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Louvain : il est viré

Stéphane Mercier a été discrètement licencié par l'Université catholique de Louvain. Le licenciement, prononcé sans motif le 31 mars, a pris effet le 1er avril.

Le premier communiqué de l’université a disparu du site… Je l’avais repris in extenso. Il a été supprimé parce qu’il est inexact que « le droit à l’avortement est inscrit dans la loi belge », et parce que de partout on leur demande quelles sont donc exactement « les valeurs portées par l’université » qui sont à ce point en contradiction avec la condamnation de l’avortement.

On lira avec intérêt l’entretien de Stéphane Mercier avec Jeanne Smits que publie Réinformation.tv.

Commentaires

  • Entre les autorités universitaires au niveau supérieur et M. Mercier, il doit bien y avoir des responsables de niveau intermédiaire, comme un directeur de département.

    Ces autorités-là se sont-elles manifestées ?

    Comment ont réagi les professeurs de diverses disciplines ?

  • Pierre René Mélon dans son commentaire du mercredi 29 mars 20 h 07 à la note Louvain nous donné la réaction de 2 professeurs émérites de l'UCL. S'il y a d'autres réactions favorables à Stéphane Mercier ce n'est pas par les médias, ni les autorités de l'UCL, ni par l'épiscopat belge que nous l'apprendrons.

  • " Le licenciement, prononcé sans motif le 31 mars, a pris effet le 1er avril."
    Quand les dirigeants de l'UCL seront condamnés aux Prud'hommes (ou l'équivalent belge), ils pourront toujours dire que c'était une blague.
    Cette rapidité servile à éliminer les gêneurs me fait penser aux régimes nazi et communiste.

  • Tout à fait. Il n'y a qu'à voir la pendule à treize coups qu'on fait encore à Heidegger, pourtant bien meilleur philosophe que Husserl, pour avoir pris sa place de recteur à l'Université de Fribourg.

  • Encyclique Veritatis Splendor, n°116:

    "Vis à vis des institutions catholiques, une responsabilité particulière s'impose aux évêques (...). C'est leur devoir, en communion avec le Saint-Siège, de reconnaître ou de retirer, dans les cas de graves incohérences, le qualificatif de "catholiques" aux écoles, aux universités, aux cliniques ou aux services médicaux-sociaux qui se réclament de l'Eglise"

    Qu'attend donc l'épiscopat belge pour agir?

  • nous en conclurons que les évêques belges n'ont pas de couilles

  • À Stavrolus :

    La mention de Heidegger ici est inattendue.

    Trois observations en tout cas.

    Sauf erreur, Heidegger a pris la succession de Husserl pour la chaire de professeur, mais non pas pour la fonction de recteur.

    Est-ce que Heidegger est un meilleur philosophe que Husserl ? On en pensera ce qu'on voudra selon son orientation métaphysique. Son discours du rectorat n'inspire pas un sentiment d'admiration très fort :
    http://paris8philo.over-blog.com/article-17768771.html

    Pour le reste, moralement, Heidegger s'est très mal conduit. Il est totalement indéfendable.

  • Puisque vous voulez être précis, il faut dire que Husserl n'a pas été Recteur mais qu'Heidegger l'était lorsque son ancien maître a perdu sa chaire.
    Comme catholique, je devrais m'en tenir à Aristote et à saint Thomas. Il est notoire que la philosophie allemande post-kantienne, par son relativisme, a produit une race de théologiens hybrides, dont le type est le protestant Rudolf Bultmann, qui n'ont rien apporté à la philosophie, tout en défendant une approche très moderniste du Nouveau Testament. Pour simplifier : "Du Christ, faisons abstraction des miracles, car nous ne sommes plus des enfants !" C'est à mon sens vider l'Evangile de son contenu.

