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Irak - Page 4

  • Pas de festivités de Noël à Kirkouk

    L'archevêque chaldéen de Kirkouk, Mgr Louis Sako (prix de la paix 2010 de Pax Christi…) a annoncé qu’il avait décidé d’annuler les festivités de Noël, en raison de menace précises d’Al Qaida :

    "Les chrétiens de Kirkouk ne célébreront pas cette année la fête de Noël, à l'exception des messes, qui n'auront pas lieu le soir, mais à 10h du matin, après que moi et dix autres personnalités chrétiennes de la ville avons reçu par courriel des menaces du soit-disant ministère de la Guerre de l'Etat islamique d'Irak. J'ai peur que les chrétiens soient une cible, c'est pourquoi toutes les cérémonies ont été annulées."

    Il reste 10.000 chrétiens sur les 50.000 que comptait Kirkouk avant l’invasion américaine.

  • L’exode des chrétiens d’Irak

    "Depuis l'attaque du 31 octobre contre une église à Bagdad et les attaques ciblées ultérieures, les communautés chrétiennes de Bagdad et de Mossoul ont entamé un lent mais régulier exode", a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point presse. "Quelque 1.000 familles sont arrivées au Kurdistan depuis novembre", et elle estime que des "milliers" d'entre eux ont fui leur foyer pour se réfugier dans d'autres régions d'Irak ou à l'étranger.

    "Nos bureaux dans les pays voisins en Syrie, Jordanie et Liban constatent un nombre croissant de chrétiens irakiens qui arrivent et contactent le HCR pour se faire enregistrer et demander de l'aide", a-t-elle ajouté. "Les églises et les organisations non gouvernementales nous ont avertis de l'arrivée de nouvelles personnes ces prochaines semaines."

    (AFP)

  • L’Irak de la démocratie américaine (suite sans fin)

    L'imam chiite Moktada Sadr, dont le mouvement a 69 députés, a exigé hier, à Bagdad, la fermeture des bars et des magasins vendant de d'alcool.

    Cette interdiction est déjà en vigueur depuis l’an dernier dans la province de Bagdad (et bien entendu dans tout le sud chiite).

    Et pour l’ensemble du pays, "les autorités ont annoncé qu'elles fermeraient les magasins et les clubs qui n'ont pas de licence en cours de validité. Mais dans le même temps, les administrations concernées ne délivrent plus de nouvelles licences", explique à l'agence Reuters un écrivain qui dénonce "des tentatives visant à faire de l'Irak une république islamique similaire à l'Iran". Mais l’influence de l’Iran en Irak n’est un secret pour personne, et il est de notoriété publique que le gouvernement qui se met en place est le fruit d’un compromis entre les Etats-Unis et l’Iran.

  • Courageux chrétiens d’Irak

    Le 30 novembre, un chrétien de 26 ans a été tué par trois hommes armés à Mossoul. C’est la 8e victime chrétienne depuis l’attaque de l’église syro-catholique de Bagdad.

    Le lendemain avait lieu une conférence organisée par le ministère irakien des droits de l’homme. Les évêques présents ont exprimé leur indignation devant ce nouveau crime. Et ils ont quitté la salle, ainsi que tous les autres représentants des communautés chrétiennes. La session a été suspendue et une rencontre d'urgence a permis de convaincre les chrétiens de revenir après avoir obtenu l'assurance que leur demande serait inscrite dans le Manifeste qui sera publié à la fin de la conférence.

    Après la reprise des travaux, l'archevêque chaldéen de Kirkouk, Mgr Louis Sako, a affirmé : « Il est de notre droit démocratique de demander au gouvernement irakien et au ministre de la défense d'imposer leur contrôle et de protéger les chrétiens en Irak. Ils doivent protéger tout le monde, mais particulièrement les chrétiens irakiens en ce moment. »

    (Zenit)

  • Encore deux chrétiens assassinés en Irak

    Deux chrétiens ont été abattus par des hommes armés sur leur lieu de travail, un garage de Mossoul.

    "Les deux frères syriaques catholiques ont été tués vers midi dans leur atelier situé dans une zone industrielle de l'ouest de Mossoul", a indiqué un commandant de la police locale.

