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Le Pen sur le Proche Orient et sur l'OTAN

Texte de l'intervention de Jean-Marie Le Pen, hier au Parlement européen

Monsieur le Président,

Ce n'est certainement pas l'Europe, encore moins son Haut Représentant pour la politique étrangère, Javier Solana, ancien secrétaire général de l'OTAN, qui peuvent jouer le rôle de médiateur entre Israël et les Palestiniens. Tout au plus sont-ils appelés à financer la reconstruction de la bande de Gaza comme ils le font aujourd'hui pour le Kosovo, le Liban ou l'Afghanistan. Les Américains et les israéliens bombardent, les Européens financent la reconstruction. Telle est la répartition des tâches entre alliés. Or, les casseurs devraient être les payeurs.

 

L'Egypte est au centre des pourparlers de paix qui portent sur un cessez-le-feu prolongé avec le Hamas.

Mais, le défi à relever est redoutable dans la mesure où le nouveau gouvernement israélien, sous la pression du troisième homme, Lieberman, chef d'une extrême-droite que l'on accepte là-bas démocratiquement, risque de voir sa tâche singulièrement compliquée dans cette négociation.

En effet, Netanyahou, que l'on présente comme le futur premier ministre, s'est toujours opposé à une trêve avec le Hamas. Autre difficulté : l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est devenue en Cisjordanie une sorte de protectorat international dont la légitimité a fortement diminué auprès de la population. Dernier élément dont il faut tenir compte : l'expansion des colonies israéliennes qui n'a jamais cessé depuis 1967 rend la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie particulièrement délicate. Aujourd'hui, la balle est dans le camp Israélien. Mais les "faucons", dans les deux camps, accepteront-ils cette trêve de Dieu que les deux parties réclament sans s'en donner les moyens?

Permettez-moi d'ajouter une réflexion sur la réintégration de la France dans la structure militaire intégrée de l'OTAN qui va venir en débat avec le rapport Vatanen.

Cette réintégration entraînera pour la France des obligations sévères. En effet, nous réintégrons l'OTAN alors que la guerre froide est terminée depuis 1990. Sarkozy semble avoir oublié la chute du mur de Berlin, et le retour de la Russie dans les rangs des nations libres. Faut-il renforcer la logique des blocs à l'heure de la multipolarisation et la montée en puissance des pays émergents, y compris sur le plan militaire ?

En outre, l'adhésion de la France à la structure intégrée l'obligera à renforcer son contingent en Afghanistan, alors qu'elle a déjà 3 300 hommes sur le terrain. Avec quel budget va-t-elle financer alors que le budget de la défense va passer sous les 2 % du PIB et que plus de 30 régiments vont être supprimés ?

Paradoxalement, nous allons augmenter notre participation budgétaire pour intégrer l'OTAN et réduire, dans le même temps, notre présence militaire en Afrique. La défense européenne, chère au Président Sarkozy, sera donc un pilier de l'Alliance Atlantique. Il suffisait de lire le Traité de Lisbonne et ses protocoles additionnels pour s'en convaincre.

Que ce soit en matière de politique étrangère ou de sécurité commune, la voie européenne est une impasse qui ne conduira qu'à un alignement sur les Américains et leurs alliés. C'est cette logique d'effacement que nous récusons au nom de la souveraineté et de l'indépendance nationale, reposant, en particulier, sur notre force de dissuasion nucléaire autonome.

Commentaires

  • Désolé, mais je suis hostile à l'arme nucléaire, même pour la France et a fortiori pour le reste du monde. Il faut interdire toutes armes de destruction massive ainsi que les bombes antipersonnel, les mines etc. partout dans le monde et sous le contrôle de l'ONU.

    Il faut aussi que nous nous désengagions de l'Afghanistan et de tout théatre extérieur ainsi que de toutes nos ex-colonies.

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