Lu dans l’éditorial du site du diocèse d’Arras, sous la signature de l’abbé Emile Hennart :
« Dans le domaine religieux encore, on pourra souligner l’ouverture du dialogue avec l’Islam entrepris par Benoit XVI, ou les rapprochements avec la Chine. On pourra regretter les faveurs accordées à une liturgie héritée du Moyen-âge, semblant ignorer la pratique des premiers siècles de l’Eglise, celle des Pères en particulier. »
(via le Salon Beige)
Commentaires
Je vais écrire cette semaine à ce prêtre de ce diocèse que je connais très bien. Les églises à Arras sont quasiment vides le dimanche; là comme ailleurs, on peut remarquer le "souffle du renouveau et les bienfaits des comités pastoraux". Ce prêtre n'en ai pas à son coup d'essai. Je lui ai déjà "passé un savon" et il m'a répondu, il faut le dire, d'une façon très élégante et courtoise. Sur un autre site, il exprime son désarroi face aux espoirs déçus des années post-vatican II. J'ai trouvé cela pathétique. Il est plus à plaindre, à mon sens qu'à blamer. Il a cru à tous ces changements et maintenant, je pense qu'il se rend compte que c'était une mauvaise voie.
Il faut prier pour ces pauvres prêtres, qui ne savent plus, je pense, pourquoi ils sont prêtres.
Le dynamisme, la volonté de Benoît XVI en matière de liturgie (et autres) induit un effet secondaire : le loup est obligé de sortir du bois.
Jusqu'à présent, tout était simple : il y avait Rome, le pape, les évêques, tous unis autour de la nouvelle orientation de l'Eglise issue du concile Vatican II, et puis, les gros méchants, les "intégristes", qui ne se résignaient pas à cette nouvelle direction, et à la nouvelle messe.
Avec le nouvel élan donné par le saint Père, la petite cuisine de l'Eglise de France, qui mijotait tranquillement, est mise à mal. Retour du latin, de la communion à genoux et sur la langue, des ornements liturgiques, rien ne va plus pour nos clercs.
Et ils le disent, c'est très clair : plutôt l'ouverture, le dialogue avec l'islam que le retour à une ancienne liturgie, synonyme d'un moyen âge crasseux et ignorant, qui, et l'on voit les griefs qu'ils lui reprochent, "ignore la pratique des premiers siècles de l’Eglise, celle des Pères en particulier", ce qui est par ailleurs faux. Henri Tincq fut plus violent encore, et, parlant de la messe de Saint Pie V, la décrivit comme "un folklore désuet voué aux poubelles de l'Histoire"!!!
Le bras de fer entre le pape et cette petite église gallicane est engagé, souhaitons, et ce n'est pas gagné, que le pape puisse avoir le dernier mot.
En tout cas, cette opposition a le mérite de montrer ce que pensent intimement les clercs de l'Eglise de France : Avant 1962-1965, nous avions affaire à une Eglise désuette et moyennâgeuse, depuis c'est une nouvelle et radieuse Eglise. En pleine repentance...