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Iran - Page 2

  • Bush fait chou blanc

    George Bush était allé en Arabie saoudite pour tenter de rallier le royaume à sa politique contre l’Iran.

    Lors d’une conférence de presse conjointe avec Condoleezza Rice, le prince Saoud al-Fayçal, ministre des Affaires étrangères, a répondu à une question sur la « menace » iranienne : « L’Iran est un pays voisin, un pays important dans la région. Nous n’avons bien sûr rien contre l’Iran. »

  • Bruits de bottes

    George Bush et Nicolas Sarkozy font chacun de leur côté une tournée dans le Golfe. Le premier a commencé par les émirats avant de se rendre en Arabie saoudite, le second fait le contraire. Les deux hommes vont quasiment se croiser à Ryad.

    Or, au cours de son périple, George Bush multiplie ses dénonciations de l’Iran, avec des accents qui ressemblent à une préparation à la guerre.

    A Abou Dhabi, il a accusé l’Iran d’être « le principal Etat à parrainer le terrorisme dans le monde ». Il a ajouté que « les actions de l’Iran menacent la sécurité des pays à travers le monde », et que les Etats-Unis « renforcent donc leur vieil engagement en matière de sécurité auprès de leurs amis dans le Golfe et rassemblent des amis dans le monde pour faire face à ce danger avant qu’il ne soit trop tard ».

    Lors de sa visite à la base américaine du Koweit, le général Petraeus a déclaré que les attaques contre les soldats américains en Irak avaient augmenté, « suivant un facteur d’environ deux ou trois », depuis le début de l’année, et qu’il s’agissait d’attaques aux EFP, bombes d’origine iranienne selon les Etats-Unis. George Bush venait de demander à l’Iran de cesser de soutenir les groupes combattant les Américains en Irak.

    En ce qui concerne l’incident naval du 6 janvier, le Pentagone a fait savoir qu’il s’agissait du troisième incident, et que c’était le plus grave des trois.

    Toutefois, la vidéo diffusée par le Pentagone vendredi ne comporte plus le message menaçant de faire exploser les navires américains « dans quelques minutes ».

    Plusieurs spécialistes estiment que le message pouvait émaner de « Filipino Monkey » (le singe philippin), appellation sous laquelle une ou plusieurs personnes écoutent les échanges radio et se mêlent aux conversations en proférant des insultes.

     S’il en est ainsi on ne voit pas en quoi l’incident du 6 janvier, à supposer qu’il s’agisse d’un incident, serait plus grave que celui du 19 décembre, quand des tirs de sommation furent lancés à l’approche d’une vedette iranienne...

  • L’inquiétante guerre des vidéos

    Dimanche dernier, le Pentagone dénonçait une agression iranienne contre des navires américains. Vidéo à l’appui, il affirmait que des vedettes iraniennes s’étaient approchées de ces navires de façon très menaçante, et que l’une d’elles annonçait par radio qu’elle allait les « faire exploser dans quelques minutes ». Le gouvernement américain condamnait avec énergie cette « provocation », et à son arrivée en Israël George Bush menaçait l’Iran de riposte militaire en cas d’agression : « Toutes les options sont sur la table pour protéger nos biens. »

    En Iran, les Gardiens de la Révolution ont répliqué que les images américaines étaient truquées, et ont diffusé leur propre vidéo, où l’on voit un contrôle de routine : les vedettes iraniennes demandent aux navires américains de s’identifier, ce que font ceux-ci en précisant qu’ils se trouvent dans les eaux internationales.

    Un porte-parole de la Ve Flotte américaine, contacté par l’AFP, donne une version en quelque sorte intermédiaire. Le lieutenant John Gay, qui par sa fonction ne peut évidemment pas démentir le Pentagone, affirme que les vedettes iraniennes avaient agi « de manière très provocante et agressive », mais il ajoute qu’il est techniquement impossible de savoir d’où provenaient les menaces proférées par radio.

    Comme on ne peut faire confiance ni à l’une ni à l’autre partie, on ne sait pas de quel côté est la manipulation. Mais on ne peut pas écarter l’hypothèse que les Américains aient pu fabriquer une « provocation ». Dans le but évident de riposter, ce qui aurait lieu après une seconde « provocation »... On ne peut que souhaiter que ce ne soit pas le cas.

  • Un besoin urgent

    Dans le cadre de la rallonge budgétaire de 42,3 milliards de dollars que le gouvernement de George Bush demande au Congrès, le Pentagone réclame près de 88 millions de dollars, arguant d’un « besoin opérationnel urgent », pour achever le développement d’une bombe expérimentale anti-bunker et modifier les bombardiers furtifs B-2 afin qu’ils puissent les larguer.

    Ils se sont intéressés à cette bombe à peu près au moment où les Iraniens ont commencé à enterrer leur site d’enrichissement d’uranium de Natanz, fait savoir John Pike, directeur de GlobalSecurity.org.

  • Les Pasdarans classés « terroristes » ?

