Suite à la nouvelle attaque contre le monastère d’Abou Fana, le conseil ecclésiastique copte, d’habitude très prudent voire silencieux (dhimmitude oblige) presse le président égyptien Hosni Mouobarak, par un communiqué, d'empêcher « de nouvelles attaques armées contre des moines » et que « la croix soit insultée ».
Ce communiqué en six points, signé par Mgr Bichoï, secrétaire du conseil, en l'absence du pape Chenouda actuellement hospitalisé aux Etats-Unis, exige l'arrestation des agresseurs, et la libération des coptes emprisonnés.
Le journal copte Watani accusait dimanche avec virulence les autorités égyptiennes de fermer les yeux devant la « dure réalité » des « violences répétées contre la communauté copte ». Son éditorialiste, Youssef Sidhom, dénonce le fait que les autorités nient la nature confessionnelle de ces incidents pour les qualifier de querelles de voisinage, et placent sur un pied d'égalité victimes et coupables, cherchant à épargner la justice à ces derniers par des « simulacres de réconciliation ». Il « s'ajoute ainsi un terrorisme d'Etat au terrorisme des criminels ».
Le pape Chenouda, qui a dû quitter jeudi l'Egypte en urgence après s'être cassé un fémur, avait lui-même dénoncé l'absence de sécurité dans cette région de Haute Egypte à population mixte. Qualifiant cette agression d'« inadmissible », il avait déploré que ceux qui ont commis l'assaut « ne trouvent en face d'eux aucune force de dissuasion ».
De son côté, la Jamaa Islamiyya , n’a pas craint d’accuser l'Eglise copte de tenter de « former un État parallèle » avec l'aide « de parties étrangères » afin « de changer la nature arabo-musulmane » de l’Egypte...