L’église stationnale de ce premier jour de carême après les Cendres est Saint Georges au Vélabre, San Giorgio al Velabro, Sancti Georgii ad velum aureum, au voile d’or.
Les piliers de cette église viennent de temples romains. Le regard est attiré par la fresque de l’abside, où l’on voit saint Georges, en compagnie de la Vierge, du Christ, de saint Pierre et de saint Sébastien, lui aussi soldat et martyr comme saint Georges. Cette fresque date d’environ l’an 1300. Elle est l’une des toutes dernières œuvres romaines héritées des schémas byzantins.
La figure de saint Georges s’impose en ce début de carême, puisqu’il a vaincu le dragon (lequel ne figure d’ailleurs pas sur la fresque). Dom Pius Parsch :
C’est un magnifique symbole du travail du Carême : le Christ s’avance au combat contre les ténèbres, il lui faut combattre le dragon infernal et il doit lui écraser la tête. C’est aussi le devoir du Christ mystique de l’Église. Les catéchumènes, les pénitents, les fidèles doivent combattre le dragon. C’est mon devoir à moi aussi, c’est mon travail de Carême ; je dois conquérir un peu de terre sainte en l’arrachant à la terre ennemie. Puissions-nous nous rappeler souvent que nous sommes les soldats de Dieu. Aujourd’hui, nous combattons sous les drapeaux et sous la conduite du chevalier saint Georges.
L’évangile de ce jour nous parle donc aussi d’un soldat, le centurion païen dont la prière obtient la guérison de son serviteur, et que nous disons chaque fois que le Seigneur vient guérir notre âme.