  • Talabani et Tarek Aziz

    Dans un premier temps, l’agence Reuters annonçait que le président irakien Djalal Talabani avait dit : « Non, je ne vais pas signer l'ordre d'exécution à l'égard de Tarek Aziz et je ne vais pas signer un ordre de ce genre parce que je suis socialiste. »

    Le motif était (et reste) surréaliste. Personne au Proche Orient de prend de décision en se réclamant de principes « socialistes ». Talabani est socialiste comme Walid Joumblatt au Liban : il est un chef de clan qui a voulu recevoir une reconnaissance internationale en affiliant son « parti » à l’internationale socialiste.

    Ensuite ont été répercutés des propos complémentaires de Talabani : « Je compatis avec Tarek Aziz, car c'est un chrétien irakien; et c'est en outre une personne âgée qui a plus de 70 ans. C'est pourquoi je ne signerai jamais cet ordre d'exécution (…) La page des exécutions (...) doit être tournée, sauf concernant les crimes perpétrés dans la cathédrale du Notre-Dame du Perpétuel secours et les crimes contre les pèlerins chiites et les lieux saints (…) Nous avons une politique de clémence, de pardon et de réconciliation nationale. Nous devons minimiser ce genre d'ordre d'exécution. »

    Ce n’était pas gagné d’avance. Car lorsque Talabani et son frère ennemi Barzani se faisaient la guerre, Saddam Hussein avait envoyé des troupes soutenir Barzani. Et lorsque l’accord d’autonomie du Kurdistan a été signé (en 1970), ce fut au détriment de Talabani. Mais les Etats-Unis ne veulent sans doute pas, pour leur image internationale, que Tarek Aziz soit exécuté.

  • Irak : le compromis irano-américain

    L’accord politique en Irak, obtenu huit mois après les élections, est un compromis entre les exigences iraniennes et les exigences américaines.

    Un conseiller de l'ambassadeur des Etats-Unis a affirmé que le rôle de son pays s'était borné à "faciliter" les négociations, ce qu’il a pu faire grâce au fait que les Irakiens "nous considèrent comme un intermédiaire neutre". Sic.

  • L’éradication des chrétiens d’Irak

    Hier soir, trois maisons de chrétiens à Bagdad ont été la cible d’attentats à la bombe. Il y a eu trois blessés, selon le vicaire épiscopal syro-catholique

    Ce matin, deux obus de mortier et dix bombes artisanales ont visé d’autres maisons de chrétiens à Bagdad. Il y a eu 3 morts et 26 blessés, selon un responsable du ministère de l’Intérieur.

    Ces attentats ont fait en tout 6 morts et 33 blessés, selon une source au ministère de la Défense.

  • Une coproduction Al Qaïda, Irak, Etats-Unis

    Un commando de l’« Etat islamique d’Irak » (branche irakienne d’Al Qaïda) a voulu investir la Bourse de Bagdad le 31 octobre. Comme ils n’y arrivaient pas, ils se sont réfugiés dans l’église d’à côté, l’église syro-catholique Notre-Dame de la Délivrance, prenant en otages les fidèles qui assistaient à la messe dominicale, et improvisant des revendications délirantes (dont la libération de deux femmes de prêtres coptes, en Egypte, qui seraient enfermées dans des couvents parce qu’elles voulaient se convertir à l’islam – il s’agit en fait de femmes qui furent brièvement enlevées par des musulmans pour les forcer à devenir musulmanes).

    Les forces spéciales irakiennes ont fait irruption dans l’église, avec l’appui des forces américaines. Fusillade. Les terroristes se font exploser, les vitraux tombent sur les fidèles. Résultat : 46 morts parmi les fidèles, dont trois prêtres (l’un est décédé à l’hôpital), de nombreuses femmes et des enfants ; 7 policiers et 5 terroristes tués.

    Bilan positif pour Al Qaïda, qui a montré sa puissance, pour le « gouvernement » irakien, qui a montré sa détermination, pour les Américains, qui voient éliminés cinq terroristes d’Al Qaïda.

