Lu sur Toute l'Europe
Le traité de Lisbonne permettra-t-il une poursuite de l'intégration européenne. Si oui, une Europe fédérale est-elle toujours envisageable ?
JD : Si on entend par l'Europe fédérale quelque chose à l'exemple des Etats-unis, je n'ai jamais pensé que c'était réaliste, parce que les nations existent, avec leur passé, leur histoire. J'ai toujours dit qu'il fallait une fédération des Etats-Nations, dans laquelle nous sommes d'accord sur les points dans lesquels nous exerçons en commun la souveraineté et sur ce qui reste du domaine national, mais où, au sommet, nous avons un système plutôt fédéral qui nous permet de préparer les décisions, de décider et d'agir. Ce n'est pas le cas actuellement. Le traité de Lisbonne apporte quelques améliorations, mais ce n'est pas suffisant.
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Jacques Delors : le traité de Lisbonne n’est pas assez fédéral
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Une bonne prophétie
Jacques Delors sort de son silence : « Le climat qui semble régner entre les chefs d’Etat et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l’Union européenne. Le microbe est de retour » @afpfr #EUCouncil #CoronaVirus #Conseileuropeen pic.twitter.com/FhZhSjZn1w
— Jacques Delors Institute (@DelorsInstitute) March 28, 2020 -
Jean-Pierre Jouyet
Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes est inconnu du grand public. C’est un énarque qui était jusqu’à hier le chef de l’Inspection générale des Finances. Il devait être nommé le mois prochain directeur général délégué d'EDF.
Son mentor était Roger Fauroux, dont il fut directeur de cabinet au ministère de l’Industrie. Puis il a été directeur de cabinet de Jacques Delors président de la Commission européenne, directeur adjoint du cabinet de Jospin à Matignon, directeur du Trésor. C’est un ami, depuis l’ENA, de François Hollande et de Ségolène Royal…
En 2003, quand on lui demandait ce qu’il aimerait faire, il répondait : « Travailler avec ma femme (Brigitte Taittinger, PDG des parfums Annick Goutal), ou devenir commissaire européen. »
La première partie de la réponse était une boutade. La seconde partie, comme son passé auprès de Delors, montre que l’homme est un européiste pur jus. Comme son ministre de tutelle.
Adieu la France que chantait Sarkozy.
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Toujours la subsidiarité
« La façon dont l’UE est actuellement organisée et dirigée conduit à l’échec… Nous devons prendre au sérieux le principe de subsidiarité. »
Le propos est de Martin Schulz, président du Parlement européen (hier devant le parlement de l’Etat de Mecklembourg-Poméranie).
Mais le problème de gouvernance de l’UE ne vient pas du fait que le principe de subsidiarité n’est pas pris au sérieux, il vient du fait que le principe de subsidiarité a été défini à l’envers, et que cette définition, sciemment voulue par Giscard et Delors, est prise très au sérieux par la Commission européenne… Un exemple parmi des centaines : voir ma note précédente.
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« Journée de l’Europe »
Ah oui, j’oubliais, le 9 mai, c’est la « journée de l’Europe ».
Et alors ?
Alors elle passe plutôt inaperçue.
Juste deux petites crottes à signaler :
- le président portugais Anibal Cavaco Silva a choisi ce jour pour ratifier solennellement le traité de Lisbonne ;
- le sénateur-maire de Strasbourg Roland Ries a lancé le « premier cyberjournal entièrement consacré à l’actualité européenne », c’est-à-dire le premier journal électronique exclusivement dédié à la propagande européiste. « Sous la haute autorité de Jacques Delors »... Le premier invité est Elie Wiesel... Et il y a une rubrique « l’Europe coquine » pour tenter d’appâter le chaland... -
Missions, commissions, comités...
