Les Suisses ont voté à une large majorité en faveur de nouvelles lois plus restrictives sur l’immigration (68 %) et le droit d’asile (67,8 %). Alors qu’il y a souvent des différences entre les cantons (notamment entre les cantons francophones urbains et les cantons alémaniques ruraux), sur ces questions c’est l’unanimité : tous les cantons se sont prononcés en faveur de ces lois.
La presse helvétique souligne qu’il s’agit d’une part d’une lourde défaite des élites intellectuelles, culturelles et religieuses, qui avaient toutes appelé à voter non, et d’autre part d’une lourde défaite politique de la gauche, qui était à l’origine de ce scrutin.
En effet, les lois dont il est question sont des lois qui ont déjà été votées par le Parlement. La gauche, pour les contester, en avait appelé au référendum. Le résultat est sans appel. Cette claque spectaculaire est une belle illustration de l’irréalisme de la gauche, et, comme le souligne Jean-Marie Le Pen dans un communiqué, « du fossé qui s’est creusé entre les prétendues élites et le peuple », en Suisse comme ailleurs.
En outre, la gauche a ainsi offert une éclatante victoire Christoph Blocher, le chef de l’UDC qui est sa bête noire, et qui est le ministre de la Justice et de la Police depuis la forte poussée de son parti aux dernières élections.
La loi sur l’immigration consiste à interdire la venue en Suisse d’étrangers non européens qui ne seraient pas recrutés pour un poste de travail précis. Le candidat devra prouver qu’il dispose de qualifications professionnelles particulières et qu’aucun travailleur suisse ou européen n’a été trouvé pour occuper le poste qu’il convoite. La loi sur le droit d’asile prévoit le rejet sans examen des demandes de « sans-papiers ». Elle supprime l’aide sociale en faveur des déboutés, la remplaçant par une aide d’urgence minimale.
« La Suisse a adopté l’une des législations restrictives en Europe, et d’autres pays pourraient suivre », se lamente le porte-parole du Haut Commissariat pour les réfugiés. C’est tout ce que l’on peut souhaiter.
Mais pour cela, il faut que les peuples puissent s’exprimer. Ce scrutin, constate Jean-Marie Le Pen, montre « la nécessité d’une large extension du recours au référendum pour que soit conduite une politique conforme aux aspirations et aux intérêts de la nation ».