Jean-Marie Le Pen a visité pendant deux heures le Salon de l’Agriculture, au milieu d’une cohue indescriptible. Il a rappelé les grandes lignes de son projet en faveur des paysans, et la perspective d’un « matin des paysans » en raison de la demande mondiale de produits agricoles qui va exploser. « Paysan va redevenir le grand métier de l’avenir. » A condition de prendre le chemin inverse de celui que suit avec obstination l’Union européenne livrée au mondialisme.
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Le Pen au Salon
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Chambres d’agriculture
La FNSEA conforte sa position majoritaire dans les élections aux Chambres d’agriculture. Majoritaire en voix, elle est ultra-majoritaire en sièges, en raison du système électoral conçu pour cela…
On constate que la Confédération paysanne, propulsée lors des élections précédentes par José Bové, chute de 26,8 à 19,6%. Elle perd même la seule chambre d’agriculture qu’elle détenait en métropole, celle de Nantes.
En revanche la Coordination rurale, pourtant plutôt discrète sur le plan médiatique ces derniers temps, progresse de 12,2 à 18,7%.
C’est l’occasion de lire le beau « serment de l’agriculteur », que propose la Coordination rurale aux paysans comme le serment d’Hippocrate s’impose aux médecins :
Le serment de l’agriculteur
Au nom de tous nos ancêtres paysans qui, de siècle en siècle, ont bâti nos pays et façonné leurs merveilleux paysages, je m’engage sur l’honneur à cultiver en bon père de famille.
Pleinement conscient d’être le gérant d’un patrimoine vital pour l’humanité, je m’efforcerai, en toute raison, de conserver la fertilité de la terre nécessaire à la vie des générations futures.
Convaincu de la noblesse et de l’utilité de mon métier, indispensable pour nourrir les hommes, je l’exercerai en pleine responsabilité. En toutes circonstances je m’efforcerai de produire une nourriture saine. Sans jamais cesser de m’émerveiller, je cultiverai la vie avec respect, observant, m’instruisant et m’entourant de conseils avisés pour utiliser le progrès avec discernement.
Entrepreneur libre et responsable, les lois de la nature, que par mon métier j’entretiens, seront mes limites. Elles sont source de sagesse et l’origine de notre bon sens paysan, valeur qui caractérise nos pays dont nous sommes les racines. J’offrirai ainsi, gracieusement à tous la possibilité de partager mon enthousiasme devant la beauté de nos campagnes.
Si je reste fidèle à mon serment puissè-je vivre dignement de ma profession et bénéficier du respect auquel mon métier, le plus utile entre tous, donne droit. Mais si je deviens parjure, qu’un sort contraire m’arrive !
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L’injustice de la Cour de Justice
La Cour de Justice de Luxembourg vient d'infliger à différentes fédérations d'éleveurs une amende record de 12 millions d'euros dont 9 millions pour la seule FNSEA.
Jean-Marie Le Pen réagit :
« Quel crime inexpiable ont-elles commis ? Défendre le revenu des éleveurs qui s'effondrait en s'entendant sur un prix minimum, au moment de la terrible crise de la vache folle en 2001-2002.
« Nous pensons qu'il y avait légitime défense alors que la Commission européenne, responsable de la situation pour avoir supprimé les contrôles aux frontières, en particulier sanitaires, parle de distorsion de concurrence.
« Les Français apprécieront la manière dont Bruxelles défend notre agriculture ou plutôt veut la faire disparaître pour le plus grand profit des pays agricoles de l'hémisphère sud.
« Je propose un contrat de confiance entre le monde rural et les Français pour sauver notre agriculture et notre industrie agro-alimentaire avant la date fatidique de 2013 qui marquera la fin des subventions agricoles. »
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Génocide paysan : toujours plus loin
La Coordination rurale a dénoncé des propos de Mariann Fischer Boel, commissaire européen à l’Agriculture, qui ont été peu commentés. C’était à propos de la réforme de l’OMC concernant le sucre. Selon Mme Fischer Boel, cette réforme n’est pas assez avancée en termes de disparition de nos producteurs. Et cela s’élargissait à tous les autres producteurs :
« S’obstinant à défendre et mener sa politique de terre brûlée, Mme Fischer Boel appelle ainsi tous les agriculteurs “non compétitifs“ d’Europe à cesser leur activité, des producteurs de canards gras aux viticulteurs en passant par les betteraviers ou les producteurs de lait. A l’heure où les préoccupations des citoyens sont tournées vers le développement rural, l’occupation du territoire et l’environnement, cette attitude irresponsable va à l’encontre de tout bon sens. A quoi sert de consacrer des budgets sans cesse croissants au deuxième pilier, si la grand priorité de la politique agricole est de vider les campagnes du plus grand nombre possible d’agriculteurs “non compétitifs“ ? »
Et la Coordination rurale de s’interroger sur le coût de gestion et d’administration de cette destruction de l’agriculture. Elle avait déjà interrogé la Commission à ce sujet, et s’était vu répondre que « les coûts de fonctionnement de la DG Agriculture et Développement rural, ainsi que ceux du cabinet de Madame la Commissaire , n’ont pas fait l’objet d’une évaluation ». Sic. Commentaire de la Coordination rurale : « Que la Commission commence par balayer devant sa porte avant de prétendre faire disparaître la catégorie d’Européens les plus indispensables : ceux qui nous nourrissent ! »