    La phénoménologie et l'existentialisme, représentés par Husserl, Sartre et Merleau-Ponty, ont complètement gangrené l'Université française. Il s'agit d'une pensée athée jusque dans sa structure puisqu'elle récuse toute transcendance, en tout cas toute connaissance possible qui serait de l'ordre d'une métaphysique, voire d'une ontologie. A l'inverse, Martin Heidegger, très mal vu d'une Université où la communauté juive est très bien représentée (sans parler de la franc-maçonnerie...), respire l'ontologie par tous les pores. C'est à vrai dire son seul sujet. C'est pourquoi j'aime beaucoup (bien qu'il fût agnostique, sinon athée, après avoir été -il faut le rappeler - très fervent catholique dans sa jeunesse) le lire, le relire et le méditer, tandis que Husserl et Merleau-Ponty m'endorment immanquablement. Du reste, au Panthéon de la philosophie, on place Socrate, Aristote, Leibniz, Kant ou Hegel, parce qu'ils nous parlent de métaphysique, la question soulevée par Leibniz : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" étant d'un intérêt plus fondamental que celles qui mobilisaient Freud, Durkheim, Sartre ou Levinas. C'est, à vrai dire, la seule vraie question.

  • À Dauphin :

    La réaction mentionnée était celle de deux professeurs honoraires. Quand on n'est plus en activité, on a les coudées plus franches.

    Ce que je visais, c'est les professeurs qui exercent actuellement. Là, il faut se mouiller un peu.

    Mais je précise que je pensais aux professeurs (au sens précis) donc des gens en principe protégés par leur statut et au sommet de la hiérarchie universitaire. Quand on n'est pas titulaire, ou même si on n'est pas professeur en titre, on risque gros. Même un professeur peut risquer le mépris s'il ne rentre pas dans les clous.

    Le problème avec M. Mercier, c'est qu'il était chargé de cours, donc avec la position la plus faible, la plus précaire.

    Note sur Bricmont. - Bricmont a acquis la gloire avec le livre ravageur écrit avec Sokal. Par la suite, ses positions "antisionistes" peuvent susciter des appréciations diverses (les miennes sont défavorables). Réalistement, être soutenu par Bricmont peut desservir, alors même que les propos qu'il a co-signés à cette occasion sont, sans aucun doute, parfaitement honorables.

  • À Stavrolus :

    Heidegger a été assez bien reçu dans certains secteurs de l'université française, qui ont longtemps tout fait pour nier la plus que complaisance du supposé "plus grand philosophe du XXe siècle" envers le Führer.

    Freud, Durkheim, ne sont pas habituellement cités comme philosophes à proprement parler.

    En matière philosophique, il faut reconnaître de fortes préférences qu'on a ou qu'on n'a pas.

    J'aurais en tout cas tendance à dire que si, comme c'est mon cas, on éprouve une grande estime pour Leibniz, qui s'efforçait à la clarté, on en éprouve beaucoup moins pour Heidegger et ses laborieux jeux lexicaux, que je tiens pour mi-esbroufe mi-autoillusion. Je n'ai jamais non plus saisi l'intérêt de ses diatribes anti-techniciennes.

    Métaphysique mise à part, moralement, Heidegger était un personnage detestable, et ceci est perceptible qu'on soit juif ou pas (puisque vous tenez à impliquer négativement la "communauté juive", qui, décidément, est coupable d'une infinité de méfaits).

  • Freud et Durkheim sont au programme de la classe de terminale et Durkheim est tombé à l'agrégation interne de philosophie, en 2015 si je ne m'abuse, l'autre texte (sur la société) étant de Spinoza. Deux philosophes israélites en l'occurrence (sans doute un hasard), là où Rousseau aurait pu avantageusement trouver une place un brin plus relevée (d'un point de vue strictement littéraire s'agissant de Spinoza, dont il est assez proche ; littéraire et philosophique pour ce pauvre Durkheim qui ne devrait rien avoir à faire dans le programme, je vous l’accorde volontiers).

    Je ne partage pas, cela va sans dire, votre aversion pour Heidegger, qui n’a guère les honneurs des manuels (pas même un texte dans le Magnard de Terminale L) et qu’on oubliera avantageusement au profit de Levinas et surtout de Merleau-Ponty dans une copie d’agrégation, si l’on veut éviter la recale. Puisque vous n’argumentez pas, je n’argumenterai pas non plus, sauf à écrire que, pour avoir un tout petit peu (vraiment un tout petit peu, ce n’est nullement ici de la fausse modestie) fréquenté les philosophes, je peux comprendre qu’on puisse être allergique à certaines formes de pensée transversales, qui parcourent la philosophie occidentale, oscillant entre la terrifiante logique de l’aliéné (Spinoza, Wittgenstein) et l’illuminisme quasi irrationnel (Bergson, Freud, Durkheim, Levinas). Je ne saurais reprocher à Heidegger d’avoir préféré Kant, Aristote ou les présocratiques.