    Selon des sources américaines aussi anonymes qu’officielles (sic), les Etats-Unis ont l’intention d’inscrire les Pasdarans iraniens, les Gardiens de la révolution islamique, sur la liste des organisations terroristes.

    Cela pourrait être un pas de plus vers la guerre contre l’Iran. En s’en prenant aux Pasdarans, Washington donnerait le signal qu’il est prêt à agir de manière unilatérale. Mais cette annonce n’a peut-être pour seul but (en tout cas dans un premier temps) que de faire pression sur le conseil de sécurité de l’ONU pour que soient adoptées des sanctions plus fermes contre l’Iran.

    S’en prendre aux Pasdarans, c’est s’en prendre au principal pilier du régime iranien, et aujourd’hui au régime lui-même, puisque Mahmoud Ahmadinedjad et cinq ministres sont des leurs. Et les Etats-Unis ostraciseraient ainsi pour la première fois une structure militaire gouvernementale : ils alignent 100.000 soldats, et ont un meilleur armement que l’armée régulière.

    Mais en outre, les Pasdarans sont devenus une gigantesque puissance économique. D’abord présents dans l’industrie d’armement et dans le BTP, ils ont diversifié leurs activités, et l’arrivée des leurs au gouvernement leur a permis d’obtenir de gros contrats de développement de l’industrie gazière. Or, leur coller l’étiquette terroriste, c’est interdire toute transaction financière et commerciale avec eux.

    La réaction a été sans surprise : « L’âme des Gardiens a terrifié les ennemis de ce régime et de la révolution... La victoire historique sera avec les fils de l’islam contre les infidèles du monde... »

  • Le Pen et l’Iran

    Sur Europe 1, ce matin : « Quel inconvénient y a-t-il à ce que l’Iran enrichisse de l’uranium ? (...) Le problème le plus important de politique étrangère est de savoir s’il va y avoir la guerre en Iran. La France doit jouer de toutes ses forces son rôle d’intermédiation pour sauver la paix, parce qu’il y a des va-t-en guerre, des gens qui sont prêts à faire la guerre, voire la guerre nucléaire, avec l’Iran, dont les conséquences seraient catastrophiques. (...) Les Iraniens se défendent (de tout projet de nucléaire militaire). Je ne suis pas forcé de les croire, mais je ne suis pas forcé de croire non plus que la possession par l’Iran de la bombe aurait des conséquences plus graves que la possession par Israël ou le Pakistan ou la Chine ou l’Inde. »

  • Menaces sur l’Iran

    Les accusations américaines de l’Iran comme responsable de ceci et de cela en Irak sont désormais incessantes. Il y a eu les « preuves » de l’implication de l’Iran dans les troubles, il y a eu les inscriptions iraniennes sur des armes trouvées en Irak, et voici que le renseignement militaire américain fait savoir qu’il a la « preuve » que des extrémistes irakiens apprennent en Iran le maniement d’explosifs capables de percer les blindés.

    Il n’y a pas besoin de preuve de quoi que ce soit pour savoir que l’Iran est chez lui dans les régions chiites d’Irak, et que les chiites irakiens sont chez eux en Iran. Et comme les Iraniens ne sont pas précisément des amis des Américains, les conséquences vont de soi. Les Américains sont certes naïfs, criminellement naïfs, mais pas au point, tout de même, de découvrir cette réalité.

    La seule explication de ces gesticulations est de préparer l’opinion à une prochaine offensive contre l’Iran. C’était aussi les « preuves » contre Saddam Hussein (celles-là totalement fausses) qui avaient justifié la guerre en Irak. Pour le général Leonid Ivashov, ancien chef d’état-major interarmes de la Fédération de Russie, il ne fait aucun doute que le Pentagone a planifié des attaques aériennes, y compris atomiques, sur l’Iran d’ici la fin avril. Selon lui, la seule inconnue réside dans l’approbation du Congrès, désormais à majorité démocrate.

  • El Baradei et l’Iran

    Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed El Baradei, a déclaré au forum de Davos : « Une intervention militaire contre l’Iran serait contre-productive et catastrophique. J’espère qu’on va cesser de parler d’intervention militaire. »

    Or c’est exactement ce que disait le même El Baradei avant l’invasion de l’Irak…

    Et il a rappelé : « En Irak, nous nous sommes fondés sur de fausses informations, nous nous sommes engagés dans une guerre et cela a été une catastrophe. »

    En disant « nous », il ne parle pas de lui, puisqu’il n’avait cessé de souligner que l’Irak n’avait ni armes atomiques ni programme nucléaire.

    Aujourd’hui il dit de même, à propos de l’Iran : « Nous n’avons pas vu d’installation permettant de produire l’arme nucléaire. »

    Mais à la différence de l’Irak, l’Iran a une capacité nucléaire : « Ont-ils le savoir ? Certainement, ils ont le savoir. Est-ce que vous allez bombarder le savoir ? »