Dans un premier temps, l’agence Reuters annonçait que le président irakien Djalal Talabani avait dit : « Non, je ne vais pas signer l'ordre d'exécution à l'égard de Tarek Aziz et je ne vais pas signer un ordre de ce genre parce que je suis socialiste. »
Le motif était (et reste) surréaliste. Personne au Proche Orient de prend de décision en se réclamant de principes « socialistes ». Talabani est socialiste comme Walid Joumblatt au Liban : il est un chef de clan qui a voulu recevoir une reconnaissance internationale en affiliant son « parti » à l’internationale socialiste.
Ensuite ont été répercutés des propos complémentaires de Talabani : « Je compatis avec Tarek Aziz, car c'est un chrétien irakien; et c'est en outre une personne âgée qui a plus de 70 ans. C'est pourquoi je ne signerai jamais cet ordre d'exécution (…) La page des exécutions (...) doit être tournée, sauf concernant les crimes perpétrés dans la cathédrale du Notre-Dame du Perpétuel secours et les crimes contre les pèlerins chiites et les lieux saints (…) Nous avons une politique de clémence, de pardon et de réconciliation nationale. Nous devons minimiser ce genre d'ordre d'exécution. »
Ce n’était pas gagné d’avance. Car lorsque Talabani et son frère ennemi Barzani se faisaient la guerre, Saddam Hussein avait envoyé des troupes soutenir Barzani. Et lorsque l’accord d’autonomie du Kurdistan a été signé (en 1970), ce fut au détriment de Talabani. Mais les Etats-Unis ne veulent sans doute pas, pour leur image internationale, que Tarek Aziz soit exécuté.