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  • En Egypte

    Quand l’armée renverse un gouvernement démocratiquement élu, cela s’appelle un coup d’Etat militaire.

    C’est ce qui s’est passé hier en Egypte. Mais personne dans la communauté internationale, ou dans la presse mondiale de la pensée unique, n’utilise l’expression « coup d’Etat militaire ». Cela va de l’enthousiasme face ce nouveau pas en avant du magnifique printemps arabe, à une vague inquiétude sur ce qui va maintenant se passer.

    L’armée a donc mis son ultimatum à exécution : elle a arrêté et incarcéré le président Mohammed Morsi et quelques autres personnalités, a suspendu la Constitution, pris le contrôle de tout ce qu’elle ne contrôlait pas directement, lancé des mandats d’arrêt contre quelque 300 responsables des Frères musulmans… comme on pouvait le voir les jours de crise sous le gouvernement du général Moubarak.

    Morsi a été viré par le général Sissi, qu’il avait nommé il y a un an commandant en chef de l’armée, président du conseil suprême des forces armées et ministre de la Défense. Celui qui est maintenant considéré comme le sauveur de la démocratie grâce à un coup d’Etat militaire était alors jugé trop proche des Frères musulmans… On n’est jamais trahi que par les siens. On sait d’autre part que Sissi, formé en Angleterre, puis à l’école de guerre de l’armée américaine de Pennsylvanie, a des liens étroits avec le Pentagone…

    Il a eu l’intelligence de faire croire (ça a bien l’air de marcher) qu’il y a un gouvernement civil, puisqu’il a nommé Adly Mansour comme président par intérim, et Mohammed El Baradei comme Premier ministre par intérim.

    Adly Mansour est un magistrat que Morsi avait nommé président du Conseil constitutionnel, et qui venait de prendre ses fonctions le 1er juillet. Il est paraît-il inconnu même en Egypte. El Baradei, prix Nobel de la paix, est quant à lui mondialement célèbre, puisqu’il fut longtemps le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, notamment au moment de la guerre d’Irak quand il tenta de faire comprendre très diplomatiquement que les armes de destruction massive de Saddam Hussein étaient un mythe.

    El Baradei était considéré par les médias occidentaux comme « le chef de l’opposition ». Curieux chef, populaire, certes, sur la place Tahrir, mais qui ne capitalise que sur son nom, et ne s’était même pas présenté, finalement, à la présidentielle. Il a fondé un parti, qui n’est qu’un groupuscule.

    L’armée promet de nouvelles élections. Et fera ce qu’elle pourra pour empêcher les Frères musulmans de revenir au pouvoir. Il est vrai qu’ils sont largement discrédités, car autant ils étaient efficaces par leurs réseaux d’aide sociale, autant ils se sont montrés impuissants à la tête de l’Etat (sauf pour placer leurs hommes partout).

    Que peuvent donner de nouvelles élections ? Il convient de regarder du côté de ceux qui ne disent rien et qui, avec une exquise discrétion de violette, attendent tranquillement leur tour : les salafistes, dont le score totalement inattendu (24%) avait été l’immense surprise des législatives. Si les Frères s’effondrent, ce sont les salafistes qui tireront les marrons du feu. Car, en dehors de la place Tahrir et des quartiers résidentiels d’Alexandrie, l’Egypte, ce sont les imams de l’Egypte profonde. Lesquels sont de plus en plus fondamentalistes.

    En attendant, vive la démocratie…

  • Les rebelles égyptiens sont rigolos

    La « révolution » égyptienne avait chassé Moubarak, aux cris de « Erhal ! » (Dégage !), ce qui avait conduit à des élections qui  avaient mis logiquement au pouvoir les Frères musulmans.

    Les « révolutionnaires » de la place Tahrir et de Facebook réunis n’étaient pas contents. Mais ils n’y pouvaient rien.

    Un an après, les Frères musulmans ont fait la preuve que s’ils étaient très bons dans l’opposition ils étaient très mauvais au gouvernement.

    Alors revient la « révolution », avec les « Rebelles ». Et le même slogan : « Erhal ! », qui s’adresse cette fois à Mohammed Morsi.

