Ségolène Royal a présenté hier son « pacte présidentiel », car son projet, a-t-elle insisté, est « plus qu’un programme : un pacte d’honneur, un contrat présidentiel ».
De son côté, Nicolas Sarkozy rappelait à la Mutualité qu’il veut bâtir « un nouveau pacte républicain fondé sur la confiance et le respect ».
Tous deux ont déjà signé le « pacte écologique » de l’animateur télé et marchand de savon liquide.
Diable. Comme voilà bien des pactes…
Naguère les candidats faisaient des promesses. Mais à la longue chacun a dû se rendre compte que ces promesses n’étaient jamais tenues. Les candidats ne font donc plus de promesses. Ils s’engagent par un pacte. C’est la même chose mais en plus solennel. Avec le même résultat.
Il s’agit d’un nouveau progrès de la décadence et de la démagogie. Le mot pacte, qui est très fort, est ici une dérision. Le pacte est une convention signé par deux parties qui s’engagent par leur signature à le respecter. Il n’y a pas de « pacte » entre un candidat et le peuple français, car le peuple français ne peut s’engager à rien en la matière. A moins d’en revenir au célèbre aphorisme de Pasqua : « Les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites. »
Ou alors on prend le mot pacte dans un sens très général, dans le sens qu’il avait autrefois : il y avait une sorte de pacte entre le roi et ses sujets. Par lequel le roi s’engageait à défendre ses sujets, et ceux-ci s’engageaient à être loyaux envers le roi.
Il y a quelque chose de cela dans l’invocation du « pacte », tant de la part de Ségolène… Royal, que de Nicolas Sarkozy. Un appel subliminal au vieux fond de l’histoire, aux plus anciennes légitimités.
Et cela, c’est de la parodie. Ni l’un ni l’autre n’est prêt à respecter un pacte de cette nature. L’un et l’autre expriment même ouvertement le contraire. Car l’un et l’autre sont euromondialistes, ils livrent le peuple français à la dictature de Bruxelles qui est elle-même le jouet du mondialisme. L’un et l’autre sont intarissables sur les mesures qu’ils prendront pour telle ou telle catégorie de citoyens, mais ils sont muets sur le rôle de la France dans le monde, sur l’avenir de la France, sauf pour débiter des banalités qui ne sont qu’une extension de leur baratin à usage intérieur.
Le pacte est le nouveau nom du mensonge politique, de droite comme de gauche.