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sarkozy - Page 7

  • Sarkozy pour quoi faire ?

    Dans son discours de La Trinité-sur -Mer, Jean-Marie Le Pen a posé, à propos du ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale proposé par Sarkozy, les questions qui résument tout :

    « Que veut-il en faire exactement ? Est-ce pour donner le droit de vote aux immigrés, comme il l’a proposé en octobre 2005 ? Est-ce pour promouvoir une immigration choisie, qui signifie encore plus d’immigrés, comme il l’a proposé en décembre 2005 ? Est-ce pour régulariser les clandestins, comme il l’a fait durant l’été 2006 ? Est-ce pour créer un droit au logement opposable, qui profitera essentiellement aux immigrés, comme il l’a proposé à la fin de l’année dernière ? Ou est-ce encore pour mettre en œuvre la préférence étrangère rebaptisée discrimination positive, qu’il ne cesse d’appeler de ses vœux ? Est-ce enfin pour favoriser la construction de mosquées et la formation d’imams, comme il le souhaite depuis qu’il a mis en place le Conseil français du culte musulman ? »

  • La démagogie Sarkozy

    Sur TF1, hier soir, un bel exemple d’imposture, version Sarkozy : « Je crois dans la monnaie unique et je crois dans l’Europe, mais moi je n’accepte pas la façon dont est géré l’euro. » Et d’accuser de nouveau la Banque centrale européenne de privilégier la lutte contre l’inflation au détriment de la croissance et de l’emploi : « Quand l’euro s’apprécie de 10 centimes, Airbus a une facture d’un milliard d’euros. »

    L’un des principaux principes du traité de Maastricht, qui a instauré l’euro, est que la Banque centrale européenne est rigoureusement indépendante des pouvoirs politiques. Que Sarkozy, qui « croit dans la monnaie unique », accepte ou n’accepte pas la façon dont est géré l’euro ne peut rien y changer, et ses protestations sont parfaitement vaines. Il s’agit de pure démagogie.

    D’autant que ce principe est intégré dans la Constitution européenne, en faveur de laquelle Sarkozy a fait campagne.

    On commencera à l’entendre quand il dira que le traité de Maastricht était mauvais et demandera que le nouveau traité constitutionnel modifie la règle. On peut toujours attendre...

  • L’héritier de personne

    Invité à dire, ce matin sur France Inter, s’il se sentait l’héritier de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy a répondu : « Je ne me sens l’héritier de personne. La France, c’est la République, ce n’est pas un héritage. »

    Cela correspond aux déclarations de François Bayrou et pourrait également être dit par Ségolène Royal. Voilà qui indique de façon très claire la différence essentielle qu’il y a entre les candidats du système et Jean-Marie Le Pen, qui ne cesse de souligner que la France est un héritage construit au long des siècles par les efforts et les sacrifices des générations qui nous ont précédés, héritage dont nous sommes les héritiers sans mérite, dont nous sommes les usufruitiers, et que nous devons transmettre aux générations suivantes, comme il l’a encore magnifiquement proclamé hier à Lyon.

  • Sarkozy en personne

    Nicolas Sarkozy a confirmé hier soir sur France 3 l’appel lancé par l’UMP quelques heures auparavant, via deux porte-parole du parti, aux maires sans étiquette pour qu’ils apportent leur parrainage aux candidats qui n’ont pas encore les 500 signatures.

    Cet appel, a-t-il dit, n’est « pas simplement » inspiré par la situation de Jean-Marie Le Pen : « Besancenot, on ne peut pas dire qu’il soit proche de moi, il représente l’extrême gauche... Je trouve qu’il serait dommage qu’un homme comme Besancenot ne puisse pas participer à la compétition présidentielle. »

    Et il a jouté : « Moi je combats les idées de M. Le Pen, mais je me battrai pour que M. Besancenot comme M. Le Pen puissent défendre leurs idées. La démocratie ne doit pas être confisquée par un petit nombre de gens. »

    La belle déclaration sur la démocratie qui ne doit pas être confisquée ne trompe personne, et la mise en avant du cas Besancenot non plus. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, avait tout loisir pour avancer vers la proportionnelle ou modifier le système aberrant des parrainages. Bien entendu, les socialistes s’indignent, pas à propos de Besancenot, mais à propos de Le Pen. Mais Sarkozy croit fermement qu’il a absolument besoin que Le Pen soit présent, et il va donc jusqu’à « se battre » pour cela : en paroles, certes, mais le signal est clair, et l’on ne va pas s’en plaindre...