  • À Stavrolus :

    Non, effectivement, je n'argumentais pas, et c'est difficile à faire sur de pareils sujets dans des commentaires de blog.

    Je ne pense pas faire preuve d'une aberration observationnelle en relevant votre "Deux philosophes israélites en l'occurrence (sans doute un hasard)". Que peut-on tirer de pareilles notations, je me demande ?

  • "Que peut-on tirer de pareilles notations, je me demande ?"
    Je vise la mainmise idéologique qu'exercent certains lobbies sur les programmes, sur leur interprétation, sur le recrutement des enseignants, sur la manière de penser droit et de s'autocensurer, etc. L'histoire plutôt étant mon domaine, il faudrait évoquer l'influence historiographique délétère d'un Pierre Nora par exemple, grâce auquel la vérité historique factuelle a été abandonnée au profit de la "mémoire", c'est-à-dire du devoir de mémoire, autant dire celui de pleurnicher indéfiniment sur les mêmes souffrances, qui ne sont évidemment pas celles des Palestiniens, des Syriens ou des Libyens.
    Comparé à tout cela, l'adhésion d'un grand philosophe au parti nazi me semble dérisoire. Même les "carnets noirs" d'Heidegger sont beaucoup moins noirs que l'âme d'un BHL, qui porte une responsabilité directe dans la destruction d'un pays, dans les 300 000 victimes que cette destruction a générées, dans l'anarchie qui y règne aujourd'hui. Ça, c'est un criminel ! Et en plus, c'est un détestable philosophe...

  • L'épiscopat belge s'exprime :

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/04/eviction-du-pr-mercier-les-évêques-belges-soutiennent-luniversité-.html

  • À Stavrolus :

    S'agissant de l'enseignement, il y a divers types d'influences qui se sont exercées et qui s'exercent sur la conception des programmes, sur le recrutement, sur les themes de colloques universitaires, etc.

    Mais, fait notable, la seule inflexion (réelle ou supposée) qui monopolise votre attention, c'est celle que vous attribuez aux juifs. Avec, en second rang, les francs-maçons.

    Essayez d'être un peu plus cool. Les juifs ne mangent pas les petits enfants tout crus.

    Au passage, si vous avez des intérêts philosophiques de type aristotélo-thomiste, et si vous lisez l'anglais sans fatigue, vous pourrez peut-être trouver de l'intérêt au site du philosophe américain (catholique) Edward Feser. Il examine toutes sortes de questions avec beaucoup de clarté et de rigueur.

  • Y a-il encore des évêques catholiques en occident ? c'est là la vrai question !!!

  • Mais les évêques s'il y a 70, 100, 200, 300 ans étaient-ils si sages, si lucides, si courageux ? Comment se comportèrent-ils dans les moments graves où ils furent mis à l'épreuve.

  • dès l'Antiquité, il y eut en Afrique des évêques "traditeurs" et ce fut à l'origine du donatisme
    plus prés de nous, au risque de déplaire à Yves Daoudal ou à Dauphin, lorsque les rois de Suède et de Danemark décidèrent que les pays scandinaves passeraient au luthéranisme, il n'y eut aucune résistance épiscopale, ni en Suède, ni en Finlande, ni au Danemark, ni en Norvège; seule l'Islande sauva l'honneur, mais ce fut le fait de laïcs
    en Angleterre, au moins, il y eut quelques martyrs, et pourtant il ne s'agissait au départ que d'un simple schisme, puisqu'Henry VIII avait conservé la doctrine catholique et envoyait allégrement les protestants au bucher ou à la potence

  • Les réactions au communiqué alambiqué des évêques belges sont dévastatrices... J'épingle celle-ci :

    Max (jeudi, 06 avril 2017 08:34)

