques, arméniennes et slaves.

    Nous éprouvons une impression pénible en pensant au schisme qui sépara un certain temps Hippolyte du pape Callixte ; mais nous appliquerons à son cas ce que disait saint Augustin au sujet du désaccord survenu entre saint Cyprien et le pape Étienne : Tout ce qu’il y avait dans l’arbre de trop fécond et de luxuriant dans les branches, le céleste Agriculteur l’a émondé avec la faux du martyre. Ou, comme dit de son côté saint Jérôme, à propos d’un autre grand docteur de l’antiquité, Origène, avec lequel Hippolyte a de nombreux points de ressemblance : « Non imitemur eius vitia, cujus virtutes assequi non possumus » [N’imitons pas les vices de celui dont nous ne sommes pas capables de suivre les vertus]

    Dans le Sacramentaire Léonien, le titre de la messe de ce jour est commun à saint Hippolyte et à saint Pontien ; cependant la préface ne concerne que le premier. Les Sacramentaires postérieurs, au contraire, ont oublié complètement le Pontife mort exilé in insula nociva, pour ne conserver que la mémoire du grand Docteur romain, à la fête de qui, plus tard seulement, fut associée aussi celle de saint Cassien d’Imola.

    [Le martyre de saint Pontien a ensuite été placé en tête du martyrologe romain du 30 octobre, avec renvoi pour sa fête au 19 novembre, où elle a été supplantée par celle de sainte Elisabeth de Hongrie.]

    Bienheureux cardinal Schuster

  • La Cène

    La belle réponse de quelques tradis britanniques au blasphème des JO. Parmi eux l'homme de Gregorian Books (que je consulte très souvent).

     

  • Sainte Claire

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    Sainte Claire et ses sœurs, oratoire de sainte Claire, église de Saint-Damien, Assise.

    Après avoir passé une période de quelques mois auprès d’autres communautés monastiques, résistant aux pressions de sa famille qui au début, n’approuvait pas son choix, Claire s’établit avec ses premières compagnes dans l’église Saint-Damien où les frères mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce monastère pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort, survenue en 1253. Une description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s’agit du compte-rendu admiratif d’un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry, qui affirme avoir trouvé un grand nombre d’hommes et de femmes, de toute origine sociale, qui « ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le monde. Ils s’appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elles ne reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu’elles ne le voudraient, par les prêtres et les laïcs. »

    Jacques de Vitry avait saisi avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité franciscaine à laquelle Claire fut très sensible : la radicalité de la pauvreté associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l’on appela le Privilegium Paupertatis. Sur la base de celui-ci, Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu’elles reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas secondaire, mais considérable. A cet égard, il est bon de rappeler que Claire a été la première femme dans l'histoire de l'Eglise à avoir rédigé une Règle écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de l'exemple de François et de Claire.

    Dans le couvent de Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient distinguer chaque chrétien : l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles : la charité en effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de dévaster la ville d'Assise.

    Ces épisodes aussi, comme d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons : « Comme est vive la puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux ; elle se recueillait dans un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde. Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en effet, se cachait : mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa renommée criait. » Et il en est véritablement ainsi, chers amis : ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par l'Evangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de l'humanité !

    Benoît XVI, catéchèse du 15 septembre 2010.

  • A Homiel

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    Ce matin, la chaîne Soyouz TV retransmettait la divine liturgie depuis la cathédrale Saints Pierre et Paul de Homiel (ou Gomel : Гомель), en Biélorussie, près de la frontière ukrainienne, à l’occasion du 40e anniversaire de la mort de sainte Manefa et du 200e anniversaire de la cathédrale. Il y avait là 18 évêques, dont les métropolites de Tachkent, de Smolensk, de Brno et de Minsk, de nombreux prêtres et diacres et les autorités civiles.

    Si je le signale, c’est pour répondre une fois encore à ceux qui croient que l’Eglise orthodoxe est figée dans le passé. Son hiératisme liturgique est en réalité lié à une vie intense de l’Eglise. En témoigne ici le cercueil de sainte Manefa au centre de la cérémonie. Née en 1918 pendant la révolution, elle était paralysée des jambes. Malgré son handicap et la persécution elle voulait être moniale et elle le devint, au monastère de Tchonski. Après la Seconde guerre mondiale elle organisa une petite communauté monastique dans son village de Sevruki. Elle avait un don de guérison et un grand don de clairvoyance et de très nombreuses personnes venaient la voir. Elle voyait dans les cœurs et elle avait aussi diverses visions, notamment des démons qui prenaient figure humaine et qu’elle chassait avec son chapelet. Après sa mort en 1984, les gens continuèrent de venir lui demander conseils et guérison sur sa tombe. En 2006 ses reliques furent transférées à la cathédrale de Homiel, et elle fut canonisée l’année suivante.

    « Une fois, elle a vu le père Artème (son père spirituel) avec un mouchoir bleu dans les mains, debout sur un nuage. Les démons tendaient leurs pattes vers le mouchoir et le père Artème les repoussait. "Pour le péché de vol, le repentir a été fait !” - cria-t-il. Mère Manefa se réveilla en sursaut. Elle avait reconnu ce foulard. Elle se souvint que, dans son enfance, elle l'avait pris en cachette à sa voisine pour en faire une robe pour sa poupée. Elle avait oublié si elle s'était repentie de ce péché. Après le rêve, elle s'est repentie de son péché d'enfance, remerciant son confesseur de ne pas l'avoir abandonnée. Ce cas nous apprend que les péchés sont imprescriptibles. »