  • UMP et parrainages : le commentaire de Jean-Marie Le Pen

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Jean-Marie Le Pen salue l’initiative du conseiller général UMP André Danet qui lui apporte son parrainage et invite ses amis et collègues à faire de même.

    Il salue également l’appel de l’UMP aux élus non membres de partis politiques pour qu’ils parrainent les candidats qui n’ont pas encore réuni les 500 signatures.

    Parfaitement conscient des vraies raisons de ce soudain empressement démocratique, qui résulte en fait des savantes analyses électorales de Nicolas Sarkozy, il se félicite néanmoins que soit ainsi mis en évidence l’absurdité d’un système que le gouvernement UMP avait tout loisir de réformer mais qu’il a laissé perdurer et qu’il voit aujourd’hui se transformer en boomerang.

  • Parrainages de Le Pen : l’UMP s’active...

    Un conseiller général UMP de Rouen, André Danet, publie un communiqué pour dire qu’il apporte son parrainage à Jean-Marie Le Pen. Affirmant « se ranger aux souhaits de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Alain Madelin », il explique qu’il serait « contraire à l’esprit de nos institutions et extravagant » que Le Pen ne soit pas présent, et aussi que cela nuirait à Sarkozy à la présidentielle et à l’UMP aux législatives. En conséquence il « invite ses amis et collègues du département de Seine-Maritime à assumer leur responsabilité civique en faisant de même »...

    Au point de presse hebdomadaire de l’UMP, les porte-parole Luc Chatel et Valérie Pécresse ont quant à eux lancé un appel aux élus non membres de formations politiques pour qu’ils apportent leur parrainage aux candidats qui n’ont pas encore les 500 signatures, car « les principaux courants de pensée qui existent dans notre pays doivent être présents », « tous les candidats doivent pouvoir se présenter », c’est « une nécessité démocratique », etc. « Les idées de Jean-Marie Le Pen ne sont pas les nôtres, la meilleure façon de les contredire, c’est de les contredire en face », a ajouté Valérie Pécresse.

    On sait que la vraie raison est que Sarkozy est persuadé que si Le Pen est présent au premier tour il récupérera 80% de ses électeurs au second tour, tandis que si Le Pen n’est pas présent il ne récupérera au mieux que 50% d’électeurs potentiels qui se seront dispersés au premier tour... chez Bayrou ou à l’extrême gauche.

    Ce qui est amusant est de voir ainsi Sarkozy participer activement à la dédiabolisation du Front national...

  • La « politique de la vie » selon Sarkozy

    Nicolas Sarkozy a présenté hier, dans un discours à Bordeaux, sa « politique de la vie ».

    Cela « commence en faisant la guerre aux causes de la guerre », à savoir le... réchauffement climatique, le gaspillage, la pauvreté.

    Et d’embrayer sur l’éducation, la santé, la culture...

    Avant de faire allusion à la souhaitable euthanasie sous couvert du fait que « nul ne peut rester indifférent à la souffrance extrême ».

    Et de conclure sur le « combat écologique », et in fine l’affirmation qu’il faut procurer « à chacun les moyens de faire de sa vie une aventure dont il sera le héros »...