    On voit ici que la rhétorique est abominable et trompeuse.
    "Telle est la position de l’Église." Mensonge admirable ! Ces gens disent que la position est de pardonner, alors qu'elle est d'abord de condamner, fermement, absolument, un crime qui est le plus sanglant de toute l'Histoire de l'Humanité et qu'ils ne dénoncent jamais, ces schismatiques ! Où ont-ils dit que l'avortement avait tué, pour la France ou la Belgique seules, plus que les deux guerres mondiales ensemble ? Où s'activent-ils contre le meurtre légal historique ? Ils n'en disent rien. Ils n'ont sur ce sujet, depuis des décennies, que ce laïus affligé de l'excuse pour les mères qui y recourent.
    On verra ci-dessous quelle hypocrisie cela recouvre.
    "Selon le droit belge, il n’existe pas de droit à l’avortement." Voilà bien leur référence, à ces maçons-là: la loi du monde. Où citent-ils l'Evangile ? Nulle part. Qui est le Christ pour eux ? Ils ne le connaissent pas. Qu'auraient-ils à dire, ces creux potentats, en France où la loi autorise l'avortement, l'encourage et punit ceux qui s'y opposent, ceux qui simplement informent ? Ont-il songé à cela ? Que diraient-ils en France ? Que disent leurs confrères (presque tous maçons eux aussi) ? Que la loi française interdit et que donc, il faut en tenir compte. Voilà.
    Et puis cette éternelle jérémiade sur la "compréhension" des gens qui y ont recours. Et que direz-vous, hypocrites, quand les gens épouseront leur chien ou leur chat ? Il faudra sans doute là aussi distinguer la zoophilie des zoophiles. Et après quoi ? Il faut comprendre les médecins avorteurs, puisqu'ils ne les condamne absolument jamais - qu'ils brandissent une seule déclaration condamnant ces criminels, car que l'on sache, il n'y a pour eux aucune "compréhension" à faire valoir, si ?
    Car voici le point: si les familles sont à pleurer dans la douleur (?) de l'acte avorteur (alors qu'en réalité, l'avortement devient très généralement une simple opération de chirurgie que certaines pratiquenet téléphone en main, en rigolant presque), quelle excuse ces prélats donnent-ils aux médecins avorteurs ? Alors, dites-nous ! Où les avez-vous tancés ? Vous êtes bien plus prêts d'accuser des officiers nazis disparus que des eugénistes vivants !
    Ils accepteront tout, ces pseudos-évêques-là, car ils sont du monde, ils sont entièrement au monde. Ils n'ont rien à voir avec ceux qui les précèdent. Ils se sont retranchés de l'Eglise authentique. Aussi ne les reconnaissons-nous pas, nous et nos nombreuses familles nombreuses. Nous ne leur donnons pas un centavos, rien. Mieux : désormais, puisqu'ils osent cela, nous assècherons plus minutieusement leurs oeuvres, nous ferons déserter leurs églises. Nous encouragerons
    Honte à vous, faux évêques, qui avez la raison du monde en votre bouche et le sourire aux lèvres pour absoudre le meurtre. Honte à vous, évêques anti-catholiques, car votre fausse Eglise est démasquée. Honte à vous, prélats maçons, car vous êtes reconnus en plein jour. Vous qui êtes prompts à enquêter sur un honnête homme au sujet du moindre détail, vous laissez la porte ouverte à des laïcards ou des socialistes militants, à des athées, à des homophiles, à des sectateurs du communisme, à des pédophiles concilevaticanesques.
    Voyez, frères, comment ils terminent, ces pseudos religieux ? Par cette formule mondaine "chère Madame, cher Monsieur, l’expression l’expression de nos salutations distinguées" au lieu de bénir.
    Maudits êtes-vous, inutiles, tandis que vos prédécesseurs soignaient, enseignaient, défendaient leurs ouailles. Maudits êtes-vous et nous vous rejetons de l'Eglise comme indignes, apostats et hérétiques !
    C'est au nom du Christ que nous vous chassons et vous envoyons au désert spirituel. Le Christ déjà vous a retranchés de ses pâturages et vous errez sans but ni sans utilité. Vous voilà parasitiques, loin de Dieu.
    Que les légions communistes, les foules prolétaires antichrétiennes veuillent vous pendre, que cela nous fait-il ? Issus de leurs rangs, vous croyez les amadouer; vous employez leur langage, vous prêtez main-forte au mondialisme, au relativisme, à l'eugénisme, au plan mondial de destruction des Hommes. Tout cela vous ruinera et chassera les gens honnêtes de vos paroisses profondément pourries. Les Mélenchon vous brûleront ou vous livreront à leurs amis mahométans, ils le font déjà: et quoi ? Aurions-nous à nous en plaindre ? Mais cet islam est la sanction qu'il fallait ! La seule et véritable Eglise du Christ, elle, essaime déjà.
    Il y a une Justice immanente: le mal travaille à sa propre perte, le Bien dépasse tout. Adieu, chancres, cancrelats, abjects fils de la veuve !

