Un commando de l’« Etat islamique d’Irak » (branche irakienne d’Al Qaïda) a voulu investir la Bourse de Bagdad le 31 octobre. Comme ils n’y arrivaient pas, ils se sont réfugiés dans l’église d’à côté, l’église syro-catholique Notre-Dame de la Délivrance, prenant en otages les fidèles qui assistaient à la messe dominicale, et improvisant des revendications délirantes (dont la libération de deux femmes de prêtres coptes, en Egypte, qui seraient enfermées dans des couvents parce qu’elles voulaient se convertir à l’islam – il s’agit en fait de femmes qui furent brièvement enlevées par des musulmans pour les forcer à devenir musulmanes).
Les forces spéciales irakiennes ont fait irruption dans l’église, avec l’appui des forces américaines. Fusillade. Les terroristes se font exploser, les vitraux tombent sur les fidèles. Résultat : 46 morts parmi les fidèles, dont trois prêtres (l’un est décédé à l’hôpital), de nombreuses femmes et des enfants ; 7 policiers et 5 terroristes tués.
Bilan positif pour Al Qaïda, qui a montré sa puissance, pour le « gouvernement » irakien, qui a montré sa détermination, pour les Américains, qui voient éliminés cinq terroristes d’Al Qaïda.
Même convergence sur le fait que les victimes soient des chrétiens. Pour Al Qaïda ce sont des animaux immondes, pour le gouvernement irakien les « Roumis » ne sont pas vraiment des Irakiens, pour les Américains les chrétiens d’Irak n’existent pas (George W. Bush n’y fit jamais la moindre allusion dans ses discours sur l’Irak).
Je lis sur Americatho que le cardinal Francis George a déclaré : « Puisqu’il a envahi l’Irak, le gouvernement des États-Unis a le devoir moral de ne pas abandonner ces Irakiens qui ne peuvent se défendre par eux-mêmes. » Mais le gouvernement de Barak Hussein se moque éperdument des chrétiens. Il ne fallait pas renverser Saddam Hussein, qui, lui, protégeait les chrétiens (même s’ils subissaient comme tout le monde la dictature).
Les « condamnations » émises par Dalil Boubakeur (Mosquée de Paris) et Mohammed Moussaoui (CFCM) sont à vomir. Le premier affirme que “l’islam n’est nullement l’ennemi du christianisme”. Le second se dit “horrifié du fait que ceux qui ont revendiqué cet acte barbare mettent en avant leur appartenance à l'Islam alors que leurs actes et déclarations sont en totale contradiction avec les principes élémentaires de cette religion de paix", et ose ajouter qu’il s’agit d’un “véritable sacrilège contre le message divin et les enseignements prophétiques“.
Coran 9, 30: Les Chrétiens disent: «Le Christ est fils de Dieu». Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse! 2, 191: Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d’où ils vous ont chassés : l’association est plus grave que le meurtre. 9, 5: Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. 33, 61: Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement.
Mais en Irak les morts succèdent aux morts. Ceux de Notre-Dame de la Délivrance sont déjà oubliés des médias. Hier, 11 voitures piégées ont sauté simultanément dans divers quartiers sunnites de Bagdad. 64 morts, 360 blessés…
Ce qui demeure, c’est ce propos du P. Muhannad Altawil (dans Famille chrétienne, via Le Salon Beige) :
« Wassim Sabiha, 27 ans, et Thaer Saad Abd Al, 32 ans, étaient deux jeunes prêtres. Si je ne connaissais pas très bien le premier, je me souviens que le second m’avait fait part de sa détermination à rester en Irak. "Si je dois aller jusqu’au martyre, je le ferai pour les chrétiens de Bagdad. Le Christ n’a-t-il pas versé son sang pour nous ?", m’a-t-il demandé. »