    « En 1948, Lioubov travaille comme chef adjoint du bureau de poste. Alors qu'elle était seule, des voleurs entrent dans le bureau de poste et la frappent à la tête avec un tuyau en métal jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. Grièvement blessée, elle reste à l'hôpital pendant un an, mais sa santé ne s'est pas rétablie. Elle a dû continuer à travailler, endurant des maux de tête et de poitrine. Un voisin lui a conseillé : "Vous devriez essayer d'aller voir Mère Manefa". Elle y est allée. Dès le seuil de la porte, la mère l'a accueillie avec ces mots : "C'est la Providence de Dieu qui t'a amenée jusqu'à moi ! Viens passer la nuit avec moi. Nous prierons ensemble." C'était inhabituel : elle ne laissait personne rester avec elle, et les visiteurs, après avoir reçu des instructions, s'en allaient. “Ne sois pas triste, Lioubouchka, tu te rétabliras”, lui assura la Mère. Il y a un professeur que je connais à Kiev, il te guérira et tu viendras me voir, nous prierons Dieu et tu m'emmèneras à l'église.” Lioubov alla voir le professeur, il l'aida et la jeune fille retrouva la santé. Reconnaissante, elle aida constamment Mère Manefa pendant plus de dix ans. »

    A la fin de la cérémonie, à 2h52, on voit un représentant des autorités civiles faire cadeau d’une icône à l’archevêque de Homiel. Il s’agit d’une copie de la « Vierge de Svenski », qui montre la Mère de Dieu siégeant sur un trône élevé, tenant dans ses bras le Christ enfant qui bénit, avec à ses côtés saint Antoine et saint Théodose, fondateurs de la laure des Grottes de Kiev.

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    *

    Dans son allocution d'hier soir, l'ex-président Zelenski a déclaré qu’il a tenu une réunion « au sujet d'une décision qui renforcera notre indépendance spirituelle », parce qu’il doit « priver Moscou des dernières occasions de limiter la liberté des Ukrainiens ». « Les solutions pour y parvenir doivent être pleinement efficaces et fonctionner réellement. Nous les fournirons. »

    Autrement dit le vote de la loi interdisant l'Eglise orthodoxe ukrainienne est imminent. L'idée est de créer en même temps une "Eglise orthodoxe ukrainienne" dépendant de Constantinople, présentée comme la continuation de celle qui était liée à Moscou, changeant simplement d’affiliation. Ce qui ne fera qu'une petite Eglise de plus, tandis que la véritable Eglise orthodoxe ukrainienne sera persécutée. Mais elle a déjà connu cela. L'actuel tyran ukrainien ne pourra pas être plus efficace que Staline.

  • 12e dimanche après la Pentecôte

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    Delacroix, 1851.

    Ecoute l'Apôtre s'adressant aux Athéniens, lis dans les Actes de qu'il dit de Dieu, Notre Seigneur et Créateur : « Nous avons en lui la vie, le mouvement et l'existence. » Où n'est-il pas en effet, puisqu'il est partout ? N'est-ce donc pas à la joie que nous invitent ces paroles : « Le Seigneur est proche, ne vous inquiétez de rien » ? C'est une chose admirable, sans doute, qu'élevé au-dessus de tous les cieux, il soit si proche de nous qui vivons sur la terre. Comment est-il d'ailleurs si loin et si proche de nous ? N'est-ce point parce que sa miséricorde l'en a rapproché ?

    Il faut voir en effet le genre humain tout entier dans cet homme que les brigands laissèrent étendu et à demi-mort sur le chemin, près duquel passèrent, sans s'arrêter, le prêtre et le lévite, et dont le Samaritain s'approcha pour lui donner ses soins et du secours. Comment le Sauveur fut-il amené à faire ce récit ? Quelqu'un lui ayant demandé quels étaient les premiers et les plus importants préceptes de la loi, il répondit qu'il y en avait deux : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et de tout ton esprit ; tu aimeras aussi ton prochain comme toi-même. » — « Qui est mon prochain ? » reprit l'interlocuteur. Le Seigneur rapporta alors qu'un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. C'était donc un Israélite. Il tomba au milieu des brigands, et ceux-ci l'ayant dépouillé et blessé grièvement, le laissèrent à demi-mort sur la route. Arriva un prêtre, un homme proche par l’origine ; il passa et le laissa. Un lévite, un homme également proche par l’origine vint à passer aussi; il le laissa encore sans s'occuper de lui. Arriva enfin un Samaritain, un homme que rapprochait de lui, non par l’origine, mais par la compassion ; il fit ce que vous savez.

    Le Seigneur voulait se désigner dans la personne de ce Samaritain. Samaritain en effet signifie gardien ; et si Jésus-Christ ressuscité d'entre les morts ne meurt plus, si la mort ne doit plus avoir d'empire sur lui, n'est-il pas écrit aussi que « le gardien d'Israël ne sommeille ni ne s'endort » ? Que répondit-il enfin lui-même quand en le chargeant d'outrages et d'affreux blasphèmes, les Juifs lui dirent : « N'avons-nous pas raison de soutenir que tu es un Samaritain et que tu es possédé du démon ? » il y avait dans ces mots deux injures. « N'avons-nous pas raison de soutenir que tu es un Samaritain, et que tu es possédé du démon ? » Il aurait pu répondre : Je ne suis ni samaritain, ni possédé du démon. Il se contenta de dire : « Je ne suis pas possédé du démon. » Ce qu'il dit était une réfutation ; ce qu'il tut, un assentiment. Il nia qu'il fût possédé du démon, car il savait comment il les chassait ; mais il ne nia pas qu'il fût le gardien de notre faiblesse. Ainsi « le Seigneur est proche », pour s'être rapproché de nous.

    Saint Augustin, sermon 171.