  • Merci pour cette réaction de Max, dure, mais vraie. Où l'avez-vous trouvée?
    Je pense qu'elle répond bien à la question de Curmudgeon 14h07 - jeudi 06 avril 2017 . Il ne nous importe pas de savoir comment se sont comportés les évêques et prélats morts et déjà jugés, mais le comportement de ceux d'aujourd'hui qui a une conséquence directe sur les événements futurs.
    Et ce n'est pas la quantité qui compte, je pense à Von Gallen contre les eugénistes nazis. Aujourd'hui il y a plus que les eugénistes nazis: toutes les élites mondiales sont mouillées dans le crime abominable.

  • À Dauphin :

    Certes, ce qui nous importe au premier chef, c'est le comportement des évêques aujourd'hui. Mais mon observation visait à mettre en cause la tendance qui idéalise le passé. Cette vision risque de nous décourager en nous comparant à ce qui aurait été un monde incomparablement meilleur.

  • Pourquoi cette attaque finale contre les francs-maçons ? Quel rapport avec l'épiscopat belge ?

  • Oui, pardon, j'ai oublié de mentionner ma source :
    www.ultramontain.be

  • @ Curmudgeon
    On en est à un stade où; pour espérer devenir évêque, il est préférable d'être franc-maçon. Quant à l'idéologie que véhiculent les "fils de la veuve" en matière d'avortement, tout le monde la connaît.

  • À Stavrolus :

    Avez-vous des indices fiables pour donner à penser que l'appartenance à telle ou telle obédience maçonnique intervient dans la procédure de sélection des évêques, notamment en Belgique ?

  • Propos de Mgr Delville (Évêque de Liège) (émission "A votre avis" de la RTBF):

    Sept partis représentés au parlement travaillent sur des textes visant à sortir l'avortement du Code pénal et à en améliorer les conditions d'accès :

    "Nous trouvons important que l'avortement reste un délit" commente l'évêque de Liège, "parce que c'est quand même aussi malgré tout une atteinte à une vie humaine. Et dans le respect de la vie humaine, c'est important de ne pas permettre n'importe quoi. Mais en même temps il faut aussi comprendre qu'il y a des situations concrètes et difficiles à vivre, et que le législateur doit aussi les régler. Au niveau de la doctrine des choses c'est important d'être fidèle à la notion du respect de la vie".

    Et sur l'éviction du professeur Stéphane Mercier :

    "Cette sanction était inévitable. Il s'est mis dans une situation de ne pas pouvoir donner cours. Il a été tellement caricatural dans sa position qu'il a soulevé son auditoire contre lui. Donc d'un point de vue pédagogique, dans le cadre d'un cours de philosophie – pas de théologie – il s'est mis dans une position impossible à soutenir".

    Vraiment affligeant de la part d'un Évêque...

  • @Lysanias. Merci pour ces informations
    "il y a des situations concrètes et difficiles à vivre". Oui, sachant que ces situations sont créées de toutes pièces par les gouvernants promoteurs de la culture de mort: aucun soutien aux mamans qui voudraient garder leur bébé, propagande féministe incessante, destruction de la famille et de la morale etc...
    Si l'avortement "c'est quand même aussi malgré tout une atteinte à une vie humaine" (expression mielleuse et hypocrite), alors Stéphane Mercier a raison. Pourquoi se joindre à la horde des haineux qui ont eu sa peau?
    Mgr Delville est un lâche couché devant les médias et devant le "monde", c'est à dire devant Satan. Nul doute que les honneurs de ce "monde" vont pleuvoir sur lui., Satan l'a promis à ses auxiliaires.

  • A-t-on des informations fiables sur l'auditoire des cours de Mercier et ses réactions ?

