Codex d'Egbert, archevêque de Trèves, fin du Xe siècle.
L’évangile de ce jour est celui du centurion qui demande à Jésus de venir guérir son serviteur.
En fait il ne lui demande rien, comme le soulignent plusieurs pères. Il dit seulement que son serviteur souffre cruellement. Il lui suffit d’exposer la situation, il sait que Jésus va agir. Et Jésus dit immédiatement qu’il va aller guérir le serviteur. Mais le centurion réplique qu’il n’est pas digne que Jésus entre sous son toit, et qu’il lui suffit de donner un ordre comme il le fait avec ses soldats. « En vérité je vous le dis, je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël. »
Cette histoire comporte plusieurs enseignements. Mais nous sommes au tout début du carême, et c’est l’enseignement pour le carême qui nous intéresse. On le trouve notamment chez saint Jérôme.
Jésus, dit-il, promet immédiatement d’aller guérir le serviteur parce qu’il voit « la foi, l’humilité et la sagesse » (prudentia : sagacité, pénétration, discernement) du centurion.
« La foi : en ce que lui, issu du paganisme, il a cru que le Sauveur pouvait guérir un paralysé. L’humilité : en ce qu’il s’est jugé indigne de recevoir le Sauveur sous son toit. La sagesse : parce que, sous l’enveloppe corporelle, il a vu la divinité cachée. Ce qui allait le secourir, il le savait, ce n’était point ce que pouvaient voir même les incrédules, mais ce qui était caché au-dedans. »
Voilà un beau programme de carême : acquérir par la grâce de Dieu la foi, l’humilité et la sagesse du centurion.