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malaisie

  • Malaisie : la Bible sous séquestre

    Plus de 300 exemplaires de la Bible ont été placés sous séquestre et deux responsables chrétiens arrêtés hier dans l’Etat malaisien de Selangor. Selon la police, le chef d’inculpation est « usage illégitime du terme Allah par les chrétiens », reconnu par une décision de justice d’octobre 2013.

    Se concrétisent ainsi les inquiétudes des chrétiens malaisiens qui, après cette décision – qui se référait exclusivement à l’hebdomadaire catholique Herald – craignaient qu’une interprétation extensive de la décision de justice cause des problèmes aux communautés chrétiennes et à la diffusion de leurs publications, à commencer par la Bible. Le Premier ministre avait souligné que l’interdiction ne s’applique ni à la liturgie ni à la Bible. Mais au niveau des provinces on ne comprend pas vraiment l’absurde subtilité du jugement…

  • Malaisie : le nonce menacé

    Hier, après la « prière du vendredi » dans les mosquées, une manifestation a eu lieu devant la nonciature apostolique de Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, pour réclamer l’expulsion du nonce, Mgr Joseph Marino.

    « Joseph Marino est un ennemi de l’Etat. Son action accroît les tensions dans les relations entre les races dans le pays », a déclaré le président de l’organisation islamo-nationaliste Perkasa. « Marino doit quitter la Malaisie », a renchéri le chef de JATI, autre organisation islamo-nationaliste, proche du pouvoir.

    La polémique dure depuis le 11 juillet : depuis que Mgr Marino, qui est le nouveau et premier nonce apostolique en Malaisie (l’établissement de relations diplomatiques date d’il y a exactement deux ans), a accordé sa première interview, au Malaysian Insider. Interrogé sur l’affaire du nom « Allah » qui veut dire Dieu en malais mais que les musulmans veulent interdire aux chrétiens, le nonce répond qu’une procédure judiciaire est en cours et qu’il s’agit d’une affaire interne à la Malaisie, ajoutant que les arguments avancés par la Fédération chrétienne de Malaisie sont « plutôt logiques et acceptables ».

    Il n’en a pas fallu davantage pour mettre le feu aux poudres.

    Le 16 juillet, le Premier ministre Najib Razak publiait un communiqué soulignant que le Vatican, « comme toute représentation diplomatique, est tenu d’observer les protocoles diplomatiques en vigueur, lesquels, entre autres choses, imposent de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures du pays hôte », et jugeant « regrettable » que Mgr Marino ne se soit pas conformé à ces règles.

    Le même jour, le nonce était convoqué au ministère des Affaires étrangères. Un communiqué était publié à l’issue de l’entretien où l’on pouvait lire que Mgr Marino assurait que ses propos « n’avaient jamais eu pour objet d’interférer dans les affaires intérieures du pays » et qu’il présentait « ses excuses pour toute incompréhension ou torts » que ceux-ci auraient pu causer.

    Mais cela n’a semble-t-il pas suffi à calmer les ardeurs de certains. D’autant qu’on peut soupçonner le pouvoir d’instrumentaliser l’affaire pour retrouver une légitimité qui a été très écornée dans les urnes en mai dernier…

    (Eglises d’Asie)

  • Brûler la Bible…

    Datuk Ibrahim Ali, chef de l’organisation suprématiste et islamiste (1) malaise Perkasa (et aussi député proche de la coalition au pouvoir) avait appelé à brûler toutes les bibles en malais, parce qu’elle appellent Dieu « Allah ». Des tracts anonymes ont ensuite circulé, appelant à une « fête » de l’autodafé de bibles, dimanche dernier, à Butterworth, dans l’Etat de Penang. La police avait investi les lieux et l’autodafé n’a pas eu lieu.

    De nombreuses personnalités politiques et musulmanes (et bouddhistes) ont condamné ces appels. Et Datuk Ibrahim Ali est sous le coup de plusieurs plaintes déposées contre lui pour « incitation à la haine religieuse ».

    Mais Mgr Joseph Marino, le nouveau nonce apostolique en Malaisie constate que « le climat entre les différentes communautés s’est dégradé rapidement ces dernières années », particulièrement en raison de « la polémique autour de l’usage du mot “Allah” par les non-chrétiens ».