  • @ Curgumedon

    A mon avis le résumé de toute cette affaire tient en deux mots : lobby LGBT

    L'affaire a été diffusée par quelques étudiants mécontents sur les réseaux sociaux ; ces propos ont attiré l’attention des médias et l'argumentaire contre l’avortement de Stéphane Mercier a été mise en ligne par une association pro-LGBT (Synergie Wallonie).

    Source : "L'Affaire Mercier" sous la loupe de Famille Chrétienne : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2017/04/08/l-affaire-mercier-sous-la-loupe-de-famille-chretienne-5930800.html

    en ce qui concerne les étudiants :

    Réponse de Stéphane mercier lui-même d'après son interview par réinformation.tv :
    (http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2017/04/04/quand-stephane-mercier-est-longuement-interviewe-5929043.html#more)

    Un argumentaire anti-avortement sous le feu des tenants de la pensée unique – l’Église embarrassée

    RITV : Avez-vous le sentiment d’avoir touché à un tabou ?

    S.M. : Ah oui ! En tout cas du point de vue des médias. Leur espèce d’hystérie un peu pathétique montre qu’il y a clairement une corde sensible qui a été touchée et un refus de l’argumentation puisqu’on est tout de suite dans la dénonciation, avec des slogans qu’on répète en boucle pour neutraliser toute discussion possible. On est clairement dans une manifestation de pensée unique avec tout ce que cela peut avoir d’idéologique et de totalitaire. Un tabou, à mon avis, oui – hélas.

    RITV : Avez-vous constaté la même chose auprès de vos étudiants ? Ont-ils partagé cette analyse hystérique dans leur ensemble ?

    S.M. : Non, justement. Les étudiants, dans la plupart des cas, m’ont paru faire preuve de plus de maturité intellectuelle que les médias et de plus d’ouverture d’esprit que les autorités de l’université. Les étudiants ont bien compris, me semble-t-il, pour la plupart, que c’était mon opinion. Ils ont parfaitement compris que je ne la leur imposais pas – de toute façon je n’en ai même pas les moyens – et que c’était véritablement un traitement philosophique d’une question importante que je leur demandais de discuter. On m’a reproché de ne pas permettre le débat dans mes cours. Il est clair que lorsque j’ai 300 personnes devant moi il est impossible d’organiser un débat. Quand je parle de faire le débat, cela ne veut évidemment pas dire « faire débat pendant le cours ». Les étudiants avaient l’occasion de poser quelques questions. Ils l’ont fait, et de façon pondérée et intelligente, même pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord. Et là, je salue le courage intellectuel parce de certains d’entre eux qui, devant deux ou 300 de leurs condisciples ils n’hésitaient pas à dire : « Monsieur je ne suis pas d’accord là-dessus », ou encore : « Je ne comprends pas la logique de l’enchaînement. » Je vois que les étudiants se prennent au jeu. Et les nombreux messages que j’ai reçus depuis l’éclatement de l’affaire me confirment que bon nombre d’étudiants, qu’ils soient d’accord ou non avec moi, ont bien compris quel était l’enjeu et ont bien compris que je ne les manipulais pas, mais que je leur proposais un exercice en faisant droit à leur intelligence.

    RITV : C’était le but que vous recherchiez…

    S.M. : Oui, bien sûr. C’est un cours de philosophie. On nous rappelle toujours que c’est un cours pour apprendre à penser sur des questions importantes. Ce cours est une sorte d’introduction aux philosophies, centré sur des questions essentielles. Dans le cahier des charges il est notamment indiqué, pour l’un des deux cours, qu’il devait tourner autour de la question de l’homme sous ses différents aspects. J’ai respecté le cahier des charges d’un cours de philosophie qui fait réfléchir sur des thématiques diverses liées à l’identité humaine, à la condition humaine et à tout ce que cela implique.

  • @ Curmudgeon

    (désolé pr avoir écorché le nom dans le poste précédant...)

