Les missels francophones ont bourgeoisement traduit « opifex » par artisan. Ce qui se conçoit d’autant mieux que saint Joseph était effectivement un artisan. Mais il va de soi que lorsque Pie XII a institué cette fête au 1er mai, c’était pour christianiser la « fête des travailleurs ». En anglais c’est « Saint Joseph the Worker » : le travailleur, l’ouvrier. (Opifex, c’est littéralement celui qui fait un ouvrage. Selon Gaffiot, le mot chez Cicéron a le sens de : créateur, auteur, travailleur, ouvrier, artisan, artiste…)
Du naufrage liturgique de cette fête ont été sauvés les deux alléluias, puisque comme je l’indiquais en 2019 ils étaient déjà ceux de la « fête du patronage de saint Joseph », avant même que cette fête fût instituée par Pie IX en 1847 pour toute l’Eglise latine.
En 2019 j’avais donné l’interprétation du second alléluia par les moines de Solesmes en 1904 (bien : 1904). Voici une bonne version du premier (il s’agit semble-t-il de la Schola Bellarmina, mais la chaîne Youtube qui le met en ligne fait partie de celles qui ne donnent jamais leurs sources…).
Dom Johner : « Une joie particulière doit caractériser l’interprétation de ces deux phrases dans lesquelles saint Joseph nous parle d’une manière rassurante et nous, en retour, le remercions avec gratitude pour son aimante protection. »
Allelúia, allelúia. De quacúmque tribulatióne clamáverint ad me, exáudiam eos, et ero protéctor eórum semper.
Allelúia, allelúia. Dans quelque tribulation qu’ils m’invoquent, je les exaucerai et je serai à jamais leur protecteur.