    Même convergence sur le fait que les victimes soient des chrétiens. Pour Al Qaïda ce sont des animaux immondes, pour le gouvernement irakien les « Roumis » ne sont pas vraiment des Irakiens, pour les Américains les chrétiens d’Irak n’existent pas (George W. Bush n’y fit jamais la moindre allusion dans ses discours sur l’Irak).

    Je lis sur Americatho que le cardinal Francis George a déclaré : « Puisqu’il a envahi l’Irak, le gouvernement des États-Unis a le devoir moral de ne pas abandonner ces Irakiens qui ne peuvent se défendre par eux-mêmes. » Mais le gouvernement de Barak Hussein se moque éperdument des chrétiens. Il ne fallait pas renverser Saddam Hussein, qui, lui, protégeait les chrétiens (même s’ils subissaient comme tout le monde la dictature).

    Les « condamnations » émises par Dalil Boubakeur (Mosquée de Paris) et Mohammed Moussaoui (CFCM) sont à vomir. Le premier affirme que “l’islam n’est nullement l’ennemi du christianisme”. Le second se dit “horrifié du fait que ceux qui ont revendiqué cet acte barbare mettent en avant leur appartenance à l'Islam alors que leurs actes et déclarations sont en totale contradiction avec les principes élémentaires de cette religion de paix", et ose ajouter qu’il s’agit d’un “véritable sacrilège contre le message divin et les enseignements prophétiques“.

    Coran 9, 30: Les Chrétiens disent: «Le Christ est fils de Dieu». Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse!  2, 191: Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d’où ils vous ont chassés : l’association est plus grave que le meurtre. 9, 5: Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. 33, 61: Ce sont des maudits. Où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement.

    Mais en Irak les morts succèdent aux morts. Ceux de Notre-Dame de la Délivrance sont déjà oubliés des médias. Hier, 11 voitures piégées ont sauté simultanément dans divers quartiers sunnites de Bagdad. 64 morts, 360 blessés…

    Ce qui demeure, c’est ce propos du P. Muhannad Altawil (dans Famille chrétienne, via Le Salon Beige) :

    « Wassim Sabiha, 27 ans, et Thaer Saad Abd Al, 32 ans, étaient deux jeunes prêtres. Si je ne connaissais pas très bien le premier, je me souviens que le second m’avait fait part de sa détermination à rester en Irak. "Si je dois aller jusqu’au martyre, je le ferai pour les chrétiens de Bagdad. Le Christ n’a-t-il pas versé son sang pour nous ?", m’a-t-il demandé. »

  • Tarek Aziz condamné à mort

    Tarek Aziz, « l’homme fréquentable du régime de Saddam Hussein », comme dit Reuters, a été condamné à mort par la Haute Cour pénale « irakienne ». Il avait déjà été condamné à 15 ans de prison pour « crimes contre l’humanité » et à 7 ans de prison pour une répression contre les Kurdes.

    Tarek Aziz (de son vrai nom chaldéen Mikhaïl Yohanna) a été pendant des décennies le plus grand diplomate du Proche-Orient. Bien qu’ayant plusieurs fois ridiculisé Richard Butler, le chef de l’Unscom, parce qu’il connaissait beaucoup mieux les dossiers que son interlocuteur, il n’a pas pu convaincre les Anglo-américains que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive. Ou plutôt il n’a pas pu les convaincre de ne pas envahir l’Irak, puisqu’ils savaient parfaitement (n’est-ce pas, Colin Powell ?) que cette histoire d’armes de destruction massive était un mythe forgé pour justifier la guerre.

    Tarek Aziz avait été le bras droit de Saddam Hussein depuis les années 50. Il avait dit : « Nous sommes venus au pouvoir par les armes, si nous le quittons, ce sera les pieds devant. »

    Quelques jours avant l’invasion américaine, il disait : « Moi, comme la courageuse direction irakienne, sommes nés en Irak et mourrons en Irak, que ce soit en martyr, ce qui est un grand honneur, ou de cause naturelle. »

    Les Américains ne peuvent pas se permettre de voir Tarek Aziz en liberté. Il faut donc l’éliminer, bien qu’ils ne l’aient mis qu’en 43e position sur la liste des Irakiens les plus recherchés.

    Sa condamnation doit encore être confirmée par le « Conseil présidentiel ».