Mon tout dernier mot pour vous - et je vous le dis en vous priant même avec mon sang - est que vous viviez dans la concorde, unies ensemble, toutes d’un seul cœur et d’un seul vouloir.
Soyez liées l’une à l’autre par le lien de la charité, vous estimant, vous aidant, vous supportant en Jésus-Christ.
Car si vous vous efforcez d’être ainsi, sans aucun doute le Seigneur sera au milieu de vous ; vous aurez en votre faveur la Madone,
les Apôtres,
tous les Saints et Saintes,
les Anges,
et finalement tout le ciel et tout l’univers.
Car Dieu l’a ordonné ainsi de toute éternité, que ceux qui sont unis dans le bien pour son honneur auront toutes sortes de prospérités, et tout ce qu’ils feront tournera bien, puisqu’ils ont Dieu lui-même et chacune de ses créatures en leur faveur.
Voyez donc combien importe cette union et concorde.
Alors désirez-la,
recherchez-la,
embrassez-la,
retenez-la de toutes vos forces,
car, je vous le dis, étant ainsi unies de cœur toutes ensemble, vous serez comme une forteresse ou une tour inexpugnable,
contre toutes les adversités,
et persécutions,
et tromperies du démon.
Et je vous certifie de plus que toute grâce que vous demanderez à Dieu vous sera infailliblement accordée.
Et moi, je serai au milieu de vous, aidant vos prières.
Encouragez donc vos filles à poursuivre courageusement l’œuvre commencée.
Et en même temps réjouissez-vous, car sans aucun doute ce que je vous dis se réalisera.
Sans parler de la grâce très grande et inappréciable que Celui qui m’aime, ou plutôt qui nous aime, vous accordera au moment suprême de la mort,
puisque c’est dans les grands besoins qu’on reconnaît l’amitié véritable.
Et croyez fermement qu’alors surtout vous connaîtrez que je suis votre fidèle amie.
Maintenant je vous laisse ; soyez consolées et ayez vives la foi et l’espérance.
Mais auparavant je veux que vous soyez bénies, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.
Neuvième et dernier des « Avis adressés aux colonelles ».