Les combattants du Hezbollah sont passés à l’attaque, à l’arme automatique et à la roquette, dans les quartiers sunnites de Beyrouth à la suite de la grève « pour les salaires » lancée mercredi et qui a aussitôt dégénéré en heurts. Lesquels sont passés à la vitesse supérieure après les propos tenus hier par Hassan Nasrallah. Le chef du Hezbollah a qualifié de « déclaration de guerre » les décisions du gouvernement d’enquêter sur le réseau de télécommunications du Hezbollah et de limoger le directeur de la sécurité de l’aéroport de Beyrouth, soupçonné de savoir que le Hezbollah avait braqué des caméras (cachées dans des conteneurs) sur la piste réservée aux avions privés, aux hôtes officiels et aux hélicoptères militaires...
C’est la première fois que Hassan Nasrallah s’exprimait devant la presse depuis la fin de la guerre du Hezbollah contre Israël à l’été 2006.
Hier, les combats ont fait au moins onze morts et des dizaines de blessés. Ce matin, ils se poursuivaient. Une roquette a touché le mur d’enceinte de la résidence de Saad Hariri. Les médias de la famille Hariri (trois chaînes de télévision, une radio et un journal) ont été contraints de fermer hier. L’aéroport est quasiment paralysé depuis mercredi, la route ayant été coupée, et le port de Beyrouth, en lisière des quartiers ouest, a cessé toute activité.
Les combats ont cessé à midi, le Hezbollah ayant pris le contrôle des quartiers sunnites, dont nombre d’habitants se sont enfuis. De nombreuses routes sont barrées par le Hezbollah.
Par un de ces contrastes dont l’Orient a le secret, la vie est restée normale dans les quartiers chrétiens.
Voir l'analyse de Bernard Antony.