    Les Egyptiens étant exaspérés par le marasme économique et l’anarchie sécuritaire, les manifestations sont gigantesques. Au point que l’armée, prenant la mesure de la mobilisation, lance un ultimatum à Mohammed Morsi. Ultimatum reçu avec un enthousiasme débordant par les « Rebelles », alors que si l’armée reprenait le pouvoir ce serait purement et simplement un retour au régime Moubarak…

    Et s'il devait y avoir de nouvelles élections, elles seraient remportées par... les Frères musulmans, ou, pire, par les salafistes. Car il n'y a toujours aucune autre organisation politique digne de ce nom...

  • En Egypte

    Le président Mohammed Morsi s’inquiète du sort de la démocratie en Egypte. Ce serait amusant de voir un militant des Frères musulmans se préoccuper de démocratie, si le pays n’était dans une situation très périlleuse.

    « La polarisation politique et les conflits ont atteint un stade qui menace notre expérience démocratique naissante et qui menace d'entraîner l'ensemble de la nation dans un état de paralysie et de chaos », a-t-il dit dans un discours télévisé très suivi, y compris place Tahrir sur écrans géants.

    Mohammed Morsi a reconnu avoir « fait des erreurs sur un certain nombre de sujets » (sans dire lesquels), mais il a également accusé des « ennemis de l'Egypte » (sans les nommer) de vouloir saboter le système démocratique issu de la révolution de 2011…

    Dimanche prochain 30 juin, premier anniversaire de l’élection de Mohammed Morsi, l’opposition organise des manifestations dans tout le pays, qui devraient être géantes au Caire ou à Alexandrie (davantage à cause de la dégradation des conditions de vie que pour des raisons politiques). Et les Frères musulmans organisent eux aussi des manifestations, en soutien au président. On craint que ce soit le prélude d’un conflit durable dans la rue. Il y a eu 2 morts et 90 blessés dans des affrontements entre les deux camps à Mansoura, quelques heures avant le discours du président.

    L’armée a déjà investi les artères de la capitale et a prévenu qu’elle ne tolérerait pas le chaos.

  • Le gouverneur de Louxor a démissionné

    Le gouverneur que le gouvernement égyptien venait de nommer à Louxor a démissionné.

    Adel al-Khayyat est l’un des chefs de la Gamaa Islamiya, auteur de l’attentat qui avait provoqué la mort de 58 touristes en 1997.

    Le tollé était tel que le ministre du Tourisme avait présenté sa démission, et les responsables du tourisme à Louxor avaient décidé de bloquer tous les sites pharaoniques.

    Et la Gamaa Islamiya elle-même avait demandé à Adel al-Khayyat de démissionner…

    Ainsi se termine le (trop) spectaculaire geste d’ouverture de Mohammed Morsi envers les salafistes…

  • En Egypte

    Alors que les Frères musulmans mobilisaient hier des dizaines de milliers de manifestants en faveur du président Mohammed Morsi, les « Rebelles » annonçaient avoir recueilli 15 millions de signatures, depuis la mi-mai, pour sa destitution.

    L’annonce a été faite lors du coup d’envoi d’une semaine de manifestations contre le gouvernement, qui se terminera le 30 juin avec la remise de la pétition à la Cour suprême.

    Les partisans de Morsi ont contre-attaqué en annonçant qu’ils avaient lancé leur propre pétition et qu’ils avaient déjà recueilli plus de 10 millions de signatures…

    Mohammed Morsi a été élu il y a un an avec 13,2 millions de voix. Depuis lors, la situation n’a cessé de se dégrader sur tous les plans, tandis que les islamistes prenaient peu à peu le contrôle de tout. Il est toutefois difficilement croyable que dans un pays comme l’Egypte, où la grande majorité rurale est sous la coupe des imams et loyaliste (ou fataliste), quelque mouvement que ce soit puisse réunir 15 millions de signatures en un mois…

  • En Egypte

    Le président égyptien Mohammed Morsi a nommé 17 nouveaux gouverneurs de provinces. Au moins sept d’entre eux sont des militants des Frères musulmans (ce qui fait 12 au total, sur 27, depuis qu’il est au pouvoir). Notamment ceux qui sont nommés dans les provinces de Gharbiya et de Menoufiya, dans le delta du Nil, deux des provinces les plus « laïques » du pays. Où les nominations ont été accueillies par des manifestations.