    On remarque aussi que le gouvernement fédéral de Kuala Lumpur n’a pas réagi, mais que le 25 janvier, lors de la prière du vendredi, les responsables du département du développement islamique (qui dépend directement du Premier ministre) ont fustigé les « ennemis de l’islam » qui entretiennent la confusion et troublent la foi des « vrais croyants » en utilisant le mot « Allah ».

    Ce qu’on ne nous a pas expliqué, c’est pourquoi il ne serait pas blasphématoire pour des musulmans de brûler des bibles où Dieu est appelé Allah, puisque ce serait brûler le nom d’Allah…

    (1) Dans son discours d’introduction de l’assemblée de la conférence des évêques italiens, hier, le cardinal Bagnasco a longuement évoqué les persécutions contre les chrétiens dans le monde. Il a notamment souligné qu’« un nationalisme racial émerge en Asie qui suscite périodiquement une fureur intolérante sous les yeux distraits de l’Occident ».

  • La fatwa du sultan de Selangor

    Selangor est un des 13 Etats de la fédération de Malaisie, et à sa tête il y a un sultan, Sharafuddin Idris Shah, qui a le pouvoir exécutif. Et donc le pouvoir d’édicter des fatwas (bien qu’il y ait moins de 60 % de musulmans sur son territoire). Et il vient d’édicter une fatwa interdisant aux non-musulmans d’utiliser le nom d’Allah, au motif qu’il « s’agit d’un mot sacré, exclusivement réservé aux musulmans ».

    Le sultan de Selangor intervient ainsi dans la controverse, toujours en suspens, entre l’Eglise catholique et l’Etat malais.

    Les chrétiens ont remporté en 2009 un premier procès. Les avocats du gouvernement ont présenté un recours, qui n’a pas encore abouti.

    En produisant une bible en langue malay de 1612, les chrétiens ont pu prouver qu’ils utilisaient le mot « Allah » pour dire Dieu plus de trois siècles avant l’existence de l’Etat de Malaisie.

    Il y a quelques jours, le secrétaire du Parti d’Action démocratique (DAP), Lim Guan Eng, a demandé au gouvernement de reconnaître à tous le droit d’utiliser le mot Allah.

    Quant au Conseil des Eglises (protestantes) de Malaisie, il fait remarquer qu’une fatwa ne peut s’appliquer qu’aux musulmans, et qu’il continuerait d’appeler Dieu « Allah », conformément au jugement de 2009.

  • Télé-réalité en Malaisie : « Le jeune imam »

    En Malaisie, 8 jeunes hommes, coupés du monde, s’affrontent pendant 10 semaines devant les caméras de télévision pour être sacrés "meilleur imam".

    Le vainqueur sera récompensé par un pèlerinage, tous frais payés, à La Mecque, une bourse pour étudier dans une université saoudienne, et un poste dans une mosquée importante de Malaisie.

    L'émission "fera date car elle propose une approche rafraîchissante de l'islam", estime Azman Ujang, un expert des médias.

    C’est en effet rafraîchissant (surtout pour les chrétiens de Malaisie...) de voir que le vainqueur sera formé dans l’islam wahhabite le plus dur…

  • La Malaisie « tolérante »

    A lire sur le site canadien Cyberpresse, un intéressant article sur la Malaisie , pays musulman mais « tolérant », dont la Constitution garantit la liberté de religion. A leur naissance, les Malaisiens sont automatiquement enregistrés comme musulmans. Et s’ils se convertissent, ils ne peuvent pas faire changer cette mention sur leurs papiers d’identité. Car il faut l’autorisation des tribunaux islamiques, qui refusent. Un avocat (musulman) qui défend les convertis (mais avoue n’avoir jamais gagné un procès) est menacé de mort. Une Malaise convertie s’est battue pendant six ans pour se faire reconnaître comme chrétienne et pouvoir épouser un chrétien. En dernier lieu, la Cour fédérale a refusé de statuer sur son cas. Menacée de mort, elle a fini par quitter son pays.