Cela faisait de longs jours qu’on n’avait pas eu connaissance de la création d’une nouvelle « mission ». L’imagination gouvernementale était-elle en panne ? Mais non. Voici une nouvelle mission, sur « l’Europe dans la globalisation ». Confiée par l’avocat d’affaires international Christine Lagarde (actuellement ministre de l’Economie) à l’avocat d’affaires international Laurent Cohen-Tanugi, euromondialiste et atlantiste, administrateur et membre fondateur du lobby « Notre Europe » de Jacques Delors.
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Sarkozy et les enfants juifs, suite
Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 85% des personnes interrogées désapprouvent la décision de Nicolas Sarkozy sur les enfants juifs. Et 61% n’acceptent pas non plus que la mémoire d’un enfant de la Shoah soit portée par une classe et non par un élève.
Le Nouvel Observateur a lancé dans son dernier numéro, paru hier, un appel d’« urgence citoyenne », signé Jean Daniel, contre la nouvelle lubie du président. Il a déjà recueilli 1.000 signatures, dont celles de Régis Debray, Jacques Delors, Alain Touraine, Jacques Le Goff... On peut y lire ceci : « Nous adjurons le président de la République de revenir sans attendre sur une proposition qu’il a cru devoir faire dans un lieu déjà communautaire et juif. » Sic.
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Margaret Thatcher
Ce que l’on peut en retenir (si l’on n’est pas irlandais…) :
« Nous n’avons pas réussi à repousser les frontières de l’Etat en Grande-Bretagne seulement pour les voir réimposer au niveau européen par un super Etat exerçant une nouvelle domination à partir de Bruxelles » (discours de Bruges, septembre 1988).
« Nos tympans ont été parasités par les tambours français du Bicentenaire » (1989).
« Bien qu’il eût des manières d’un aristocrate, [Valéry Giscard d’Estaing] avait l’esprit d’un technocrate. »
« L’Europe est un pays brumeux de cinglés où habitent Jacques Delors et ces partisans de l’Europe fédérale » (Rome, octobre 1990)
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Les fédéralistes purs et durs remettent ça
Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit vont lancer demain à Bruxelles, en compagnie de Sylvie Goulard et Isabelle Durant, le « groupe Spinelli » pour « argumenter en faveur d’une intégration européenne plus étroite et se dresser contre le nationalisme et l’intergouvernementalisme qui gagnent du terrain et commencent à saper l'unité européenne ».
Le communiste italien Altiero Spinelli fut le fondateur du Mouvement fédéraliste européen (1943), puis le secrétaire général de l’Union des fédéralistes européens (1962), qui demandent la suppression des Etats nationaux. Membre de la Commission européenne, puis du Parlement européen (toujours communiste), il est le rapporteur d’un projet de traité de l’Union européenne en 1984. C’est un ami de Jacques Delors, qui assiste à ses obsèques en 1986… et apporte tout son soutien au « groupe Spinelli ».
Daniel Cohn-Bendit est un des vice-présidents du Mouvement européen, qui fut fondé en 1948 à La Haye (Altiero Spinelli y était) et financé par la CIA. Sylvie Goulard est la présidente de la section française du Mouvement européen.
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Témoignage chrétien (encore) à l’agonie
L'hebdomadaire Témoignage chrétien lance un appel de détresse dans son numéro daté du 19 février, avec un grand titre sur toute sa une, "Témoignage chrétien va-t-il mourir ?".
"Témoignage chrétien va-t-il mourir ? La simple considération des chiffres comptables ne donne plus au journal que quelques mois d'espérance de vie", écrit le PDG Hubert Debbasch dans son éditorial.
Eh bien tant mieux. Mais ce n'est pas la première fois, et l'on sait que ce genre de presse trouve toujours de généreux donateurs. Pour soutenir le combat contre l'Eglise...
Il est inutile de rappeler ce qu'est Témoignage chrétien. Précisons seulement que dans son numéro précédent un prêtre annonçait qu'il a... excommunié Benoît XVI... (sous la rubrique "Croire"...).
L'appel à sauver le journal est signé notamment par Jacques Delors, Axel Kahn, Cécile Duflot (Verts), Benoît Hamon (PS), Jacques Noyer (ancien évêque d'Amiens), Jack Ralite (PC).