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Malaisie : le nonce menacé

Hier, après la « prière du vendredi » dans les mosquées, une manifestation a eu lieu devant la nonciature apostolique de Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, pour réclamer l’expulsion du nonce, Mgr Joseph Marino.

« Joseph Marino est un ennemi de l’Etat. Son action accroît les tensions dans les relations entre les races dans le pays », a déclaré le président de l’organisation islamo-nationaliste Perkasa. « Marino doit quitter la Malaisie », a renchéri le chef de JATI, autre organisation islamo-nationaliste, proche du pouvoir.

La polémique dure depuis le 11 juillet : depuis que Mgr Marino, qui est le nouveau et premier nonce apostolique en Malaisie (l’établissement de relations diplomatiques date d’il y a exactement deux ans), a accordé sa première interview, au Malaysian Insider. Interrogé sur l’affaire du nom « Allah » qui veut dire Dieu en malais mais que les musulmans veulent interdire aux chrétiens, le nonce répond qu’une procédure judiciaire est en cours et qu’il s’agit d’une affaire interne à la Malaisie, ajoutant que les arguments avancés par la Fédération chrétienne de Malaisie sont « plutôt logiques et acceptables ».

Il n’en a pas fallu davantage pour mettre le feu aux poudres.

Le 16 juillet, le Premier ministre Najib Razak publiait un communiqué soulignant que le Vatican, « comme toute représentation diplomatique, est tenu d’observer les protocoles diplomatiques en vigueur, lesquels, entre autres choses, imposent de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures du pays hôte », et jugeant « regrettable » que Mgr Marino ne se soit pas conformé à ces règles.

Le même jour, le nonce était convoqué au ministère des Affaires étrangères. Un communiqué était publié à l’issue de l’entretien où l’on pouvait lire que Mgr Marino assurait que ses propos « n’avaient jamais eu pour objet d’interférer dans les affaires intérieures du pays » et qu’il présentait « ses excuses pour toute incompréhension ou torts » que ceux-ci auraient pu causer.

Mais cela n’a semble-t-il pas suffi à calmer les ardeurs de certains. D’autant qu’on peut soupçonner le pouvoir d’instrumentaliser l’affaire pour retrouver une légitimité qui a été très écornée dans les urnes en mai dernier…

(Eglises d’Asie)

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