  • Parrainages : l’aberration

    Il y a ceux qui continuent de dire : Le Pen bluffe, il se pose comme d’habitude en victime, mais il a déjà ses 500 parrainages. Ceux-là sont tout simplement des menteurs, car en 2002 les portes du Paquebot leur étaient ouvertes, et ils ont pu constater que Le Pen disait vrai, qu’il a atteint les 500 parrainages au dernier moment, par une exceptionnelle mobilisation des cadres et militants du Front national, y compris le dimanche de Pâques. Hier, Jean-Marie Le Pen a demandé aux salariés du Paquebot, sur la base évidemment du volontariat, de venir samedi et dimanche pour téléphoner aux maires. Or ce n’est pas le genre de la maison de gâcher le week-end des salariés pour faire du « bluff ».

    A contrario, il y a ceux qui prétendent que Le Pen fait le martyr mais qu’en réalité il ne veut pas se présenter, car il voit qu’il ne pourra pas être au second tour : l’affaire des parrainages est un bon prétexte. Ceux-là ne connaissent vraiment pas le personnage. Même s’il voyait qu’il ne peut pas être présent au second tour, il continuerait de se battre. Mais en outre l’hypothèse est fausse. Le Pen est persuadé qu’il sera au second tour, et ce ne sont pas les sondages officiels du moment qui peuvent le faire changer d’avis, y compris leur soudaine passion pour Bayrou. Même en en restant à ces sondages, sans autre considération (et il y en a bien d ‘autres, de fond), Le Pen est nettement plus haut qu’il ne l’était en 2002. Ce n’est assurément pas un motif de baisser les bras... Doit-on rappeler qu’en 2002, dans les sondages, Le Pen était quatrième, à un niveau plus bas qu’aujourd’hui, derrière Chirac, Jospin et Chevènement ?

    Mais il y a aussi ceux qui s’inquiètent sérieusement d’une éventuelle absence de Le Pen. Le phénomène prend des proportions étonnantes dans l’appareil de Nicolas Sarkozy, comme en témoigne Le Figaro de ce jour.

    L’éditorial commence par faire litière de soi-disant « bluff » de Le Pen, puis il dénonce le « système absurde des parrainages », et explique pourquoi Sarkozy croit avoir besoin de Le Pen pour remporter la présidentielle, avant de finir par une belle protestation démocratique : quoi qu’il en soit des intérêts des uns et des autres, c’est une « injure à l’esprit de la démocratie » que 30% des électeurs de 2002, déjà privés de représentation à l’Assemblée nationale, puissent être « interdits d’expression à la présidentielle ».

    Pourquoi Nicolas Sarkozy et ses conseillers pensent-ils qu’ils ont besoin de Le Pen ? C’est que, si Le Pen est présent au premier tour, Sarkozy, qui pose évidemment en principe qu’il arrive premier et Le Pen troisième, peut espérer récupérer les deux tiers de ses électeurs. Mais que, si Le Pen est empêché, il ne peut plus compter que sur la moitié de l’électorat potentiel de Le Pen, ce qui peut suffire à lui faire perdre le scrutin.

    On pensera ce qu’on veut de l’analyse, mais ce qui importe est que c’est celle de l’équipe de Sarkozy, et que Le Figaro la porte sur la place publique.

    Dans un article, Le Figaro cite ensuite le directeur de campagne de Sarkozy, Claude Guéant : « Tous les analystes de l’opinion nous disent que le report de voix de Le Pen se ferait moins bien... mais nous avons encore jusqu’au 16 mars » (date limite de dépôt des parrainages ).

    « Jusqu’au 16 mars pourquoi faire ? », s’interroge Le Figaro. Sarkozy ne peut pas demander à des maires UMP de signer pour Le Pen. Cela se saurait inévitablement et serait pain béni pour la gauche. Ce que l’on constate est une montée en puissance de la « déculpabilisation », comme dit Le Figaro. Plusieurs déclarations de responsables UMP, peu à peu, ont insisté sur le fait que tous les courants de l’opinion devaient être représentés, que Le Pen devait pouvoir être candidat, et l’on souligne même aujourd’hui, comme Brice Hortefeux, ami et porte-voix de Sarkozy, qu’accorder son parrainage, à quelque candidat que ce soit, « c’est tout simplement choisir de faire vivre la démocratie ».

