Audi, benígne Cónditor,
Nostras preces cum flétibus,
In hoc sacro jejúnio
Fusas quadragenário.
Écoutez, Créateur bienveillant,
nos prières accompagnées de larmes,
répandues au milieu des jeûnes
de cette sainte Quarantaine.
Scrutátor alme córdium,
Infírma tu scis vírium :
Ad te revérsis éxhibe
Remissiónis grátiam.
Vous qui scrutez le fond des cœurs,
vous connaissez notre faiblesse :
nous revenons à vous ;
donnez-nous la grâce du pardon.
Multum quidem peccávimus,
Sed parce confiténtibus :
Ad laudem nóminis tui
Confer medélam lánguidis.
Nous avons beaucoup péché ;
pardonnez-nous à cause de notre aveu :
pour la gloire de votre Nom,
apportez le remède à nos langueurs.
Sic corpus extra cónteri
Dona per abstinéntiam ;
Jejúnet ut mens sóbria
A labe prorsus críminum.
Faites que la résistance de notre corps
soit abattue par l’abstinence,
et que notre cœur soumis à un jeûne
spirituel ne se repaisse plus du péché.
Præsta, beáta Trínitas,
Concéde, simplex Unitas ;
Ut fructuósa sint tuis
Jejuniórum múnera. Amen.
Exaucez-nous, Trinité bienheureuse,
accordez-nous, Unité simple,
que soit profitable à vos fidèles
le bienfait du jeûne. Amen.
Ceci est l’hymne des vêpres pendant le carême, dans sa version monastique originelle. Les hymnes du bréviaire ont malheureusement été trafiquées par Urbain VIII. Elles ont été soi-disant rétablies dans leur pureté originelle à la faveur de la « réforme liturgique ». On a ici un exemple de la perversité des « réformateurs » : ils ont à leur tour trafiqué le texte, en supprimant deux des trois mentions du jeûne. Le carême n’est plus « le jeûne sacré quadragésimal », et donc il n’y a plus de « dons fructueux des jeûnes »…
Commentaires
Merci pour la Veuve de Sarepta in fine, et le superbe tableau de Van Dyck.