  • Le débat continue... Le 3 avril dernier, le quotidien La Libre Belgique publiait un article qui prenait la défense de l'Université "catholique" de Louvain suite à l'éviction du philosophe Stéphane Mercier, coupable d'entrave à la pensée homicide.
    Une réaction du Père Xavier Dijon, sj, a été refusée de publication par la même journal. Elle est intéressante. La voici :

    Du rôle de l’université
    Xavier Dijon, prof. émérite Université de Namur

    Le professeur V. Hanssens, interviewé par Christian Laporte (LLB 3 avril 2017) nous propose, à l’occasion de l’affaire Mercier, un double commentaire sur le rôle de l’université : lorsqu’elle est catholique, l’université ne doit pas, pour autant, être confondue avec une institution ecclésiale ; en tant qu’académique, elle ne peut en tout cas pas être pervertie par le débat politique. Le premier point appelle une précision quant au statut public de la foi ; le second, quant à la sagesse politique.

    Le statut public de la foi
    Nous sommes d’accord pour dire qu’une différence sépare une université qui vise à former des citoyens capables de comprendre le monde en ses différentes facettes en vue d’y prendre des responsabilités et, par exemple, un séminaire qui forme des prêtres (et aussi des laïcs) dont la tâche sera de faire connaître la Parole de Dieu aux hommes et aux femmes qui pourront y trouver un éclairage sur le sens de leur vie. Mais s’il y a des institutions différentes selon les objectifs poursuivis, il reste qu’il n’y a pas deux vérités, celle qui vaudrait pour les séminaristes et celle qui vaudrait pour les universitaires. Car tel est peut-être aujourd’hui le malheur qui frappe la foi en général, la théologie en particulier, que son discours soit ramené à la sphère privée de la conviction personnelle sans lien avec le champ public du savoir.
    Quand le Pr. Hanssens dit que l’université catholique assure un enseignement axé fondamentalement sur la recherche scientifique et non sur la Révélation ou qu’elle mène son travail de recherche sans se soumettre aux acquis de la foi, on peut comprendre qu’il s’agit là d’un heureux rappel des affirmations du concile Vatican II quant à l’autonomie des réalités terrestres : l’Eglise n’a pas à s’immiscer en effet dans des débats scientifiques pour lesquels elle n’a pas de compétence particulière. Mais il serait tout de même dangereux que l’Université catholique évacue le message révélé du Dieu d’amour ou les acquis de la foi dans le Christ ressuscité pour développer un savoir scientifique qui ne tournerait plus que sur lui-même. On sait en effet combien la science peut faire du tort lorsqu’elle se détache de la conscience. Est-il sûr par exemple que la façon dont les embryons humains sont traités aujourd’hui dans nos centres de recherches correspond à la dignité dont ils sont titulaires ?

    La sagesse politique
    Quant au débat politique, il se distingue du débat académique en ce que le premier a pour but la prise de pouvoir dans les tensions du rapport de force tandis que le second vise la recherche de la vérité par l’échange des opinions sur telle ou telle question disputée. Le Pr. Hanssens a raison de maintenir la distinction de ces deux débats car l’exercice du pouvoir qui ne s’appuierait pas sur une certaine – osons le mot ! – contemplation de la vérité finirait par tourner en violence. Mais il faut bien voir que cette vérité sur le monde et sur l’homme est toujours à chercher, que donc il y aura toujours place pour le débat académique, alors même que le pouvoir politique s’est déjà prononcé sur la matière débattue.

    En l’espèce, passant outre l’objection de conscience du roi Baudouin, le pouvoir politique a pris, en 1990, une loi qui dépénalisait partiellement l’interruption de grossesse moyennant certaines conditions, parmi lesquelles l’état de détresse de la femme enceinte. Depuis lors, un fort mouvement s’est fait jour, d’abord pour ne plus ranger le fœtus humain dans la catégorie des êtres dont la vie méritait d’être respectée, ensuite pour faire sortir purement et simplement l’avortement du Code pénal. Dans ces temps-ci, la pression politique est donc très forte – comme d’ailleurs en d’autres domaines de la bioéthique : euthanasie, procréation assistée, gestation pour autrui… – pour que ce mouvement ne soit pas remis en cause. Or si un professeur ne s’est pas plié à ce discours politiquement correct, préférant reprendre – même avec des maladresses – le débat à sa racine strictement philosophique, a-t-il perverti une fonction essentielle de l’université ou bien l’a-t-il plutôt honorée ?

  • C'est autre chose que le stupide et pitoyable "quand même aussi malgré tout" de Mgr de Liège. Une citation digne de figurer dans le florilège (déjà bien fourni) des citations les plus cocasses de l'épiscopat belge.

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