    Et il a nommé à Louxor un des anciens chefs de la Gama’a al-Islamiya, responsable de l’attentat qui avait coûté la vie à 58 touristes à Deir el-Bahri (en face de Louxor, sur l’autre rive du Nil) en 1997.

    Alors que Louxor est déjà déserté par les touristes, ce n’est pas cela qui va les faire revenir…

    Et l’on n’oublie pas que l’un des objectifs de la Gama’a al-Islamiya était de faire sauter les statues et les temples de l’idolâtrie pharaonique…

    (AsiaNews)

  • Egypte : l’intelligentsia contre les islamistes…

    Depuis le 5 juin, des centaines d’intellectuels et de personnalités du monde de la culture manifestent en permanence devant le ministère égyptien de la Culture, pour réclamer la démission du ministre, qu’ils accusent d’avoir limogé des dizaines de fonctionnaires pour le seul motif qu’ils ne seraient pas affiliés aux Frères musulmans.

    Plus largement, ils protestent contre l’islamisation de la culture.

    On constate que l’actuel ministre, Alaa Abdel Aziz, qui est le sixième (sic) depuis la révolution, était lui-même dans la rue, il y a un an, devant le ministère, pour réclamer le limogeage de Sameh Mahran, le président de l’Académie des Arts, qu’il accusait de corruption. Sameh Mahran est toujours président de l’Académie des Arts…

    On constate surtout qu’avant la révolution la première qualité du ministre de la Culture était d’être un expert en égyptologie, et qu’aujourd’hui c’est d’être un homme lige des Frères musulmans.

  • Egypte : le printemps de la barbarie

    En Egypte, le lynchage, la pendaison, ou le tribunal de la charia, remplacent de plus en plus les tribunaux officiels. Il est devenu courant de voir, dans les villages, les milices faire « justice ». Tel qui est accusé de vol, de viol ou de meurtre se voit battu à mort, et son cadavre est éventuellement exposé au milieu du village.

    La police affirme qu’elle n’y peut rien : il y a trop peu de policiers et trop de crimes…

    Asianews a recueilli le témoignage du major Mohamed Dabbous :

    « Que pouvons-nous faire quand on nous relate de tels incidents ? Absolument rien ! Cela arrive en un instant ; en aucune façon nous ne pourrions arriver à temps sur la scène de crime, particulièrement si la route est bloquée, ce qui arrive fréquemment » à cause des manifestations, émeutes et autres désordres…

    « Et quand tout un village tue un homme, vous croyez qu’on peut arrêter les 10 ou 15.000 habitants ? Bien sûr que non », ajoute le capitaine Farag. Ce qui renforce la fierté des dits habitants d’avoir fait justice eux-mêmes…

  • Egypte : un hôtel conforme à la charia

    Le premier grand hôtel conforme à la charia s’est ouvert sur la Mer Rouge à Hurghada, station touristique particulièrement prisée, jusqu’ici, des Anglais et des Russes. C’est le « 4Win Hotel », l’un des principaux de la station, qui a été modifié de façon à correspondre à la charia, notamment en ce qui concerne la ségrégation entre les hommes et les femmes. Et bien sûr il n’y a pas d’alcool au bar, et les photos de vedettes du showbiz ont été retirées.

    On notera que cette modification n’a pas été faite pour des raisons idéologiques mais pour des raisons commerciales. Elle répond à une demande : il s’agit d’accueillir les Egyptiens salafistes fortunés et les touristes des pays du Golfe. Alors que le tourisme occidental est en chute libre depuis le « printemps arabe ».

    Asianews remarque qu’au « 4Win » halal il y a néanmoins des chaînes pornographiques en accès payant dans les chambres. Je suis certain qu’il y a aussi du whisky dans les minibars… Mais ça c’est l’hypocrisie bien connue de l’islam.

  • L’islamisation de l’Egypte

    Le Conseil de la Choura (chambre haute du Parlement), contre l’avis de son président, a approuvé une modification du règlement électoral qui demandait aux candidats de promouvoir l’unité nationale en bannissant tout slogan religieux. Désormais les slogans religieux (c’est-à-dire islamistes) sont permis.