    Signe évident qu’à l’UMP on sait très bien que Le Pen n’a pas ses parrainages, l’équipe de Sarkozy est passée à la vitesse supérieure, et Le Figaro est chargé de le faire savoir : deux maires UMP ont écrit à leur parti pour faire savoir que Sarkozy n’avait pas besoin de leur parrainage et qu’ils avaient l’intention de signer pour Le Pen. Autrement dit, non seulement un maire UMP qui signe pour Le Pen ne se fera pas taper sur les doigts (il y a quelques mois c’était interdit), mais il est en quelque sorte cité en exemple...

    Quoi qu’il en soit des résultats de ces gesticulations, c’est une nouvelle preuve que le système des parrainages, tel qu’il est aujourd’hui, est une aberration.

  • Sarkozy et l’urgence d’abdiquer la souveraineté

    Nicolas Sarkozy a tenu une longue conférence de presse sur les questions internationales. Il en ressort essentiellement qu’il s’est affirmé une fois de plus comme un partisan résolu de la destruction de ce qui reste de la souveraineté française.

    Il a déclaré en effet que « la première urgence de notre politique internationale » devait être de « résoudre la crise institutionnelle européenne » ouverte par les non français et néerlandais à la Constitution. La résoudre comment ? La réponse est immuable : par un « traité simplifié » qui conserve le pire de la Constitution européenne : une présidence stable du Conseil européen, un ministre européen des affaires étrangères, une extension du domaine de la majorité qualifiée notamment « en matière pénale, judiciaire et d’immigration », une extension des domaines d’intervention du Parlement européen.

    La première urgence de notre politique internationale, pour Sarkozy, est d’élaborer et mettre en œuvre un traité qui interdira à la France d’avoir une politique internationale. Car il n’y aura pas d’autre choix que de suivre celle du ministre européen ad hoc.

    Et pour faire bonne mesure, il veut étendre la majorité qualifiée, c’est-à-dire interdire la possibilité à un Etat membre de refuser ce qui aura été décidé par ses partenaires, notamment dans des domaines spécifiquement régaliens : la justice et l’immigration. En réalité, et il le dit clairement, Sarkozy veut en finir avec le droit de veto, donc avec le dernier vestige de respect des souverainetés nationales : « Je suis convaincu qu’il faut changer la règle de l’unanimité. Il n’est pas concevable qu’un seul Etat membre, voire deux, puissent empêcher l’Union d’avancer. » (Par exemple, il n’est « pas concevable » que le peuple français puisse dire non à la Constitution européenne…)

    Et en étendant les domaines d’intervention du Parlement européen il abaisse encore les Parlements nationaux qui sont déjà à 75 ou 80% de simples chambres d’enregistrement des décisions européennes.

    Certes tout cela n’est pas nouveau. C’est l’essentiel de la Constitution européenne, que Sarkozy entend donc garder tel quel, et faire voter par le Parlement pour éviter que le peuple français vote mal une nouvelle fois…

  • Nicolas copie sur Ségolène

    On apprend que Nicolas Sarkozy a confié à un groupe d’experts, présidé par Alain Bauer, la mission de jeter les bases d’une « police de quartier ».

    Il se trouve que la « police de quartier » est l’une des 100 propositions de Ségolène Royal.

    Les membres de la mission Bauer affirment qu’il s’agit d’une « coïncidence », et soulignent que leur groupe a été constitué avant le discours programme de Ségolène Royal.

    Sans doute. Mais dans son discours, Ségolène Royal a récité une bonne partie du « projet socialiste pour la France ». Où l’on peut lire notamment : « Nous mettrons fin aux inégalités face à l’insécurité en rétablissant une sécurité publique de proximité avec une implantation pérenne de la police dans tous les quartiers. » Ce texte a été publié le 10 juin 2006.

    Le plus amusant est que cette police de proximité, que le PS veut « rétablir », avait été instituée par le gouvernement Jospin, et qu’elle fut supprimée par Nicolas Sarkozy dès sa première arrivée au ministère de l’Intérieur en 2002…