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Festival de Cannes : l’obsesssion homosexuelle

D'un quartier juif orthodoxe de Jérusalem à la Chine en passant par Woodstock, plusieurs films présentés au 62e Festival de Cannes évoquent l'homosexualité, un sujet souvent tabou, caché, qui intéresse des cinéastes avides "de cartographier les secrets du monde".

Présenté en compétition, "Nuit d'ivresse printanière" du Chinois Lou Ye dépeint deux sulfureuses passions d'un homosexuel chinois, avec de longues scènes de sexe.
Dans un pays où l'homosexualité reste taboue, le film ne devrait pas être projeté officiellement. "En Chine, on doit se marier, pour faire des enfants, pour perpétuer la famille et la tradition. Cela reste un problème", rappelle Lou Ye dans un entretien à l'AFP.
"Les créateurs essaient d'explorer des histoires qui n'ont pas encore été racontées. Dans un monde où tout est plus ouvert", l'homosexualité, souvent vécue dans la clandestinité, est un thème attirant, déclare à l'AFP le cinéaste israélien Haim Tabakman.
Projeté mercredi dans la programmation "Un certain regard" de la sélection officielle, son film "Eyes wide open", suit l'histoire d'amour tragique entre un boucher très religieux, marié et père de quatre enfants, Aaron, et un jeune étudiant, dans le quartier ultra orthodoxe de Jérusalem.
"Les juifs orthodoxes ne disent même pas que l'homosexualité est mauvaise, ils considèrent qu'elle n'existe pas", souligne Tabakman.
En montrant l'amour d'Aaron pour Ezri, le metteur en scène espère contribuer à casser ce déni.
Ces films sur l'homosexualité "sont une nouvelle pierre que l'on soulève afin de cartographier les secrets du monde", dit-il.
Dans "Taking Woodstock", Ang Lee, qui présentait son film en compétition pour la Palme d'or, met en parallèle la rébellion d'une jeunesse dans un festival de rock et le "coming out" d'un des jeunes héros.
A la Quinzaine des réalisateurs, les Américains Glenn Ficarra et John Requa ont eux aussi choisi un ton léger pour évoquer l'histoire vraie d'un escroc, interprété par Jim Carrey, qui tombe amoureux de son codétenu (Ewan McGregor).
"I love you Phillip Morris" a récemment trouvé un distributeur aux Etats-Unis mettant fin à des rumeurs sur son impossibilité à être projeté en salle.
Pour Ficarra et Requa, eux mêmes gays, si des films comme "Brokeback Mountain" d'Ang Lee ou "Milk" de Gus van Sant ont indéniablement contribué à mieux faire accepter l'homosexualité, il est nécessaire "d'aller plus loin".
"Brokeback mountain traite l'homosexualité comme une affliction", a souligné Ficarra. "Nous aimons penser que notre film est le premier qui aborde l'homosexualité comme une pensée après coup. Ce n'est pas très important et ce ne doit pas être très important. C'est juste l'histoire de deux personnes qui s'aiment".
(AFP)

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