La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi formé par Pierre Bédier, rendant définitive son inéligibilité et l'obligeant à quitter son mandat de président du conseil général des Yvelines.
En décembre 2006, il avait été condamné pour "corruption passive" et "recel d'abus de biens sociaux" (pour plusieurs centaines de milliers d'euros, quand il était maire de Mantes-la-Jolie), à 18 mois de prison avec sursis, 50.000 euros d'amende et trois ans de privation des droits civiques (soit six ans d'inéligibilité). En mai 2008, la cour d'appel de Paris avait divisé l'amende par deux, mais avait confirmé le reste de la peine.
Secrétaire d'État chargé des Programmes immobiliers de la Justice, il avait dû démissionner de ce poste en janvier 2004 après avoir été mis en examen.
Réélu député des Yvelines en 2007 avec quelques centaines de voix d'avance, il a démissionné le 15 avril dernier, après avoir demandé la prolongation de sa mission parlementaire sur le développement solidaire et l'immigration, ce qui a permis à sa suppléante, Cécile Dumoulin, de lui succéder à l'Assemblée nationale, sans qu'une nouvelle élection soit organisée...
Pierre Bédier a surtout été le maire de Mantes-la-Jolie de 1995 à 2005. Il avait notamment organisé les HLM selon des critères ethniques afin de résoudre le problème des frictions entre communautés, et avait résolu le problème de la polygamie en procurant aux familles polygames deux appartements sur le même pallier.
Le site Riposte laïque décrivait joliment le système Bédier :
« Le système Bédier, à Mantes, est fort simple. Pour lui, Mantes est une mosaïque de communautés, qu'il faut chacune caresser dans le sens du poil, en les arrosant abondamment pour récupérer leurs voix. "Pierre" est le chef du village, qui fait donc profiter chaque groupe, sur des bases ethniques, de sa générosité. Dans cette stratégie, il n'oublie pas, bien sûr, les religieux, et, à Mantes, les imams. Bien qu'une grande mosquée existe, il n'hésite pas, au lendemain d'une victoire électorale, à concrétiser une promesse électorale. Il accorde une deuxième mosquée aux musulmans, au détriment d'un centre social. » (Laquelle mosquée s'est ouverte en 2006 avant même que la cession du terrain ait été votée en conseil municipal.)
L'un de ses grands agents électoraux était le recteur de la (première) mosquée, Ali Berka, directeur pour la France de la Ligue islamique mondiale (organisme saoudien propriétaire de la mosquée). J'en avais dit plus ici.