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tunisie - Page 2

  • Malin

    Le parti islamiste tunisien Ennahda a décidé de ne pas modifier le premier article de la Constitution*. Il n’y sera donc pas question de la charia.

    On peut reprocher bien des choses à Rached Ghannouchi, mais pas d’être un imbécile. Il est même particulièrement malin. On n’en dira pas autant du Figaro qui tombe à pieds joints dans le panneau en titrant : « La Tunisie renonce à la charia ». Sic. Ou des autres commentateurs qui se félicitent d’une telle décision par laquelle la Tunisie laïque donne une fois de plus l’exemple aux autres révolutions du printemps arabe…

    Le Figaro ne s’étonne pas que ce soit Rached Ghannouchi qui fasse une conférence de presse pour expliquer que la charia ne sera pas mentionnée dans la Constitution. Pourtant Rached Ghannouchi n’exerce aucune autorité dans les institutions tunisiennes, et il ne fait pas partie de l’Assemblée constituante.

    Mais il est l’autorité tout court : l’autorité de l’islam.

    Rached Ghannouchi a expliqué que la charia « est une notion un peu floue pour l'opinion publique », et que « des pratiques erronées dans certains pays ont suscité la peur ». Il ne faut donc pas graver dans la loi fondamentale « des définitions ambiguës qui risquent de diviser le peuple ». En clair : ne pas inscrire la charia dans la Constitution, ça rassure la communauté internationale (ce qui est d’une importance cruciale vu l’état économique du pays), et ça permet de conserver le fragile équilibre politique interne et la fiction de l’unité entre les laïques et les islamistes. Cela étant dit, ajoute Rached Ghannouchi, « l'islam est la religion de l'État, avec tout ce que cela implique »…

    * « La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain. Sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République. »

  • A Tunis, manifestations pour la charia

    Plusieurs milliers de manifestants ont manifesté aujourd'hui devant le siège de l'Assemblée nationale constituante à Tunis pour réclamer l'application de la charia dans la future Constitution du pays.

    "Le peuple veut l'application de la charia de Dieu !" "Notre Coran est notre Constitution!", "Pas de Constitution sans la charia", criaient les manifestants. "Ni laïque ni scientifique (sic), la Tunisie est un Etat islamique", chantaient-ils aussi. Femmes d'un côté, hommes de l'autre, ils brandissaient des drapeaux noirs de l'islam mais aussi quelques drapeaux tunisiens.

  • Tunisie : interdire les accusations de blasphème ?

    Face à l’avalanche d’accusations de mécréance et de blasphème lancées tous azimuts par les islamistes, le président tunisien Moncef Marzouki demande au président de l’Assemblée nationale Mustapha Ben Jaafar de « trancher la question à travers l'adoption d'une loi qui incrimine les accusations de blasphème, fait encourir à leurs auteurs des poursuites pénales et préserve la cohabitation, la fraternité et la solidarité entre les Tunisiens ».

    Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar sont tous deux de grands médecins libéraux. Nul doute qu’ils s’entendent sur le sujet. Maintenant on va voir la suite… Car ce sont les islamistes qui ont la majorité.

  • Tunisie : les islamistes s’installent

    Les députés tunisiens ont adopté une mini-Constitution provisoire permettant la tenue des élections et la désignation d’un président qui désignera un Premier ministre. Le président de la République devra être « exclusivement tunisien, de religion musulmane, descendant de parents tunisiens et âgé de 35 ans minimum ». Ce qui exclut les binationaux qui sont très nombreux, et les non-musulmans qui sont rarissimes. C’est l’alliance de l’islamisme et du nationalisme, comme en Turquie.

    Les « révolutionnaires » ne sont pas contents et ils manifestent. Pas tellement pour l’article sur le président, mais pour ceux qui donnent l’essentiel du pouvoir au Premier ministre. Lequel sera le numéro 2 d’Ennahda, selon les accords conclus entre les partis.

    Les « révolutionnaires » vont peut-être finir par comprendre qu’ils n’ont été que les idiots utiles de la révolution islamiste.

  • Quand Jebali rêve tout haut

    Lors d’un gigantesque meeting d’Ennahda, dimanche à Sousse, Hamadi Jebali, secrétaire général du parti et probable futur Premier ministre, a déclaré dans une envolée lyrique que les Tunisiens sont « à un moment historique, dans un nouveau cycle de civilisation, inch’Allah, dans le sixième califat, inch’Allah ». Et de souligner qu’il sera avec son parti « le 6e calife bien guidé ».

