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  • Les chaînes du cardinal Barbarin

    Certains auront vu directement sur le site de SOS Tout Petits l’échange de courriers entre le Dr Dor et Mgr Barbarin. D’autres y seront allés voir après avoir été alertés par Le Salon Beige. D’autre enfin auront lu l’article de Jean Madiran dans Présent. Si j’y viens aussi, c’est pour le cas où certains de mes lecteurs n’auraient pas eu vent de l’affaire, et c’est surtout pour que je puisse retrouver facilement tout cela plus tard. Car d’une certaine façon le propos de l’archevêque de Lyon est historique. Historiquement stupéfiant.

    Le 8 décembre dernier, à l’occasion du 20e anniversaire de SOS Tout Petits, le Dr Dor avait écrit à tous les évêques de France une lettre dont voici le début :

    « Monseigneur,

    « Votre responsabilité est immense. Vous êtes pasteur et le loup est dans la bergerie qui ravage le troupeau, choisissant parmi ses victimes les plus petites et les plus innocentes, les éliminant par l’avortement et la contraception, elle-même souvent abortive.

    « Pourquoi fermer les yeux et inviter à le faire ?

    « Pourquoi ne pas insister sur la culture de mort omniprésente et préoccupation majeure de nos Souverains Pontifes ?

    « Pourquoi ce silence dans nos églises et cette absence d’enseignement approprié dans nos écoles ? Pourquoi laisser le champ libre au « Planning familial » qui incite à la débauche et au meurtre ? » (…)

    Trois évêques ont répondu. L’un par une sorte d’accusé de réception. Le deuxième par une lettre d’une calomnieuse onctuosité cléricale. Le troisième est Mgr Barbarin, qui a écrit ces mots sur une carte de vœux (texte intégral) :

    « Monsieur,

    « Merci de votre lettre du jour de l’Immaculée. Je sais que vous faites ce que demande St Paul aux fidèles d’Ephèse (6,20). Merci, continuez, et les langues se délieront. »

    Voici le texte de saint Paul auquel fait allusion le cardinal : « [Priez] (19) pour moi aussi afin que Dieu m’ouvre la bouche et me donne des paroles pour annoncer hardiment l’Evangile, (20) dont je suis l’ambassadeur jusque dans mes chaînes. Puissé-je avoir la hardiesse d’en parler comme je le dois. »

    Ainsi donc il faudrait prier pour les évêques qui sont dans les chaînes afin qu’ils aient la hardiesse d’annoncer l’évangile.

    Eh bien saint Paul a annoncé l’évangile jusqu’au bout, dans les chaînes, jusqu’à la mort. Il y a quelques jours c’était la fête de saint Ignace d’Antioche, qui tout au long de son transfert dans les chaînes, de Syrie à Rome, où il allait être dévoré par les lions, a écrit des lettres aux sept principales Eglises de l’époque pour les confirmer dans la foi.

    Vous n’avez pas de chaînes, Mgr Barbarin, et il y a longtemps que l’on ne livre plus les évêques aux fauves, même à Lyon.

    Il n’y a pas d’autres chaînes que celles du politiquement correct, celles que vous vous êtes attachées vous-même. La différence entre les chaînes réelles de saint Paul et de saint Ignace et les chaînes psychologiques que vous vous imposez, c’est que les premières n’empêchaient pas de proclamer l’évangile, alors qu’elles conduisaient à la mort, tandis que les vôtres vous paralysent, alors que vous ne risquez rien. Rien d’autre que des condamnations mondaines et des sarcasmes médiatiques. Cela fait-il donc si peur ?

    Oui, nous devons prier pour vous, mais personne d’autre que vous-même ne peut vous délivrer de chaînes qui n’existent pas, et qui ne peuvent pas exister quand on est successeur des apôtres.

    Mais sans doute ce mot au Dr Dor traduit-il une prise de conscience de tout cela par le cardinal Barbarin, et donc un premier pas vers le démantèlement des chaînes. En ce sens, on peut espérer que ce soit une bonne nouvelle… Les autres évêques sont tellement enchaînés, et ont tellement peu conscience de l’être, qu’ils n’ont même pas répondu…

  • Septuagésime

    Luther n’aurait pas imaginé supprimer la septuagésime.

    Rome l’a fait.

    C’est l’un des aspects les plus stupéfiants de la destruction de la liturgie opérée après Vatican II.

    Il faut vraiment n’avoir plus aucun sens du symbolisme sacré.

    Il y a le monde de la chute et le monde de la grâce. Celui-ci est symbolisé par Jérusalem, celui-là par Babylone. La captivité de Babylone a duré 70 ans, elle symbolise l’histoire de l’humanité dans les chaînes du péché. La Septuagésime, les 70 jours qui vont de ce « dimanche dans les 70 jours » jusqu’à Pâques, symbolise cette histoire de l’humanité déchue. C’est pourquoi on lit en ce dimanche le début de la Genèse : la création et la chute.

    Les longs « 70 » (10x7) vont se muer à Pâques, par le salut apporté par le Christ, en 7 puissance 2, sept au carré, le 7 de la vie retrouvée dans toutes ses dimensions, les 49 jours dont le point d’orgue sera la Pentecôte.

    D’autre part, la septuagésime a un rôle concret, pratique : celui de la préparation au carême. L’autre jour, Pierre Bernard, l’ancien maire de Montfermeil qui nous fait l’amitié de collaborer très activement à Reconquête, m’expliquait comment, très gros fumeur, il avait arrêté de fumer : il s’était fixé une date éloignée, et tous les jours il se préparait psychologiquement à affronter le jour J. Le carême est un temps de pénitence, un temps de privations. Il faut s’y préparer psychologiquement, car ce n’est jamais facile de se priver, surtout à notre époque de culte de la jouissance.

    En réalité, si l’on supprime la septuagésime, c’est qu’on supprime aussi le carême dans son aspect concrètement pénitentiel. Et c’est en effet ce qui s’est passé. Dans la discipline actuelle de l’Eglise latine, il n’y a plus de pénitence du carême, sauf le mercredi des cendres et le vendredi saint. Deux jours sur quarante.

    C’est le diable qui est content…