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Jacques Chirac est à Pékin, où il a vendu un certain nombre d’airbus et conclu divers autres contrats commerciaux. Ces visites sont toujours accompagnées de commentaires sur les « droits de l’homme » en Chine. On presse le dirigeant occidental de « parler des droits de l’homme », et l’on se désole qu’il ne l’ait pas fait, ou trop discrètement. Cette fois, Chirac est fier d’avoir, non seulement évoqué ouvertement la question, mais d’avoir fait franchir à la Chine un pas de géant dans ce domaine. En effet, les deux présidents ont signé une déclaration, par laquelle  la Chine s’engage à protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales.

La déclaration dit même explicitement que c’est du « devoir des Etats de promouvoir et de protéger tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales », en « respectant l’universalité de ces droits » conformément à la charte de l’ONU.

En réalité, cette déclaration n’a strictement aucune valeur d’engagement à quoi que ce soit. C’est une petite poudre cosmétique destinée à faire plaisir aux lobbies de défense des droits de l’homme et à faire croire aux gogos que le commerce n’empêche pas l’éthique…

La déclaration n’engage à rien, pour la bonne raison que tout cela figure déjà dans la Constitution chinoise, qui garantit la liberté de croyance ou de non-croyance religieuse, d’expression, de presse, d’association, de procession (sic), et de manifestation. Et comme si cela ne suffisait pas, un amendement de 2004 stipule que « l’Etat protège et respecte les droits de l’homme ».

Dans la réalité, c’est tout le contraire. Parce qu’une batterie de lois interdit toutes ces libertés. La répression des religions non autorisées (notamment catholique) a même été récemment renforcée, et la dernière loi en date est celle qui censure internet. A l’arrivée de Jacques Chirac, un internaute était d’ailleurs condamné à trois ans de prison pour avoir émis sur son site des idées non conformes.

Le 8 octobre dernier, l’agence zenit interrogeait le célèbre opposant Harry Wu, qui vit en exil après avoir passé 19 ans en camp de concentration pour avoir dénoncé l’invasion de la Hongrie par les Soviétiques. Voici sa réponse à la question sur la situation des droits humains en Chine. Elle dit tout et se passe de commentaires. Vous avez eu la fiction Chirac. Voici la réalité.

« La situation est tout simplement tragique. Dans les laogai plusieurs millions (on ne sait pas le nombre exact) d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent, contraints à travailler dans des conditions inhumaines, dans le seul but d’apporter un profit au gouvernement chinois et aux nombreuses multinationales. Et ce n’est pas tout. Des exécutions de masses sont perpétrées. Celles-ci sont suivies de vente d’organes humains. L’exploitation des enfants soumis à des travaux forcés est largement répandue. Les diverses Eglises et communautés de croyants subissent des menaces et des représailles. Avortements et stérilisations forcées sont pratiqués à grande échelle. La psychiatrie en tant qu’instrument d’oppression politique est utilisée de manière abusive. Il s’agit de graves violations des droits humains qui sont perpétrées dans la Chine d’aujourd’hui ! Des faits ignorés par les mass media du monde libre qui ne veulent pas perturber le commerce international. »

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