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Liban - Page 8

  • Menaces israéliennes

    L’armée israélienne a fini par se retirer du Sud Liban. Quoique pas vraiment, puisqu’elle garde le contrôle d’un village. C’est pourquoi le patron de la Finul a seulement parlé de « progrès significatifs ». Car, outre le fait qu’il reste donc des soldats israéliens au Liban, l’armée de l’air continuera de survoler le territoire libanais « tant que les deux soldats enlevés par le Hezbollah n’auront pas été rendus ».

    D’autre part, Benjamin Ben Eliezer, ministre des Infrastructures, a déclaré à la radio militaire : « Mon impression est que la guerre pourrait reprendre au Liban d’ici trois à quatre mois », car « les arrangements mis au point pour le Sud-Liban après le retrait israélien ne tiendront pas ».

    La radio militaire israélienne a également annoncé que l’armée a déployé des troupes du côté de la frontière avec le Liban en prévision d’une éventuelle escalade...

  • Israël au Sud Liban (suite)

    Toujours à Marouahine, cet après-midi, quatre chars Leclerc du bataillon français de la Finul se sont retrouvés nez à nez avec deux chars israéliens. Le face à face a duré 20 minutes. Et après ? Eh bien les chars français se sont retirés, après l’arrivée d’observateurs de l’ONU. Et les Israéliens ont confisqué les papiers et le matériel des photographes de presse qui étaient présents…

  • Israël au Sud Liban

    Communiqué de l’armée libanaise, hier après-midi : « Une force ennemie, composée d’un char et de trois jeeps, a effectué une incursion pendant une heure dans le village de Marouahine, a installé un barrage sur la route principale et a procédé à des vérifications d’identité d’automobilistes. »

    La veille, l’armée israélienne était intervenue de même, pendant trois heures et avec des forces plus importantes. L’armée libanaise faisait savoir ensuite que « les deux jeeps ont regagné la Palestine occupée, alors que les cinq chars se sont installés sur une colline à l’est de Marouahine. »

    Le président du syndicat des rédacteurs libanais a protesté de son côté contre les « pratiques agressives israéliennes » visant les journalistes et photographes à Marouahine.

    Ce ne sont que deux des centaines de violations de la résolution 1701 dont le gouvernement libanais tient le décompte à disposition des Nations Unies.

  • Israël viole la résolution 1701

    Une réunion entre négociateurs libanais et israéliens et l’ONU s’est achevée sans accord sur les prochaines étapes du retrait de l’armée israélienne qui occupe encore au Liban une dizaine de positions. Aucune autre réunion n’est prévue cette semaine.

    Les Israéliens avaient assuré qu’ils se retireraient définitivement à partir du moment où 5 000 soldats de l’ONU seraient déployés. Or c’est le cas depuis la semaine dernière.

    Israël viole donc ouvertement la résolution 1701.

    En outre le ministre israélien de la Défense a affirmé que l’aviation continuerait de survoler le Liban. Certes, les avions israéliens survolaient le territoire libanais avant la guerre, passant à basse altitude au-dessus de Beyrouth plusieurs fois par semaine afin de bien montrer qui est le maître. (J’en ai été témoin il y a deux ans, et ça fait vraiment peur quand on n’est pas averti.)

    Il n’empêche que c’est une autre violation de la résolution 1701.

  • Samir Geagea et l’avenir du Liban

    Deux jours après le gigantesque rassemblement du Hezbollah à Beyrouth, les Forces Libanaises ont fait une démonstration de force, de leur côté, hier dimanche, sur l’esplanade de la basilique Notre-Dame du Liban à Harissa. Cette manifestation n’avait pas été voulue comme une réponse au Hezbollah, puisqu’il s’agissait de la messe annuelle en souvenir des martyrs de la guerre civile. Mais le choc des deux puissances antagonistes était rendu manifeste.

    Au-delà des discours, sur lesquels on peut épiloguer à l’infini (derrière les pétitions de principe très tranchées, ils sont pleins de subtilités très orientales), ce qui apparaît manifestement est que Samir Geagea s’est posé dimanche en personnalité de tout premier plan. Lorsqu’il est sorti de prison, après 11 ans de cachot, on disait que les jeunes ne le connaissaient pas et qu’il n’était plus qu’un témoin de l’histoire de la guerre civile. La messe de Harissa a confirmé de façon éclatante ce qu’on voyait s’affirmer depuis plusieurs mois, notamment pendant la guerre entre le Hezbollah et Israël : Samir Geagea est aujourd’hui l’une des principales autorités politiques du Liban, avec Hassan Nasrallah qui a réalisé (à quel prix) une véritable OPA sur la communauté chiite, et Walid Joumblatt, le chef de la petite communauté druze, dont les positions sont aujourd’hui très proches de celles du chef des Forces Libanaises.

    L’ascendant de Samir Geagea sur la communauté chrétienne est d’autant plus fort que la position du général Aoun est incompréhensible : lui qui avait lancé de façon inconsidérée une guerre suicidaire contre la Syrie est aujourd’hui l’allié du Hezbollah soutenu par la Syrie.

    Du reste c’est toujours la Syrie qui est le problème. Cela était très clair dans le discours de Samir Geagea, derrière les vives attaques contre le Hezbollah : « La Syrie ne reconnaît toujours pas le Liban, et c’est pour cela qu’elle refuse de délimiter ses frontières et d’établir des relations diplomatiques et c’est pour cela que nous voulons continuer à résister. » Il en était de même dans les propos de Walid Joumblatt tenus le même jour : « Le différend essentiel » avec Hassan Nasrallah, a-t-il dit, est l’allégeance du Hezbollah au régime syrien qui entend recouvrer sa mainmise sur le Liban.

    Il est significatif que tant Nasrallah que Geagea réclament une « union nationale », et que l’un et l’autre lui donnent un contenu radicalement différent. C’est tout le problème du Liban, qui ne pourra se résoudre que lorsque les uns et les autres donneront à cette expression le même sens. Ce qui suppose d’une part que le Hezbollah, mais aussi certains clans chrétiens (ne les oublions pas) acceptent de jouer pleinement le jeu libanais et non le jeu syrien, d’autre part que les chrétiens jouent le jeu d’un Etat multiconfessionnel, ce qui n’était le cas, hier à Harissa, ni de celui-ci qui regrettait que les chrétiens aient combattu les chrétiens alors qu’il faut combattre les musulmans, ni de celui-là qui brandissait un drapeau américain en disant qu’il « aime les Américains parce qu’ils sont contre les musulmans ».