Tarek Aziz, « l’homme fréquentable du régime de Saddam Hussein », comme dit Reuters, a été condamné à mort par la Haute Cour pénale « irakienne ». Il avait déjà été condamné à 15 ans de prison pour « crimes contre l’humanité » et à 7 ans de prison pour une répression contre les Kurdes.
Tarek Aziz (de son vrai nom chaldéen Mikhaïl Yohanna) a été pendant des décennies le plus grand diplomate du Proche-Orient. Bien qu’ayant plusieurs fois ridiculisé Richard Butler, le chef de l’Unscom, parce qu’il connaissait beaucoup mieux les dossiers que son interlocuteur, il n’a pas pu convaincre les Anglo-américains que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive. Ou plutôt il n’a pas pu les convaincre de ne pas envahir l’Irak, puisqu’ils savaient parfaitement (n’est-ce pas, Colin Powell ?) que cette histoire d’armes de destruction massive était un mythe forgé pour justifier la guerre.
Tarek Aziz avait été le bras droit de Saddam Hussein depuis les années 50. Il avait dit : « Nous sommes venus au pouvoir par les armes, si nous le quittons, ce sera les pieds devant. »
Quelques jours avant l’invasion américaine, il disait : « Moi, comme la courageuse direction irakienne, sommes nés en Irak et mourrons en Irak, que ce soit en martyr, ce qui est un grand honneur, ou de cause naturelle. »
Les Américains ne peuvent pas se permettre de voir Tarek Aziz en liberté. Il faut donc l’éliminer, bien qu’ils ne l’aient mis qu’en 43e position sur la liste des Irakiens les plus recherchés.
Sa condamnation doit encore être confirmée par le « Conseil présidentiel ».