    Ces propos ont été accueillis avec stupeur par tous les gogos qui croyaient que Hamadi Jebali était le représentant de l’aile la plus modérée du parti islamiste. Et l’un des deux partis en discussion pour la formation d’un gouvernement a rompu les pourparlers avec Ennahda.

    Le « 6e calife bien guidé » : il y a eu quatre « califes bien guidés », les successeurs immédiats de Mahomet. Beaucoup ajoutent un cinquième « calife bien guidé », Omar Abdelaziz (682-720). Hamdi Jebali serait donc le successeur des califes des débuts de l’islam…

    Le porte-parole d’Ennahda a tenté d’expliquer que l’on avait enlevé le propos de son contexte, que Jebali faisait allusion aux principes vertueux des premiers califes, mais que bien évidemment Ennahda était engagé dans une démocratie pluraliste et dans le régime républicain…

    Or c’est un secret de polichinelle qu'Ennahda, comme tous les partis islamistes, comme les Frères musulmans en Egypte, ont l’intention, plus ou moins explicite, de reconstituer le califat.

  • Dhimmitude préventive

    Déclaration de l’archevêque de Tunis :

    « La Tunisie est dans tous les cas sur le chemin de la démocratie. Il s’agira d’un modèle de démocratie fait par les Tunisiens. Il n’existe pas de modèle standard de démocratie valide pour tous les pays. Chacun crée son modèle, en l’adaptant à ses propres conditions sociales et culturelles. Je suis optimiste pour l’avenir du pays. »

    A propos de ces élections tunisiennes, et de l’islam « de France », ce témoignage d’une jeune Tunisienne des Alpes-Maritimes recueilli par Nice Matin :

    « La majorité des 10.000 inscrits dans les Alpes-Maritimes sont des jeunes gens qui veulent voter pour le parti islamiste. Ils parlent tous de “retour à nos racines arabo-musulmanes”… et cela démontre le travail inlassable des salafistes dans nos quartiers. »

  • « Rached Ghannouchi s’est offert un plébiscite »

    La France est divisée en deux circonscriptions électorales tunisiennes. Les personnalités politiques tunisiennes viennent donc faire campagne. Samedi, c’était à Montreuil. Selon Le Monde, ce fut un plébiscite pour Rached Ghannouchi, le chef des islamistes d’Ennahda.

    La France est divisée en deux circonscriptions électorales tunisiennes. Les personnalités politiques tunisiennes viennent donc faire campagne. Samedi, c’était à Montreuil. Selon Le Monde, ce fut un plébiscite pour Rached Ghannouchi, le chef des islamistes d’Ennahda.

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/10/17/en-meeting-a-montreuil-rached-ghannouchi-s-est-offert-un-plebiscite_1589254_3212.html

  • Une première en Tunisie

    Extrait d’un article d’El Watan :

    « La Tunisie a connu, hier, un événement politique majeur qui risque d’affecter largement le sort de sa première élection démocratique du 23 octobre, née de la Révolution du jasmin du 14 janvier qui a chassé Ben Ali du pouvoir. Une marée humaine a en effet déferlé sur les rues de la capitale pour éructer sa bourrasque de colère sur Nessma TV, qui fait l’objet d’une polémique et de menaces sans pareilles depuis qu’elle a eu l’outrecuidance de montrer un film jugé par les salafistes tunisiens comme une atteinte à la foi des musulmans. (…) Sur les trottoirs, des balcons des immeubles, les Tunisiens voient, pour la première fois, une manifestation islamiste de cette ampleur alternant des cris de plus en plus stridents à mesure que la foule grossissait le long de son parcours. »

    C’était l’une des trois manifestations islamistes qui ont eu lieu à Tunis hier, à la suite des prêches dans les mosquées.

    D’autre part, un commando de 200 hommes a saccagé le domicile du patron de Nessma TV, qui s’était pourtant platement excusé et avait promis qu’une telle erreur ne se reproduirait plus.

  • Liberté tunisienne

    Dimanche, quelque 200 musulmans ont tenté d’attaquer les locaux de la chaine de télévision tunisienne Nessma TV parce qu’elle avait diffusé l’avant-veille le film d’animation Persépolis, mais ils ont été dispersés par la police.

    Le président de la chaîne Nebil Karoui, a alors déclaré : "Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c'est que cette fois-ci ils sont passés aux actes. Nessma est la chaîne moderniste du Maghreb, on ne se laissera pas intimider."

    Aujourd’hui, le même Nebil Karoui a déclaré : « Je présente mes excuses au peuple tunisien pour la diffusion sur Nessma TV, de la séquence controversée et jugée blasphématoire, représentant l'être divin dans le film d'animation franco-iranien Persépolis et je considère cela comme une erreur qui ne se répètera pas. »